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Liban - Débat

Beirut Madinati n’en a pas fini avec la municipalité

Les activistes de l'association ont débattu avec les citoyens de la gestion des déchets.

L’espace débat de Beirut Madinati, sous les ficus de la place Samir Kassir.

Ils étaient une cinquantaine à avoir répondu à l'appel, jeudi soir. Les habitants de Beyrouth se sont rendus au débat organisé par l'association Beirut Madinati, place Samir Kassir dans le centre-ville. Objectif : débattre de la crise des ordures ménagères qui dure depuis maintenant plus d'un an.

« On voulait se réunir symboliquement devant la municipalité mais ils n'ont pas accepté, explique Nahida Khalil, de Beirut Madinati. On veut trouver des solutions, pas créer des problèmes. » Chacun était invité à s'exprimer sur le sujet. Le débat était divisé en trois parties : le rôle de la municipalité dans la gestion des déchets, la manière dont les habitants vivent la crise au quotidien, et enfin les solutions à proposer pour la résoudre.

« Nous allons parler de ce que la municipalité fait et surtout de ce qu'elle ne fait pas. » Le ton est donné. Le débat est retransmis simultanément sur Twitter avec le mot-clé « Une municipalité qui ne trie pas »,  comprendre en arabe : dont le cerveau ne raisonne pas. Malgré le bruit des voitures et des oiseaux, le forum s'est tenu jusqu'au bout.

« La municipalité a la responsabilité et les compétences pour répondre à la gestion des déchets et la protection sanitaire, explique Hachem Adnane en citant des articles de loi. Elle ne respecte pas le droit en délaissant la ville, sans prendre d'initiative. » Plusieurs solutions ont été proposées puis écartées. Mais depuis la piste de l'incinérateur, Beirut Madinati n'a plus aucune nouvelle de la municipalité. « Elle se dit soi-disant transparente mais ne veut nous donner aucune information, affirme Nahida Khalil. C'est aux élus de nous informer, et on pourra ensuite coopérer pour l'intérêt général. »

 

(Pour mémoire : À Beyrouth 2 et 3, l'abstention, encore une fois, grand électeur)

 

« À nous de changer les choses »
À tour de rôle, chacun prend la parole et donne son opinion, tandis que les citoyens hochent la tête pour approuver et applaudissent avec énergie. Au fur et à mesure, l'exaspération liée à la crise des déchets se transforme en colère contre la corruption. « Toute ma vie, j'ai connu la corruption, dit un homme. C'est aussi de notre faute. » « Le pouvoir n'entend pas notre initiative et a tout fait pour la faire échouer », complète Hachem Adnane. Une étudiante partage sa déception : « J'ai toujours rêvé de faire ma vie à Beyrouth et ça me tue de voir la ville dans cet état. »

Et puisque la municipalité leur semble rester dans l'immobilisme, les Beyrouthins qui ont répondu présent se sont mis d'accord dans l'ensemble autour de deux solutions. La première, contraindre la municipalité par la voie politique. « C'est à nous de changer les choses », dit un homme. La seconde solution : prendre ses propres responsabilités, individuellement. « Combien de fois l'entreprise ramasse les déchets pour qu'ensuite quelqu'un jette les siens par la fenêtre ? » s'interroge une femme. Une autre abonde dans son sens : « Le tri, c'est une culture. C'est le devoir de chacun d'inculquer cela aux nouvelles générations pour avoir des rues propres. » Avec toutes ces propositions, Hachem Adnane a tenu à le rappeler : « Les moyens de pression sont nombreux. »

Au cours des échanges, un représentant du parti Kataëb, Marwan, a tenu à intervenir : « Nous avons essayé de travailler de l'intérieur des institutions, aujourd'hui la seule solution est la rue, et vous pouvez compter sur nous. »

 

 

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