Une même inquiétude pour Kyrillos et Raï : le sort des chrétiens d’Orient

Accompagné de l’ambassadeur de Russie, Aleksander Zassypkine, le patriarche de Moscou et de toutes les Russies, Kyrillos VI, s’est rendu hier à Bkerké où il a été reçu par le patriarche maronite, Mgr Béchara Raï, en présence du cardinal Nasrallah Sfeir et des patriarches d’Orient qui participent au synode de Bkerké.
Dans une allocution qu’il a prononcée pour l’occasion, Mgr Raï a souligné « le besoin d’une coopération entre les Églises catholique, orthodoxe et protestante (...) en vue d’une préservation de la présence chrétienne en Orient (...) face aux conflits politiques dans la région, aux agressions contre les fidèles et aux craintes de voir le printemps arabe déboucher sur l’accession au pouvoir de groupes qui risquent d’ébranler la stabilité et la coexistence dans la région ».
Selon Mgr Raï, cette coopération est « également rendue nécessaire par les difficultés auxquelles les chrétiens font face au niveau de la liberté de culte et de conscience (...), ainsi que par le conflit israélo-palestinien et ses répercussions sur les pays de la région ».
Prenant à son tour la parole, Mgr Kyrillos a fait état d’une concordance de vues avec le chef de l’Église maronite au sujet de la situation des chrétiens d’Orient, « qui sont persécutés depuis que l’équilibre des forces a changé dans la région ». Selon lui, ces changements « réunissent les deux Églises (orthodoxe et catholique) dans les efforts engagés pour édifier une société juste ».
Après avoir insisté sur « la violence » dont les chrétiens sont victimes au Moyen-Orient, le patriarche a exprimé l’espoir que la présence chrétienne dans cette partie du monde ne sera pas réduite davantage.

À Balamand
Plus tard, Mgr Kyrillos s’est rendu à Balamand où il a été reçu par le patriarche grec-orthodoxe d’Antioche et de tout l’Orient, Mgr Aghnatios IV Hazim, en présence des évêques NN.SS. Efrem Kyriakos, Spiridon Khoury, Élias Kfoury, Élias Audi, et des responsables du couvent de Balamand.
Après une prière d’action de grâces, le patriarche russe a rendu hommage à l’action œucuménique et pédagogique de Balamand, avant de visiter l’université et de se rendre à l’auditorium Zakhem, où l’attendaient autour des corps administratif, professoral et estudiantin, le vice-président de la Chambre, Farid Makari, le ministre de la Culture Gaby Layoun, les ambassadeurs de Russie et d’Ukraine, les députés Robert Fadel, Nidal Tohmé, Farid Habib et Ghassan Moukheiber, ainsi que les évêques arménien-orthodoxe Kegham Khatchirian, et maronite Georges Abou Jaoudé.
Dans son discours, Mgr Kyrillos a critiqué le développement d’une « théorie de la conscience relative », avant de se dire persuadé que « les Églises chrétiennes et les sociétés musulmanes doivent insister sur la responsabilité morale humaine » dans leurs enseignements.
Le patriarche de Moscou et de toutes les Russies devait regagner son pays dans l’après-midi.