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Lifestyle - Un peu plus

L’amour rend con

L'amour ne rend pas seulement aveugle, il rend stupide aussi. On a beau sortir de Harvard ou de Polytechnique ; avoir un PHD de la Law School de Yale ; un master en philo de la Sorbonne ; être diplômé d'Oxford, de Cambridge, d'HEC, de McGill ; faire de la recherche au MIT ; être Prix Nobel de littérature, président des États-Unis, secrétaire général des Nations unies, Einstein, Marie Curie, Nabokov, Sartre, Renoir ou Steve Jobs... Quand on est amoureux(se), on devient con. Il suffit de regarder deux personnes tombées en amour, pour réaliser à quel point cela est vrai. De les regarder, certes, mais de les lire et de les entendre surtout.

Les entendre se donner des surnoms on ne peut plus débiles. Et que celui (ou celle) qui n'a jamais ghannoujiyé l'autre me jette la première pierre. Que celui (ou celle) qui n'a jamais gazouillé en flanquant l'autre d'un babyyyy, d'un bébé ou d'un bissé me jette la carte de Saint-Valentin dont il/elle n'a jamais avoué l'envoi. Et le pire, c'est qu'il y a pire que les sobriquets couramment donnés. Pire que les « mon cœur, ma vie », « rou7é », « mon chaton », « hayété ». Il y a les compositions et créations de ces pseudos qui resteront longtemps collés à l'histoire d'un couple. Et parfois c'est du grand art. Du grand art, parce que derrière ce surnom de sujet est apposée une phrase à la fois enfantine, infantilisante et totalement incompréhensible pour le témoin de ce babillage. Eh oui, ce langage chantonné par les amoureux est exactement le même que celui des bébés. « Pitou Pitounet, on va dansouillaner à Decks ce soir ? »,
« Tiza lal bissé (naw), bisou bisous ? », « Apitou pitou pitou, tu me tiens la papatte (blanche) ? ». Les amoureux sont des Teletubbies. De vrais Teletubbies. « Lili, Lala... » prononcés avec une voix aiguë de bébé. L'horreur.

L'horreur parce qu'on sait qu'on est tous passés par là et qu'on imagine sans peine tous ceux cités plus haut devenir de véritables débiles. On ne serait pas vraiment étonnés d'apprendre la découverte d'une lettre remplie de mots guimauves et cheesy envoyée par Jean-Paul à Simone. Ma Simonette de mon cœur ? Son Jipipounet d'amour ? Une lettre remplie de dessins de cœurs percés par une flèche, griffonnés en bas de page (ils n'avaient pas d'émoticones à l'époque). Ça serait génial de (re)trouver ça. Parce que dans l'intimité, Sartre et de Beauvoir ne devaient pas tout le temps philosopher. Une fois le Flore déserté, ils se couraient peut-être après dans leur bibliothèque en poussant de petits cris stridents. Allez savoir.
Parce qu'il ne s'agit pas de mots seulement. L'amour rend notre comportement crétin aussi. On sautille, on s'agite, on se parfume comme une cocotte, on bat des cils, fait une petite moue, se déguise. On se met à aimer Clayderman parce que l'autre adore. À écouter des chansons sirupeuses, on chantonne sans cesse, on court sous la pluie, on va checker si sa voiture est bien en bas de chez lui/elle. On appelle et on raccroche. Bon, plus maintenant, avec les portables. On fait des cadeaux chaque semaine, réserve une chambre d'hôtel hors de prix (quand on aime, on ne compte pas), fait tatouer le nom de l'autre sur son avant-bras, envoie un plateau petit déjeuner en surprise. Sans oublier les collages de toutes les photos de nous depuis le premier jour.

Bref, l'amour rend con, et ce n'est pas seulement une constatation populaire. D'après une récente étude faite à l'Université d'Oxford (qui ne rend pas forcément l'état amoureux plus intelligent), les parties rationnelles du cerveau humain s'arrêteraient lorsqu'on éprouve des sentiments amoureux. La recherche a été faite par IRM afin d'étudier l'activité cérébrale de 17 volontaires auxquels les chercheurs ont montré des photos de leurs petits amis et petites amies dont ils étaient profondément amoureux. Robin Dunbar, qui a commencé cette recherche il y a 10 ans déjà, dit que quand les gens regardaient les photos de leurs proches, les parties rationnelles de leur cerveau se teintaient de rose et leur cœur décidait pour leur tête. De rose. C'est génial ! Le cerveau se met donc en veille et le cortex préfrontal, qui est censé nous protéger et nous conseiller la prudence et éveiller nos facultés critiques, est quant à lui en berne.
Tant mieux. Le monde est tellement con... Tombons amoureux. On sera enfin sur la même longueur d'onde.

L'amour ne rend pas seulement aveugle, il rend stupide aussi. On a beau sortir de Harvard ou de Polytechnique ; avoir un PHD de la Law School de Yale ; un master en philo de la Sorbonne ; être diplômé d'Oxford, de Cambridge, d'HEC, de McGill ; faire de la recherche au MIT ; être Prix Nobel de littérature, président des États-Unis, secrétaire général des Nations unies, Einstein, Marie...

commentaires (3)

y a pas que l'amour qui rend con , mais s'il rend con , il rend les cons encore plus nullards qu'ils ne le sont ...

FRIK-A-FRAK

13 h 43, le 10 septembre 2016

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Commentaires (3)

  • y a pas que l'amour qui rend con , mais s'il rend con , il rend les cons encore plus nullards qu'ils ne le sont ...

    FRIK-A-FRAK

    13 h 43, le 10 septembre 2016

  • LES CONS... AVEC GRANDES LETTRES... PRENNENT LEURS CAPRICES POUR DE L,AMOUR... ET VOMISSENT... EN TANT QUE CONS... DES CONNERIES !!!

    LA LIBRE EXPRESSION

    08 h 40, le 10 septembre 2016

  • En attendant cette chance.....

    Massabki Alice

    07 h 45, le 10 septembre 2016

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