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Disparus de la guerre civile : S'ils pouvaient témoigner... - Pour préserver l’espoir

« Ma sœur s’en veut de ne pas avoir pu me retrouver »

Pour que la cause des personnes disparues au Liban ne tombe pas dans l'oubli, l'ONG Act for the Disappeared a lancé le projet « Fus'hat amal » *. Dans ce cadre, nous publions une série de témoignages fictifs qu'auraient apportés des Libanais arrachés à leur milieu familial et social.

Ahmad Khanji avait 24 ans le jour où il a disparu.

Mon nom est Ahmad.
J'avais une véritable passion pour l'électronique. Je pouvais passer des heures à jouer avec des appareils et à faire des expériences. Un jour, j'ai réussi à faire ouvrir la porte de la maison avec un simple bouton. Cela paraît banal aujourd'hui, mais à l'époque, c'était un exploit !
Pour gagner ma vie, je travaillais à al-Amine Roaster. Cela me permettait de vivre et d'aider ma mère, et mes deux jeunes frère et sœur, avec qui je vivais à Mina, à Tripoli. Nous étions très proches les uns des autres, surtout après la mort de notre père.
En septembre 1985, la situation à Tripoli était devenue de plus en plus difficile. Craignant qu'il n'arrive quelque chose à ma mère et à ma sœur, nous avons décidé de les emmener vivre au Akkar, avec mes frères et sœurs aînés.
J'ai quitté le Akkar en direction de Mina pour les chercher. La voiture dans laquelle je me trouvais avec deux amis a été arrêtée au barrage de Mallouleh.
Quelques jours plus tard, mes proches ont retrouvé ma voiture, abandonnée à cet endroit même. Les soldats qui y étaient positionnés leur ont dit que nous avions été emmenés pour être interrogés et que nous devrions rentrer bientôt. J'avais 24 ans.
Depuis ce jour, ma sœur rêve souvent de moi. Elle me voit arrivant à la maison, les vêtements déchirés, sale et amaigri. Je lui demande pourquoi elle ne m'a pas cherché, pourquoi j'ai attendu si longtemps.
Mon nom est Ahmad Khanji. Ma sœur s'appelle Jathiba. Elle s'en veut depuis des années de ne pas avoir pu me retrouver. Ne laissez pas notre histoire s'interrompre ici.

 

* « Fus'hat amal » est une plateforme numérique qui rassemble les histoires des personnes disparues au Liban. Le projet est financé par le Comité international de la Croix-Rouge, l'Union européenne, le National Endowment for Democracy et la Fondation Robert Bosch.
Des histoires d'autres personnes ayant disparu durant la guerre sont disponibles sur le site web de Fus'hat amal à l'adresse : www.fushatamal.org
Si vous êtes un proche d'une personne disparue, vous pouvez partager son histoire sur le site du projet ou contacter Act for the Disappeared aux 01/443104, 76/933306.

Mon nom est Ahmad.J'avais une véritable passion pour l'électronique. Je pouvais passer des heures à jouer avec des appareils et à faire des expériences. Un jour, j'ai réussi à faire ouvrir la porte de la maison avec un simple bouton. Cela paraît banal aujourd'hui, mais à l'époque, c'était un exploit !Pour gagner ma vie, je travaillais à al-Amine Roaster. Cela me permettait de vivre et...

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