Dans le prolongement du récent discours du secrétaire général du Hezbollah, les figures de ce parti ont exprimé en fin de semaine leur souci de trouver une solution à la crise, et déploré en revanche « l'attitude négative » du camp opposé, qu'ils accusent d'allégeance à l'étranger et de blocage de la présidentielle. Lors d'une cérémonie à Nabatiyé, à laquelle a pris part le député Yassine Jaber, le chef du bloc parlementaire de la Fidélité à la résistance, le député Mohammad Raad, a assuré « notre volonté d'élire un président de la République souverain et fidèle à l'esprit de résistance de notre peuple ». Il a appelé à un suivi de la présidentielle « dans les mois qui nous restent ». « Il reste quelques mois pour que les Libanais découvrent quelle partie est réellement derrière le blocage de la présidentielle, c'est-à-dire quelle partie locale a empêché la prise d'une décision nationale interlibanaise solidaire pour combler la vacance, et quelle partie régionale refuse de faire élire un président au Liban », a-t-il conclu.
Le député Hassan Fadlallah a aussi pressé hier les parties libanaises à « saisir l'opportunité d'une solution que leur donne le secrétaire général du Hezbollah Hassan Nasrallah ». « Nous voulons que notre pays surmonte la crise politique, y compris l'impasse de la présidentielle et celle de la loi électorale », a-t-il ajouté, lors d'une cérémonie hier à Taybé, en l'honneur des élèves ayant réussi aux examens officiels. Il a dénoncé chez « l'autre camp une méthode de blocage, doublée d'une attitude hautaine, qui dure depuis que dure la vacance présidentielle ». « Nous souhaitons que les réactions négatives à notre attitude positive prennent fin, et que cessent les paris sur l'étranger, afin qu'une solution interne soit trouvée. Nous n'entendons entrer dans des polémiques avec personne, notre attitude étant positive jusqu'à l'heure, a-t-il poursuivi, préconisant la poursuite du dialogue national et des dialogues bilatéraux. Mais si les autres choisissent de se murer dans une attitude négative, ils ne récolteront que la déception et l'échec, étant donné que le prolongement de la crise affecte le pays dans son ensemble. »
« Aux aguets »
C'est exactement la même rhétorique qu'a également employée le député Ali Fayad lors d'une cérémonie du parti chiite à Doueir en l'honneur aussi des élèves ayant réussi aux examens officiels. « D'aucuns tentent actuellement de réagir avec beaucoup de réserves, voire une volonté de provoquer un conflit ou une escalade, à notre approche positive », a-t-il déclaré, mettant l'accent sur « la nécessité que les Libanais génèrent eux-mêmes une solution sans s'attacher à des parties extérieures ». Selon lui, « faire face à notre discours positif par des prises de position négatives trahit une absence de vision et une mauvaise évaluation des intérêts nationaux en cette période ».
Si Ali Fayad évoque ainsi l'absence de vision chez les plus sceptiques à l'égard du discours du Hezbollah, c'est parce que selon lui, « l'histoire évolue en faveur de l'axe de la résistance », comme il l'a expliqué hier lors de la cérémonie d'inauguration du 10e festival local du village de Taybé. « Nous tenons pour certain le fait que l'histoire avance dans l'intérêt de l'axe de la résistance, aussi bien sur la scène libanaise que dans la région, en dépit du cumul des défis et des menaces. Que les comploteurs ou les adeptes de la normalisation des rapports avec Israël agissent comme ils l'entendent, notre résistance maintiendra le cap et continuera d'affronter l'ennemi sioniste, de lutter contre le terrorisme des takfiristes et d'œuvrer pour l'unité de nos sociétés arabes. L'équilibre de la terreur a protégé la sécurité de nos villages et limité la marge de manœuvre sioniste sur le dossier du gaz et du pétrole. Et la résistance réussira encore à affronter les dangers futurs. »
« La résistance, notre peuple et notre armée sont aux aguets », a dit encore Ali Fayad, lors de la cérémonie de clôture du 6e festival sportif de Jabal Amel. « L'ennemi sioniste sera tôt ou tard définitivement empêché de violer la souveraineté libanaise », a-t-il ajouté. Faisant implicitement allusion à l'Arabie saoudite, le député a mis en relief la différence entre, d'une part, la constance de la résistance dans la lutte contre Israël, et « les politiques actuelles de certains pays arabes de normaliser leurs rapports avec l'ennemi », de l'autre.
Adaptant ce discours à la politique locale, le président de l'instance chériée du Hezbollah, le cheikh Mohammad Yazbeck, s'est interrogé de son côté, lors d'une cérémonie funèbre dans le village de Ali Nahri, sur « le mutisme officiel face aux agressions sionistes à Chebaa ». « Où est donc le gouvernement, à l'heure où l'ennemi provoque les citoyens ? En ce qui nous concerne, nous ne renoncerons pas à nos obligations nationales... » a-t-il dit.
Yâââï ! Yâââï ! Yâââï !
00 h 24, le 23 août 2016