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Lifestyle - Société

Un calendrier fait des vagues en Italie

Le roi de la provocation, le photographe Oliviero Toscani, a représenté des sexes féminins en gros plan.

Une femme feuilletant le nouveau calendrier controversé. Fabio Muzzi/AFP

Un calendrier publicitaire entièrement composé de photos de sexes féminins signées du photographe italien Oliviero Toscani, roi de la provocation, fait des vagues en Italie où des féministes font campagne pour empêcher sa publication. Chaque mois affiche un pubis différent, faisant alterner des toisons blondes, brunes ou rousses en gros plan.
« Je voulais "déglamouriser" les traditionnelles photos de mode, où les femmes déambulent en talons aiguille en arborant des lèvres rouge vif (...) et où tout est montré excepté le triangle du sexe féminin, le vrai cœur de la séduction », explique à l'AFP le photographe.
Oliviero Toscani est familier des campagnes choc, notamment pour le groupe Benetton dans les années 1990. Cette fois-ci, il promeut à travers ses photos l'image du consortium toscan Vera Pelle (cuir véritable - site Internet : www.pellealvegetale.it), un groupe de tanneurs qui a recours à des colorants naturels extraits de plantes. Pour lui, ses photos sont un symbole de beauté naturelle. Mais un groupe de féministes s'est aussitôt élevé contre cette campagne jugée « contraire à l'éthique ».
« Nous sommes scandalisées par cet énième exemple de corps de femmes utilisés pour faire de la pub », déplore Roberta Gavagna, de l'association antiviolence Artemisia. « Est-ce que Toscani suggère que l'essence des femmes se trouve dans leur sexe ? » demande-t-elle.
Ce n'est pas la première fois que le photographe milanais de 69 ans prend pour cible le monde de la mode : en 2007, il avait lancé une campagne contre l'anorexie avec pour modèle Isabelle Caro, la jeune mannequin anorexique au corps squelettique, décédée en novembre. Toscani défend avec vigueur son dernier travail : « Il y a beaucoup de calendriers avec des femmes sexy montrant leurs cuisses. Mes photos ne sont pas diaboliques du tout, elles saisissent une partie du corps belle et saine. »
Le calendrier, qui a déjà été tiré à 76 000 exemplaires, sera distribué avec la version italienne du magazine Rolling Stone. Le conseil municipal de Florence, capitale de la Toscane, a voté cette semaine à l'unanimité une résolution demandant au consortium de retirer son calendrier. « Ces images se conforment juste aux stéréotypes, c'est offensant de réduire les femmes à leurs sexes », a dénoncé Maria Federica Giuliani, du Bureau de Florence pour l'égalité des chances. Un argument rejeté par le consortium : « Est-il normal que les autorités fassent tout un plat autour d'un calendrier qui n'est pas du tout vulgaire alors qu'il y a des problèmes bien plus graves dans l'industrie du cuir ? » demande leur représentant Simone Remi. « Nos sociétés s'assurent que toutes les règles écologiques, de santé et de sécurité soient respectées, mais nous devons rivaliser avec des sociétés qui enfreignent les règles, font des embauches illégales et polluent. Est-ce que ce n'est pas ça le vrai scandale ? » s'indigne-t-il.
M. Toscani a bâti sa carrière sur le scandale, illustrant les campagnes pour les vêtements Benetton d'un homme mourant du sida (1992) ou de condamnés à mort aux États-Unis (2000). Plusieurs de ses campagnes ont été interdites en Italie, notamment celle montrant deux hommes en train de s'embrasser.
Un calendrier publicitaire entièrement composé de photos de sexes féminins signées du photographe italien Oliviero Toscani, roi de la provocation, fait des vagues en Italie où des féministes font campagne pour empêcher sa publication. Chaque mois affiche un pubis différent, faisant alterner des toisons blondes, brunes ou rousses en gros plan.« Je voulais "déglamouriser" les...

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