Conseil des ministres : la balle est dans le camp de Salam

Au lendemain de l'annonce par le Courant patriotique libre (CPL) du boycott de la séance du Conseil des ministres prévue jeudi, la tenue de la réunion du cabinet était toujours incertaine mercredi alors que plusieurs formations représentées au sein du gouvernement se sont exprimées dans la journée.

Salam penche pour la réunion
La balle est désormais dans le camp du Premier ministre, Tammam Salam, qui a laissé entendre que la séance pourrait avoir lieu.
"M. Salam s'est exprimé en faveur de la tenue de la séance. Il tient à la présider dans le but de surmonter l'absence des ministres du bloc du Changement et de la réforme", a indiqué le ministre d'Etat pour les affaires du Parlement, Mohammad Fneich, membre du Hezbollah, à l'issue de sa rencontre en début d'après-midi avec le chef du gouvernement.

Plus tôt dans la journée, M. Salam avait réaffirmé que le Liban était "en pleine crise politique", assurant qu'il ne faiblira pas, se demandant néanmoins "comment (...) le gouvernement peut-il fonctionner" dans ce contexte de crise politique. De son côté, le ministre de l'Education, Elias Bou Saab, membre du CPL, a déclaré qu'il comptait sur "la sagesse" de Tammam Salam.

Mardi, le président du CPL, Gebran Bassil avait annoncé que les ministres représentant les partis membres du bloc parlementaire du Changement et de la réforme ne participeront pas à la séance de jeudi, protestant contre la gestion gouvernementale du dossier des nominations militaires.

(Lire aussi : Une fois de plus, le CPL met le gouvernement en péril)

Le Hezbollah et Amal réservent leur décision
M. Fneich a indiqué dans ce cadre que le Hezbollah, allié du CPL, n'avait pas encore pris de décision définitive concernant la participation de ses ministres à la prochaine séance du gouvernement. Plus tôt dans la journée, le chef du bloc parlementaire du parti chiite, Mohammad Raad, avait cependant demandé à Tammam Salam de reporter la séance prévue jeudi afin que "les contacts nécessaires entre les différentes composantes du gouvernement soient effectués".

De son côté, le président de la Chambre, Nabih Berry, a indiqué à M. Salam lors d'un entretien téléphonique que les ministres représentant le bloc du mouvement Amal qu'il préside étaient prêts à participer à la séance de jeudi. Les deux hommes se sont accordés pour qu'aucune décision importante ne soit prise lors de la séance.

Dans ce contexte, le ministre des Finances, Ali Hassan Khalil, par ailleurs proche conseiller de M. Berry, a annoncé mercredi qu'il présentera au gouvernement dans les prochaines 48 heures un avant-projet de budget. "Le ministère des Finances présentera dans les prochaines 48 heures un avant-projet de budget" pour l'exercice 2017, "forçant ainsi le gouvernement à l'adopter dans les plus brefs délais", a déclaré M. Khalil lors de l'inauguration des nouveaux bureaux de douane à l'aéroport international de Beyrouth (AIB).

Plus tôt dans la matinée, le ministre des Télécoms, Boutros Harb, avait annoncé que les ministres de La Rencontre consultative (formée par l'ancien président Michel Sleiman), participeront à la séance du Conseil des ministres prévue jeudi. M. Harb s'exprimait depuis le domicile de Michel Sleiman où étaient notamment réunis les ministres Sejaan Azzi, Ramzi Jreige, Alice Chaptini et Samir Mokbel.

"Le problème est dans la mise en échec du Pacte national. Que va-t-on faire jeudi ? Comment un gouvernement qui a perdu sa légitimité comme reflet du Pacte va-t-il se réunir ? Pourra-t-il le faire en l'absence des forces chrétiennes principales ? Si le gouvernement se réunit jeudi, nous serons entrés dans une crise de régime", avait déclaré la veille M. Bassil.

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