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Une trêve pleine d'inconnues doit commencer en Syrie

Une trêve établie par Washington et Moscou doit faire cesser lundi soir les combats sur une partie de la Syrie mais l'opposition n'avait pas encore donné son accord à une heure de son entrée en vigueur.

Le président Bachar al-Assad a douché les espoirs d'une solution rapide au conflit en déclarant lundi vouloir "reprendre" tout le territoire syrien échappant à son contrôle.

Durant la journée, Alep a été secouée par les bombardements et les combats se poursuivaient, selon les correspondants de l'AFP. Le site prorégime almasdarnews a fait état d'une avancée de l'armée à Amariya, un quartier rebelle du sud de la ville.

L'annonce vendredi du cessez-le-feu, après des semaines de discussions entre les parrains de l'opposition et du régime, est censée permettre d'arrêter cinq ans d'effusion de sang.

Concomitamment au silence des armes, la trêve doit permettre la livraison d'une aide cruciale à des centaines de milliers de civils, dont beaucoup ont été victimes de bombardements ce week-end.

L'accord stipule d'abord un cessez-le-feu de 48 heures commençant lundi à 19H00 (16H00 GMT) dans les régions qui ne sont pas aux mains des jihadistes comme le groupe Etat Islamique (EI).

Il préconise un accès humanitaire sans entrave aux zones assiégées, comme Alep, principal front du conflit. Il prévoit pour acheminer l'aide une "démilitarisation" de la route du Castello au nord d'Alep, unique axe de ravitaillement pour les rebelles avant sa prise en juillet par le régime.

Si le cessez-le-feu tient une semaine, Moscou et Washington commenceront de manière inédite des attaques conjointes contre les jihadistes de l'EI et du Front Fateh al-Cham, ex-Front al-Nosra qui a renoncé à son rattachement à Al-Qaïda.

Pour sa part, le vice-ministre russe des Affaires étrangères Mikhaïl Bogdanov a affirmé à l'agence RIA que "l'émissaire de l'ONU Staffan de Mistura devrait inviter toutes les parties (à des négociations) probablement au début octobre".

Après des tentatives infructueuses, notamment en février, il reste beaucoup d'incertitudes sur la possibilité de mettre fin à une guerre qui a fait plus de 290.000 morts et jeté hors de chez eux des millions de Syriens.

- 'Garanties' -

L'opposition a affiché son scepticisme et a réclamé lundi des garanties avant d'avaliser l'accord.

"Nous demandons des garanties spécialement de la part des Etats-Unis, qui sont partie prenante de l'accord" de trêve, a affirmé à l'AFP Salem al-Moslet, le porte-parole du Haut comité des négociations (HCN), qui rassemble les principaux représentants de l'opposition et de la rébellion syriennes.

"Quelle est la définition choisie pour le 'terrorisme' et quelle sera la réponse en cas de violations?", s'est-il interrogé.

Le régime qualifie de "terroriste" tous les groupes ayant pris les armes contre lui qu'il s'agisse de modérés, d'islamistes ou de jihadistes.

Autre question: comment sera appliqué le cessez-le-feu dans les régions où le Front Fateh al-Cham est présent? Ce groupe combat en effet le régime aux côtés de forces rebelles, modérées ou islamistes comme le puissant Ahrar al-Cham.

Les groupes rebelles ont envoyé dimanche une lettre aux Etats-Unis avec une liste de "préoccupations" tout en jugeant "positive" l'idée d'un cessez-le-feu.

"Les clauses de l'accord qui nous sont parvenues n'incluent pas des garanties claires et des mécanismes de surveillance (...) ni les répercussions en cas de violations de la trêve", disent-ils.

Le chef en second d'Ahrar al-Cham, Ali al-Omar, a estimé que l'accord "ne servira qu'à renforcer le régime et à assiéger militairement la révolution".

Mais Ahmad Qara, porte-parole du plus puissant groupe salafiste surtout présent dans les provinces septentrionales d'Alep et d'Idleb, a précisé que son organisation "n'avait pas pris sa décision et qu'elle sera annoncée dans un communiqué après consultations avec les autres fractions".

- 'Toute la Syrie' -

A quelques heures de l'entrée en vigueur de la trêve, le président Assad a affirmé ne pas vouloir céder d'un pouce même si le gouvernement de Damas a approuvé l'accord de trêve russo-américain, selon l'agence officielle Sana, qui a cité -fait rare- des "sources informées".

"L'Etat syrien est déterminé à reprendre aux terroristes toutes les régions et à rétablir la sécurité", a dit Bachar al-Assad lors d'une visite dans l'ex-fief rebelle de Daraya près de Damas.

"Les forces armées vont poursuivre leur travail sans hésitation (...) et indépendamment des facteurs extérieurs et intérieurs".

D'après l'Observatoire des droits de l'homme (OSDH), des tirs d'artillerie du régime ont fait lundi trois morts et des dizaines de blessés, dont de nombreux enfants, à Douma, un bastion rebelle près de Damas assiégé depuis 2013.

En dépit de la fête musulmane de l'Aïd al-Adha, les rues des quartiers rebelles d'Alep, ville divisée en deux depuis juillet 2012, étaient vides. Peu d'habitants sont en mesure de la célébrer en raison de la pénurie causée par le siège hermétique du régime.

"Nous espérons que le cessez-le-feu sera respecté afin que nous puissions un peu souffler mais les civils n'ont plus d'espoir" a affirmé à l'AFP l'un d'eux, Abou Abdullah.
Une trêve établie par Washington et Moscou doit faire cesser lundi soir les combats sur une partie de la Syrie mais l'opposition n'avait pas encore donné son accord à une heure de son entrée en vigueur.Le président Bachar al-Assad a douché les espoirs d'une solution rapide au conflit en déclarant lundi vouloir "reprendre" tout le territoire syrien échappant à son contrôle.Durant la...