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Moyen Orient et Monde - CPI

Un jihadiste malien demande pardon pour la destruction des mausolées de Tombouctou

L'accusation va réclamer une peine comprise entre 9 et 11 ans de détention.

Le jihadiste malien Ahmad el-Faqi al-Mahdi au cours de son procès, hier, devant la Cour pénale internationale de La Haye où il est jugé pour la destruction du patrimoine culturel de Toumbouctou. ANP/Patrick post/AFP

Un jihadiste malien a demandé pardon, hier, à son peuple en plaidant coupable, à l'ouverture de son procès historique à la CPI, de la destruction en 2012 de mausolées classés au patrimoine mondial de l'humanité à Tombouctou. C'est une avalanche de premières pour ce procès qui devrait durer une semaine : le premier pour destruction de patrimoine culturel, le premier où un accusé plaide coupable, le premier pour un jihadiste présumé et le premier lié au conflit malien.
« Votre Honneur, j'ai le regret de dire que tout ce que j'ai entendu jusqu'à présent est véridique et reflète les événements », a affirmé Ahmad el-Faqi al-Mahdi, environ 40 ans, après la lecture des charges : « Je plaide coupable. » Le Touareg est accusé d'avoir « dirigé intentionnellement des attaques » contre neuf des mausolées de Tombouctou et contre la porte de la mosquée Sidi Yahia entre le 30 juin et le 11 juillet 2012.
« Je me tiens devant vous dans cette enceinte, plein de remords et de regrets », a-t-il ajouté. Il s'est dit « fort contrit de mes actes et de tous ces préjudices que cela a causés à mes êtres chers, mes frères et ma mère patrie, la République du Mali, et aux membres de l'humanité aux quatre coins du monde ».

« Page noire »
Fondée au Ve siècle par des tribus touareg, Tombouctou est devenue un grand centre intellectuel de l'islam et a connu son apogée au XVe siècle. En tant que chef de la Hisbah, la brigade islamique des mœurs, il aurait ordonné et participé aux attaques contre les mausolées, détruits à coups de pioche, de houe et de burin. « Ces bâtiments étaient les plus connus de Tombouctou et faisaient partie de son héritage historique, ils faisaient partie de l'histoire du Mali et de celle du monde », a affirmé le procureur Fatou Bensouda. « C'est un crime qui porte un coup aux valeurs universelles que nous devons tous protéger, a-t-elle ajouté. Ce qui s'est passé à Tombouctou est une page noire dans l'histoire de la ville. »
Pour soutenir sa déclaration liminaire, le bureau du procureur a diffusé des images de jihadistes, kalachnikov à l'épaule, haches et pioches à la main, faisant tomber par pans entiers les murs en terre crue. Une interview d'Ahmad el-Faqi al-Mahdi accordée à des médias français et des images satellites, prises avant et après les destructions, ont également été montrées.

Faire appel
L'accusation affirme que cet homme aux petites lunettes était un membre d'Ansar Dine, qui fait partie des groupes jihadistes liés à el-Qaëda, qui ont contrôlé le nord du Mali pendant environ 10 mois en 2012, avant d'être en grande partie chassés par une intervention internationale déclenchée en janvier 2013.
Les personnages vénérés, enterrés dans les mausolées, valent à Tombouctou son surnom de « Cité des 333 saints », qui, selon des experts maliens de l'islam, sont considérés comme les protecteurs de la ville, susceptibles d'être sollicités pour des mariages, pour implorer la pluie ou lutter contre la disette.
L'accusation va demander une peine comprise entre 9 et 11 ans de détention, a affirmé un membre du bureau du procureur. L'accusé s'est engagé à ne pas faire appel si la condamnation rentre « dans cette échelle », a précisé un de ses avocats.
Ahmad el-Faqi al-Mahdi a assuré avoir été à l'époque « sous l'emprise d'une bande de leaders d'el-Qaëda et d'Ansar Dine » : «I l me reste à lancer un message à tous les musulmans du monde entier, qu'ils résistent à ce genre d'actions dont les conséquences n'ont pas de limites ni de bénéfices. » « C'est mon espoir que les années que je vais passer en prison me permettront de me purger des esprits diaboliques qui avaient pris possession de ma personne », a-t-il ajouté.
Les ONG maliennes ayant fait le déplacement à La Haye ont apprécié les déclarations de l'accusé. « Il n'est jamais trop tard de dire pardon... mais nous voudrions que le procureur continue ses investigations sur d'autres crimes qui ont été commis à Tombouctou, surtout sur les femmes », a affirmé à l'AFP Bakary Camara, secrétaire général de l'Association malienne des droits de l'homme.
(Source : AFP)

Un jihadiste malien a demandé pardon, hier, à son peuple en plaidant coupable, à l'ouverture de son procès historique à la CPI, de la destruction en 2012 de mausolées classés au patrimoine mondial de l'humanité à Tombouctou. C'est une avalanche de premières pour ce procès qui devrait durer une semaine : le premier pour destruction de patrimoine culturel, le premier où un...

commentaires (2)

Hollandouille disait des afrcains wahabites bactérie qu'ils étaient des français égarés qu'il allait remettre dans le droit chemin. Et des bacteries wahabites du maghreb des combattants de la liberté pour ceux qui allaient en syrie. Ils sont partis chacun de leur côté et lui il est tjrs là. .

FRIK-A-FRAK

17 h 11, le 23 août 2016

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Commentaires (2)

  • Hollandouille disait des afrcains wahabites bactérie qu'ils étaient des français égarés qu'il allait remettre dans le droit chemin. Et des bacteries wahabites du maghreb des combattants de la liberté pour ceux qui allaient en syrie. Ils sont partis chacun de leur côté et lui il est tjrs là. .

    FRIK-A-FRAK

    17 h 11, le 23 août 2016

  • Le type s'en sort à bon compte. Le texte de son repentir semble très bien ficelé, digne du meilleur érudit de la Haye. Il sera condamné à 10 ans puis - grâce à son comportement exemplaire en prison et à son repentir très très sincère, il sera relâché et il vivra heureux et entretenu en Europe pour le reste de son existence. F. MALAK

    Rotary Beyrouth

    12 h 14, le 23 août 2016

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