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Moyen Orient et Monde - Présidentielle US

L’attaque de Trump contre les Khan, début de la fin pour Trump?

Depuis mardi, plus d'un républicain a affirmé vouloir voter pour Clinton.

Donald Trump tenant entre ses mains la distinction militaire « Purple Heart » que lui a offerte un vétéran mardi. Eric Thayer/Reuters

Le nominé républicain pour la présidence Donald Trump aura violé chacune des limites de la décence, au nom de son antiestablishment, mais il n'avait jamais été aussi loin. Son propre parti commence à lui tourner le dos. Richard Hanna, membre du Congrès représentant New York, a même annoncé mardi soir vouloir voter pour la démocrate Hillary Clinton, le 8 novembre prochain, « parce que Donald Trump est non qualifié pour servir notre parti et il ne peut pas diriger ce pays ». Il est le premier républicain du Congrès à avoir pris cette décision. A suivi son exemple Meg Whitman, républicaine et directrice de Hewlett Packard, qui va en outre exercer son talent de collecte de fonds au bénéfice de la candidate démocrate.

Cette avalanche de déclarations anti-Trump a commencé lorsque le candidat s'en est pris à la mère d'un « Gold Star » (du nom de la plus grande décoration remise a posteriori à un militaire tombé au combat). Ce héros était un capitaine américain, d'origine pakistanaise et de surcroît musulman, Houmayoun Khan, tué en Irak à l'âge de 28 ans. Trump n'a pas pu supporter qu'un patriote américain musulman, en l'occurrence le père de ce héros, Khizr Khan, parle durant la Convention démocrate la semaine dernière, attaquant la politique raciste de Trump, lui demandant ce qu'il avait sacrifié pour cette nation. M. Khan, un avocat d'un certain âge, a longuement parlé face à 50 000 démocrates qui l'ont ovationné après son allocution. À ses côtés, son épouse, au silence éloquent. Répondant au nom de Ghazala, elle était là pour soutenir son mari et honorer leur fils. Ce même silence digne lui a valu une attaque du nominé républicain qui s'en est pris à sa culture, « qui lui interdit de s'exprimer ».

 

(Pour mémoire : Clinton devance Trump de 7 points dans un sondage postconvention)

 

Besoins de changements
Donald Trump a ainsi mis à rude épreuve toute notion d'éthique et de convention. En bousculant, comme à ses habitudes, les normes de la société et de la politique, il n'a pas respecté l'une des rares choses qui restent sacro-saintes aux États-Unis : le sacrifice de ceux qui ont donné leur vie pour leur pays.

Ne pouvait que suivre une cascade de désaveux, à commencer par le président Barack Obama, qui ne le trouve pas « qualifié » pour la Maison-Blanche, et la pétition des organisations des vétérans et des mères et familles de soldats américains tombés au front. Ce qui n'a pas empêché M. Trump de récidiver en tournant en dérision une autre distinction militaire, la médaille « Purple Heart ». Réponse d'une récipiendaire : sa photo sur son lit d'hôpital après avoir perdu ses jambes durant la guerre en Irak.

 

(Pour mémoire: Le Kremlin dément vouloir faire gagner Trump à la présidentielle américaine)

 

À quelque cent jours du jour J, Hillary Clinton et Donald Trump continuent de rallier de nombreux supporters, malgré des sondages défavorables. La carte électorale a changé la démographie politique des États-Unis, qui, à présent, apparaît comme favorable à Hillary Clinton, laquelle est plus apte à attirer les voix des minorités. Mais une nation assoiffée de changements peut encore rallier le panache terni de Trump. Et le centre de recherches Pew a montré, dernièrement, par le biais de ses sondages, que la tranche âge mûre n'est pas satisfaite de ce qui se passe actuellement dans le pays. La dynamique des tendances peut donc changer et faire la différence, surtout lors des débats entre Mme Clinton et M. Trump qui vont démarrer le 26 septembre prochain.

De manière générale, la période qui suit les deux conventions est plutôt apaisée sur le plan politique, ce qui pourrait être le cas cette année, si on prend en considération les Jeux olympiques de Rio qui vont probablement détourner l'attention du public. Cependant, l'année électorale 2016 est unique en son genre, et l'on peut s'attendre à des turbulences.

 

 

 

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