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À La Une - Liban

Calme trompeur à Tripoli où les francs-tireurs sévissent

En dépit du déploiement de l’armée et des FSI à Bab el-Tebbaneh et Jabal Mohsen, Tripoli vit toujours au rythme des échanges de tirs et dans la crainte d’un dérapage.

Tripoli une nouvelle fois désertée et terrifiée. Photo Naïm Assafiri

C’est un faux calme qui règne à Tripoli, qui reste une ville fantôme en dépit du déploiement de l’armée et des Forces de sécurité intérieure dans les deux quartiers ennemis de Bab el-Tebbaneh et de Jabal Mohsen.

En dépit de la présence des agents de l’ordre, les francs-tireurs sont entrés en action tout le long de la journée hier, contraignant l’armée à riposter aux sources de tirs. Les tirs se sont concentrés sur le quartier de Syrie et le marché au blé, selon le correspondant de l’Agence nationale d’information sur place, qui a ajouté que tous les établissements de commerce de Bab el-Tebbaneh ont fermé leurs portes.

 

Dans l’après-midi, une roquette Energa s’est abattue sur le secteur de Starco à Bab el-Tebbaneh. En dépit des contacts entrepris pour éviter une escalade et des appels à la retenue lancés par les forces politiques de la ville, ce n’est que vers 19h que les tirs ont cessé, selon l’ANI. Entre-temps, l’armée continuait de faire circuler des patrouilles dans tous les quartiers proches de Bab el-Tebbaneh et de Jabal Mohsen.

 

Vandalisme anti-alaouite

La tension à Tripoli avait été accentuée par des actes de vandalisme nocturnes contre des établissements de commerce appartenant à des Tripolitains alaouites. Au moins quatre magasins ont été ainsi incendiés, ce qui a déclenché une vague d’indignation dans tous les milieux.

 

La situation à Tripoli et les craintes de dérapage ont fait l’objet d’un entretien entre le mufti cheikh Malek Chaar et le Premier ministre, Nagib Mikati, qui l’a reçu au Sérail. Dans une déclaration, cheikh Chaar a insisté sur le fait que les deux parties belligérantes doivent engager un dialogue afin de « parvenir au moins à supprimer les barricades érigées entre elles ». Il a affirmé vouloir entreprendre incessamment les contacts propices pour favoriser le climat nécessaire à ce genre de retrouvailles.

 

Mais l’incendie des propriétés de alaouites ne doit pas faciliter sa mission. Ces actes ont été condamnés aussi bien par l’opposition que par la majorité. Le coordonnateur du courant du Futur à Tripoli, Moustapha Allouche, a accusé « les gangs du régime de Bachar el-Assad d’être à l’origine de la tension permanente dans la ville ». « Les pyromanes des quatre magasins, a-t-il ajouté, contribuent directement à la réalisation des plans du régime syrien qui veut donner à Tripoli l’image d’un refuge des intégristes et des terroristes, pour détourner l’attention des crimes qu’il commet contre son peuple», a-t-il dit au cours d’une conférence de presse.

 

Le chef du Parti démocrate arabe, Rifaat Ali Eid, a accusé pour sa part l’Armée syrienne libanaise « et ses alliés, le 14 Mars », d’avoir brûlé les commerces des alaouites. Il a rendu hommage à l’armée qui a riposté contre les sources de tirs.

Le député Robert Fadel a mis l’accent, dans une déclaration à la télévision, sur le fait que la situation dans la ville est extrêmement fragile, en relevant qu’à l’heure actuelle, « ni l’installation d’infrastructures ni l’ouverture de routes ne peuvent représenter une solution ». « Il est trop tard pour ce genre d’initiative », a-t-il dit, en commentant ainsi indirectement la décision du Premier ministre Nagib Mikati et du ministre des Finances, Mohammad Safadi, de débloquer 100 millions de dollars pour Tripoli. Selon lui, c’est le fait de trouver une opportunité de travail pour les jeunes qui peut aider.

 

L’ordre des avocats de Tripoli, qui a tenu hier une réunion ordinaire, a également déploré la dégradation de la situation dans la ville et exprimé son appui à l’armée et aux FSI, en leur demandant de se montrer fermes avec les fauteurs de troubles.

C’est un faux calme qui règne à Tripoli, qui reste une ville fantôme en dépit du déploiement de l’armée et des Forces de sécurité intérieure dans les deux quartiers ennemis de Bab el-Tebbaneh et de Jabal Mohsen.
En dépit de la présence des agents de l’ordre, les francs-tireurs sont entrés en action tout le long de la journée hier, contraignant l’armée à riposter aux sources...

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