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Russie: la presse indépendante s'interroge sur la nouvelle ministre de l'Education

Des médias indépendants critiquaient à mots couverts lundi la nouvelle ministre de l'Education Olga Vassilieva, réputée conservatrice, mettant notamment en lumière ses propos relativisant le nombre de victimes des purges de l'époque stalinienne.

"On me dit souvent: +si l'on prend en compte le nombre de victimes de la répression qui nous a été donné par (Vitali) Korotitch dans (le magazine) Ogoniok, alors on ne comprend pas qui il restait dans le pays pour y vivre et travailler+", avait déclaré Mme Vassilieva en juin lors d'une rencontre avec des jeunes, selon une vidéo publiée par le journal Vedomosti.

Vitali Korotitch, rédacteur en chef de ce magazine très populaire à la fin des années 1980 et au début des années 1990, a publié de nombreux documents révélant les crimes de Staline et l'ampleur des répressions dans la foulée de la Perestroïka initiée par le dirigeant soviétique Mikhaïl Gorbatchev.

Vedomosti cite une source au ministère de l'Education disant que la nomination de cette spécialiste de l'Eglise orthodoxe était celle d'une "conservatrice extrême, qui se pose en faveur de l'éducation religieuse".
Diplômée d'histoire, Olga Vassilieva a cité en exemple deux historiens russes qui ont remis en cause le nombre de victimes des purges et qui considèrent que les chiffres avancés à cette époque, quand la presse a été autorisée pour la première fois à évoquer les répressions staliniennes, ont été exagéré, faute d'accès alors aux archives.

Le bilan des répressions de la période stalinienne -- fusillés, envoyés dans les camps ou déportés -- est difficilement quantifiable et reste une question hautement politique en Russie, qui ne fait pas l'objet d'un consensus parmi les historiens. L'association russe de défense des droits de l'Homme "Memorial", qui travaille avec les archives soviétiques, estime à 18 millions le nombre de morts dus à la répression communiste du temps de l'URSS.

Dès l'annonce de sa nomination vendredi, la presse russe avait cité plusieurs discours dans laquelle la nouvelle ministre, jusqu'alors membre de la puissante administration présidentielle, disait son attachement au patriotisme.

Selon le quotidien Kommersant, elle avait déjà vanté en 2013 les mérites de Staline pour avoir mis à l'honneur avant la Seconde Guerre mondiale personnages historiques, langue et littérature russes.
Le journal d'opposition Novaïa Gazeta a pour sa part affirmé qu'elle a de nouveau fait l'éloge de Staline cet été, lui exprimant sa "reconnaissance" pour "la réhabilitation de l'histoire russe".

Des médias indépendants critiquaient à mots couverts lundi la nouvelle ministre de l'Education Olga Vassilieva, réputée conservatrice, mettant notamment en lumière ses propos relativisant le nombre de victimes des purges de l'époque stalinienne.
"On me dit souvent: +si l'on prend en compte le nombre de victimes de la répression qui nous a été donné par (Vitali) Korotitch dans (le...