Au moins 14 personnes ont été tuées dans des raids de la coalition contre une usine de chips située près d’un centre de maintenance d’équipements militaires, à Sanaa. Mohammad Huwais/AFP
La coalition arabe alliée au pouvoir au Yémen a mené hier ses premiers raids en trois mois sur la région de Sanaa sous contrôle rebelle.
Selon le porte-parole de la coalition, le général Ahmad al-Assiri, les raids ont pris pour cibles des objectifs militaires aux alentours de Sanaa. Les premiers raids ont été lancés dans la nuit et les frappes se sont intensifiées hier, ont indiqué des habitants de la capitale sous contrôle total des rebelles chiites houthis depuis janvier 2015. Des sources médicales ont affirmé qu'au moins 14 personnes avaient été tuées dans des raids de la coalition qui, selon des habitants, ont touché une usine de chips située près d'un centre de maintenance d'équipements militaires. Le directeur de l'usine située dans le centre de la capitale, Abdallah al-Aqel, a donné un bilan de 16 morts et 10 blessés, tous employés de l'usine, qui selon lui a été touchée pendant les heures de travail.
Le porte-parole des rebelles houthis, Mohammad Abdelsalam, a pour sa part dénoncé « un crime odieux ».
Positions inconciliables
La reprise des frappes à Sanaa intervient moins de 72 heures après la « suspension » par l'Onu de négociations de paix qui avaient rassemblé pendant trois mois et demi au Koweït des représentants rebelles et gouvernementaux. L'Onu table sur une reprise des pourparlers dans un mois et refuse de parler d'échec. Mais les parties campent sur leurs positions. Le gouvernement insiste sur un retrait des rebelles des grandes villes, dont Sanaa. Les houthis et leurs alliés exigent de participer immédiatement à un gouvernement d'union nationale.
Pour le général Assiri, la reprise des raids à grande échelle se justifie par l'« échec » des négociations. « Durant les trois derniers mois, il y a eu une trêve fragile qui a été respectée par la coalition en vue d'assurer le succès des négociations de Koweït », a-t-il dit. « Il est normal que les opérations contre les rebelles reprennent après la fin des négociations et les violations répétées de la trêve par les rebelles. »
Aéroport fermé
Le général saoudien a également souligné que la coalition avait demandé la fermeture de l'aéroport de Sanaa pour « éviter tout risque à la navigation aérienne ». Le directeur de l'aéroport, Khaled al-Chaef, avait auparavant signalé l'arrêt de tout mouvement aérien pendant 72 heures sur injonction des « Saoudiens ». M. Abdelsalam s'est indigné sur Facebook des conséquences de la fermeture de l'aéroport qui empêche, selon lui, la délégation rebelle aux négociations de retourner à Sanaa. Depuis Oman, où il est bloqué avec les autres membres de la délégation, le porte-parole rebelle a qualifié d'« irresponsable » l'interdiction du trafic aérien décrétée par la coalition.
Cependant, pour le général Assiri, cette mesure est destinée à préparer une « organisation du trafic » de manière à éviter tout risque pour les avions civils durant les opérations militaires. L'aéroport n'est utilisé pour le moment que par la compagnie nationale Yemenia et l'Onu.
(Source : AFP)