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À La Une - Portrait

Emmanuel Macron, un ambitieux clivant qui rêve de rassembler la France

Derrière sa façade lisse et son physique de gendre idéal, Emmanuel Macron cache une personnalité atypique.

Qui connaissait Emmanuel Macron il y a deux ans? Ministre français de l'Economie d'août 2014 jusqu'à sa démission mardi, le jeune ambitieux, dont les positions iconoclastes irritaient ses collègues, rêve aujourd'hui de la plus haute marche, la présidence de la République. Photo AFP / MATTHIEU ALEXANDR

Qui connaissait Emmanuel Macron il y a deux ans? Ministre français de l'Economie d'août 2014 jusqu'à sa démission mardi, le jeune ambitieux, dont les positions iconoclastes irritaient ses collègues, rêve aujourd'hui de la plus haute marche, la présidence de la République.

Ancien haut fonctionnaire formé aux écoles de l'élite, ex-banquier d'affaires, cet homme de 38 ans doit sa carrière gouvernementale au président socialiste François Hollande qui en avait fait une pièce maîtresse de l'exécutif.
Mais il semble aujourd'hui échapper à son pygmalion. A moins que, suprême habileté, les deux hommes ne soient de mèche, pour aller chercher des électeurs éloignés des appareils politiques, susurrent certains stratèges en chambre.

Derrière sa façade lisse et son physique de gendre idéal, Emmanuel Macron cache une personnalité atypique. Politiquement, il n'entre dans aucune case, même si il dit avoir pour modèle l'ancien Premier ministre socialiste (1988-1991) Michel Rocard, l'homme de la "deuxième gauche" inspirée du modèle scandinave, décédé récemment... et qui ne l'épargnait guère!
Il n'a pas hésité à remettre en cause les fondamentaux d'une gauche française encore largement influencée par une vision marxiste de l'économie et méfiante à l'égard des entreprises.

 

(Lire aussi : Le ministre de l'Economie Macron lâche Hollande à 8 mois de la présidentielle)

 

'Tractopelle'
Avant même son arrivée au gouvernement, il avait défendu la possibilité, pour les entreprises, de déroger à la loi sur la limitation du temps de travail à 35 heures hebdomadaires adoptée par un précédent gouvernement socialiste en 1998.
"Je suis de gauche, j'assume d'où je viens. Mais je veux fonder une offre politique progressiste, car le vrai clivage aujourd'hui, il est entre les progressistes et les conservateurs, plus qu'entre la gauche et la droite", défend-il.

Il a donné son nom à une loi promulguée en août 2015 destinée à libéraliser certains secteurs d'activité (transports routiers, notaires, ouverture de certains commerces le dimanche, etc), mais le Premier ministre Manuel Valls ne lui a pas laissé les mains libres pour en conduire une seconde plus ambitieuse, dans la même tonalité libérale.

Le député communiste André Chassaigne a comparé Emmanuel Macron à "une tractopelle" qui "sous un aspect très gentil, très policé, démolit beaucoup de choses".
Ovni dans le monde politique, il n'a jamais eu de mandat électif et n'en possède pas les codes de langage, d'où des déclarations parfois maladroites ou provocatrices.

Son langage passe mal auprès des couches populaires. A peine ministre, Il a dû présenter des excuses pour avoir déclaré que "beaucoup" d'ouvrières réduites au chômage par la fermeture de leur usine étaient "illettrées". En mai dernier, interpellé par des grévistes en tee-shirt qui lui reprochaient son costume, il avait répliqué, "la meilleure façon de se payer un costard, c'est de travailler".

L'homme est "beaucoup plus complexe que ce qu'on pense, ce n'est pas un libéral échevelé, à tout crin", a nuancé un de ses collègues du gouvernement, Thierry Mandon.
Tous ceux qui ont voulu dresser son portrait se sont heurtés à cette complexité. Etudiant, il était déjà "brillant et charismatique", "beau parleur", avec "un profil à la Barack Obama", selon le député de droite Julien Aubert, un de ses anciens condisciples au sein de la prestigieuse Ecole nationale d'administration (ENA).

Son épouse, son ancien professeur de français, de vingt ans son aînée, a confié à l'hebdomadaire Paris Match "l'ascendant" que ce brillant élève d'un lycée privé d'Amiens (nord) avait sur son entourage. "A 17 ans, Emmanuel m'a déclaré : +Quoi que vous fassiez, je vous épouserai !+", a raconté Brigitte Trogneux.

La politique n'est venue que tardivement dans le parcours d'Emmanuel Macron. Passionné de philosophie et de littérature, il s'est d'abord rêvé un destin d'écrivain -il garde dans ses tiroirs un roman d'amour-, mais confie aujourd'hui qu'écrire est "plus dur" que faire de la politique.

Après sa sortie de l'ENA en 2004, il a travaillé avec l'économiste Jacques Attali, qui voit en lui "l'étoffe d'un président de la République".

 

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