Le conseil disciplinaire du CPL se réunit aujourd’hui en l’absence des « accusés »

Trois cadres supérieurs du Courant patriotique libre, (CPL), Ziyad Abs, Naïm Aoun (un des neveux de Michel Aoun) et Antoine Nasrallah sont appelés à comparaître aujourd'hui devant le conseil disciplinaire du parti qui leur reproche d'avoir « évoqué les crises internes du CPL dans les médias et porté atteinte ainsi à son image ».
De sources proches des trois, on assure cependant que « les accusés ne se présenteront pas à l'audience parce qu'ils ne croient pas qu'ils ont enfreint le règlement intérieur du parti » et, surtout, parce qu'ils n'ont toujours pas obtenu de réponse à leur demande d'une audience qui soit ouverte aux partisans du CPL. Il leur importe que la séance soit publique afin qu'ils puissent se défendre et donner leur avis sur les motifs et le déroulement du procès inter-partisan, selon les mêmes sources. MM. Nasrallah, Aoun et Abs avaient soumis cette demande la semaine dernière à la direction du parti. Les trois activistes estiment ainsi que « cette attitude est une autre raison pour s'abstenir de participer à l'audience ».
« Les accusés aounistes envisagent, en revanche, de présenter au conseil disciplinaire un mémorandum dans lequel ils souligneront clairement que "le tribunal partisan" devrait les juger pour les motifs de l'acte, et non pas pour l'acte lui-même, à savoir les interventions médiatiques », a-t-on ajouté de mêmes sources avant de poursuivre : « Les trois cadres réclameront également une définition claire des infractions qu'ils auraient commises, compte tenu de rumeurs qui circulent et selon lesquelles le problème ne serait pas seulement lié à ces interventions. » « Naïm Aoun, Antoine Nasrallah et Ziyad Abs comptent exiger en outre du conseil disciplinaire qu'il définisse clairement la procédure légale qui sera adoptée dans le cadre de cette affaire, dans la mesure où celle qui est prévue par le règlement intérieur du parti est floue », toujours selon les proches des trois.

(Pour mémoire : La galaxie Aoun : les proches, les partenaires, les opposants)

Concernant les raisons de cette crise qui secoue le courant aouniste, de mêmes sources, on fait état d' « un bras-de-fer né à la suite de tentatives visant à éliminer toute possibilité de naissance d'une forme d'opposition au sein du CPL », après l'élection de Gebran Bassil à la tête du CPL et à cause de sa façon de gérer le parti.
Dans les mêmes milieux, on soutient que les trois cadres supérieurs du parti « sont déterminés à poursuivre la bataille, afin de préserver les acquis nés d'une longue lutte » au niveau national. Ils considèrent en outre que d'autres personnes à l'avenir pourraient subir le même sort.
Citées par l'agence d'informations al-Markaziya, des sources également proches des accusés ont fait remarquer que « les problèmes au sein du CPL remontent en fait à 2007, lorsque la participation à la prise de décision partisane a été éliminée au profit d'un unilatéralisme au niveau de l'administration du parti ».
Contrairement à l'idée selon laquelle les différends internes pourraient affaiblir le CPL sur le plan national, les sources estiment que « paradoxalement, ce genre de secousses internes est bénéfique pour la formation, dans le sens où il permet de montrer que le parti est dynamique et viable ». « Force est de souligner que la base partisane et populaire aouniste réagit normalement aux erreurs qui pourraient entacher le parcours et les choix du CPL, ce qui met en relief son dynamisme », ajoutent-elles.

(Pour mémoire : Ziad Abs : Pas de problème personnel entre Nicolas Sehnaoui et moi)

Les primaires de dimanche
En dépit de ces secousses, le CPL s'active pour préparer les législatives prévues en 2017. Il organise à cet effet des élections primaires dans le but de choisir ses candidats potentiels au scrutin législatif.
Joint par L'OLJ, le vice-président du parti, l'ancien ministre Nicolas Sehnaoui, a expliqué la procédure des primaires prévues dimanche. « Le scrutin se déroulera en trois étapes, dont la première aura lieu le 31 juillet. À ce stade, les partisans du CPL (c'est-à-dire les détenteurs de cartes du parti) choisiront un seul candidat conformément à la formule "one man, one vote", selon M. Sehnaoui. « À la fin du scrutin de dimanche, le parti choisira parmi les gagnants deux candidats par siège. » Et l'ancien ministre de poursuivre : « À l'issue du premier round, les "vainqueurs" s'affronteront sur base d'un sondage auquel tous les partisans du CPL participeront dans la circonscription électorale, c'est-à-dire dans le caza. Le gagnant du deuxième tour sera soumis, dans le cadre du troisième round, à un vote populaire auquel participeront les sympathisants du parti. »
Lundi, le député Ibrahim Kanaan avait encouragé les aounistes du Metn à participer massivement au scrutin de dimanche. Dans une allocution prononcée lors d'un dîner à Jdeideh, M. Kanaan s'est adressé à ses partisans en ces termes : « Il faut compter avec nous au Metn. Grâce à votre soutien, le CPL est la force la plus importante du caza. Vous voterez dimanche non pas pour une personne, mais pour un programme, pour le Metn fort. »
Et le député de poursuivre : « Aujourd'hui, nous jetons la base d'un Liban où le partenariat et les droits (des chrétiens) seront consolidés. Nous n'acceptons pas d'être des laissés-pour-compte. Unifiez votre voix pour affronter tous ceux qui voudraient porter atteinte à votre décision, à vos droits et aux deniers publics. »

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