Soumettre sa candidature au Salon d’automne s’effectue désormais en ligne, par l’envoi de photographies de deux œuvres.
Les candidatures sont ouvertes pour le 32e Salon d'automne du musée Sursock. Après une fermeture pour rénovation qui aura duré huit ans (pendant lesquels deux salons ont été organisés au Beirut Exhibition Center), la prestigieuse institution reprend son rendez-vous annuel incontournable depuis son ouverture en 1961. Une tradition qui reprend, donc, et qui fait appel aujourd'hui aux artistes désireux d'y participer, et qui devront présenter des dossiers à travers une procédure d'inscription en ligne. Dernier délai pour la présentation des demandes: le 31 juillet à minuit.
Les candidats sélectionnés par le jury exposeront du 17 novembre 2015 au 13 février 2016, au musée Sursock à Beyrouth. Hymne à l'éclectisme de l'art libanais, l'événement est aussi l'occasion pour les plus talentueux de remporter l'un des trois prix décernés à l'issue du Salon.
Procédure has been? «Peut-être», reconnaît la directrice des lieux, Zeina Arida, mais cet appel ouvert aux candidatures est une pratique démocratique nécessaire dans un monde artistique élitiste. Ce jour-là, une dizaine d'artistes, curieux, motivés, soucieux, se sont rendus au sein de l'hémicycle du Salon arabe. Au cours d'une discussion informelle, presque intime, le personnel a répondu aux interrogations des candidats quant aux modalités de ce Salon d'automne qui évolue en tandem avec le musée.
Trois prix
Soumettre sa candidature au Salon d'automne s'effectue désormais en ligne, par l'envoi de photographies de deux œuvres (www.sursock.museum). Le candidat est invité à agrémenter son travail d'un court texte explicatif, justifiant la démarche artistique entreprise.
La sélection est réalisée selon la pertinence, l'innovation, ainsi que la qualité du travail. Si ces critères sont vastes, il existe une condition sine qua non à l'éligibilité de l'artiste. Ce dernier doit être de nationalité libanaise ou, le cas échéant, vivre et travailler au Liban. Composé de cinq artistes et intellectuels, locaux et internationaux, le jury n'est pas encore dévoilé.
À la clé de ce Salon, trois prix. Le prix du musée est récompensé de 5000 dollars, ainsi que de l'intégration de l'œuvre à la collection permanente de Sursock. Le prix du jury, d'une valeur de 3000 dollars, est offert par Hind Sinno. Enfin, le prix du public est une nouveauté qui traduit la volonté de sensibiliser la communauté libanaise à son patrimoine. Il sera décerné par les visiteurs du Salon.
Fidélité
Depuis 1961, le Salon d'automne s'inscrit comme un événement saisonnier notoire qui a porté de nombreux artistes, comme Flavia Codsi ou Salwa Raouda Choucair. Aujourd'hui, les postulants sont en quête de partage et de visibilité professionnelle. Nada Matta est candidate. Elle confie: «Ce serait un plaisir de pouvoir exposer dans un lieu dont on est si fiers.»
La 32e édition est la première à se tenir dans les locaux rénovés. Zeina Arida dirige le musée depuis sa réouverture, en octobre 2015. La responsabilité est grande pour cette femme qui conjugue innovation et tradition. Fidèle à la volonté du fondateur Nicolas Ibrahim Sursock, sa mission est d'«éduquer le public libanais à l'art», tout en attirant une audience hétéroclite. La directrice du musée s'efforce de «réussir ce que les précédents ont réussi», faisant honneur au travail de Sylvia Ajemian (ancienne directrice), Joseph Tarrab ou encore Samir Sayegh (membres du comité), qui ont porté haut et fort les couleurs du Salon d'automne.
