Mise au point

Nous avons reçu la mise au point suivante de M. Paul Mourani :
« L'Orient-Le Jour du mercredi 17 août a publié un texte en page 3 concernant la Constitution et les majorités requises pour l'élection du président de la République, sous le titre "Blocage présidentiel : les clauses de la Constitution sont simples et sans équivoque, rappelle un groupe d'intellectuels" . Ce texte était suivi d'une liste de signataires dont je faisais partie. Je me dois maintenant de retirer ma signature et mon appui à cette initiative, car une erreur dans le texte, que j'avais signalée, n'a pas été corrigée.
« En effet, si le texte, dans son troisième paragraphe, cite correctement la Constitution : "... à la majorité des deux tiers des suffrages par la Chambre des députés", il se contredit dans son 7e paragraphe dans la phrase suivante : "Ils élisent à la majorité des deux tiers présents un président (art. 49)". En effet, "suffrages" et "présents" sont loin d'être équivalents, et le mot "présents" n'apparaît nulle part dans l'article 49.
« Le concept de "suffrages" dans l'article 49 de la Constitution est exactement le même que "suffrages exprimés" dans le droit français. Ceci est précisé sans la moindre équivoque dans l'article 12 du règlement intérieur de l'Assemblée nationale libanaise. Je cite : "Article 12 : N'entrent pas dans le calcul des majorités de toute élection entreprise par l'Assemblée les bulletins blancs et les bulletins invalidés."
« Le nombre de "suffrages" n'inclut pas le nombre d'abstentions, de bulletins blancs et de bulletins invalidés, alors que le nombre de "présents" le fait. La différence est très importante, et utiliser l'une ou l'autre de ces expressions peut donner lieu à des résultats contradictoires. Ceci fut le cas quand Samir Geagea, Henri Hélou et Amine Gemayel se sont opposés dans une des premières réunions du collège électoral.
« Cette erreur dans le texte est donc suffisamment importante pour que je me doive de retirer ma signature d'appui au texte et à cette initiative, tout en gardant ma grande estime pour ses signataires. »