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Liban - Citoyenneté

Quand de jeunes cadres politiques échangent et débattent sereinement

Pendant trois mois, ces partisans ont été formés par la « Fondation Renaissance Liban » pour devenir les « leaders de demain ».

Les participants au programme entourant Fadi Bustros et Hayat Arslan.

Pour la troisième édition du programme « Leadership pour les jeunes » de la Fondation Renaissance Liban, quatorze cadres de différents partis politiques, âgés entre 22 et 30 ans, ont discuté de divers sujets politiques et de développement, dans le cadre d'un séminaire qui s'est étalé sur trois mois.

Centrées sur des questions d'actualité et « sensibles », les conférences organisées pour l'occasion portaient, entre autres, sur le radicalisme et les religions, la loi électorale, l'eau, le pétrole et la corruption. Elles étaient animées par un nombre d'experts dont les anciens ministres du Travail, Charbel Nahas, et de l'Intérieur, Ziyad Baroud, et le secrétaire général de l'Association des banques au Liban, Makram Sader.

L'objectif principal du programme, ouvert à tous les partis libanais et visant à améliorer la qualité de l'action politique, est formulé d'ailleurs dans le slogan choisi pour cette troisième édition : « La politique est une expression de valeurs et non pas une manifestation de rapports de force ».

« La classe politique libanaise est actuellement au-dessous de la moyenne. Mieux vaut donc cibler les jeunes représentants de partis et leur inculquer de nouvelles valeurs », explique le responsable de la communication de la Fondation Renaissance Liban, Fadi Bustros.
Il a expliqué qu'au cours des trois derniers mois, les jeunes, « venant de milieux différents, étaient méfiants au départ, mais ils sont parvenus vers la fin du programme à aborder des sujets contentieux, calmement et raisonnablement ». Et d'ajouter : « Les participants sont même devenus amis. » Interrogé à propos de l'efficacité d'un programme pareil qui s'adresse à des jeunes fortement endoctrinés, M. Bustros a répondu : « Il ne s'agit pas bien entendu d'opérer un changement par un coup de baguette magique, mais personne n'a songé à franchir le premier pas dans cette direction. Notre fondation a donc lancé l'initiative de former de jeunes leaders en les mettant ensemble. »

« Une ouverture sur l'autre »
Les participants au programme ont reçu leurs certificats de participation au cours d'une cérémonie qui s'est tenue le 13 juillet dans les locaux de la fondation, au Quantum House, à Achrafieh. À cette occasion, les jeunes ont fait part à L'Orient-Le Jour de leur expérience des trois derniers mois.
Charbel Khoury (27 ans, architecte), cadre du parti des Forces libanaises, a choisi de rejoindre le programme parce que « son idée principale, celle d'un débat entre des jeunes de différents partis, correspond à l'idéologie » de son parti politique. Fervent adepte de la théorie du vivre-ensemble, Charbel s'est dit « intéressé par tout débat autour de sujets en liaison étroite avec l'avenir de la nation ». « Nous avions tous des préjugés à propos des autres partis », a-t-il confié, avant d'ajouter : « Maintenant, nous nous connaissons de près. »

Dans une même perspective, Hassan Koukache (28 ans, diplômé en droit), cadre du Parti démocratique libanais, a affirmé avoir « apprécié la présence de jeunes de différents partis politiques ». C'est ce qui m'a amené à faire partie de l'équipe en premier lieu, a-t-il précisé, avant d'ajouter : « Trois mois se sont écoulés depuis la première séance, et j'ai l'impression de croire davantage mon parcours politique. » Selon le jeune membre du PDL, « les rencontres successives et les débats lancés ont prouvé que les Libanais peuvent mettre de côté les sujets conflictuels, et plancher sur d'autres, comme les projets de développement ».

Après avoir rappelé que son parti est relativement « jeune comparé à d'autres formations politiques qui remontent loin dans l'histoire du pays », Jalal Aoun (26 ans, employé dans une société d'assurances), cadre du courant du Futur, a affirmé qu'il était « curieux d'observer les autres de près ». Jalal, qui ne connaissait pas de jeunes du Kataëb ou du Tachnag, s'est dit content d'avoir « eu la chance de discuter avec eux » de sujets qui les intéressent tous, tels que les moyens de lutter contre la corruption au sein des administrations ou encore les projets de construction de barrages. « Cela aurait été plus intéressant si nous avions compté parmi nous des cadres du Hezbollah, d'Amal et du Courant patriotique libre auxquels je conseille de participer au programme l'année prochaine », a-t-il dit.

Éliane Radi (25 ans, graphiste), membre des Kataëb, ne s'attendait pas à ce que la glace soit brisée aussi rapidement entre les participants. Aussi, vers la fin du programme, elle a été « surprise de constater à quel point les jeunes membres des partis politiques ont été capables de traiter les sujets proposés presque sans tension aucune ».

Et si Sevag Toutouchian (23 ans, diplômé en biologie), du Tachnag, a décidé de faire partie du programme, c'est en raison des compétences de leadership communiquées aux participants, a-t-il expliqué. « Je m'attendais à ce que les sujets abordés soient intéressants, mais j'ai été surpris de constater à quel point ils collaient à l'actualité et de leur importance aujourd'hui sur la scène politique libanaise », a-t-il relevé. « Dans ce programme, il s'agit surtout, et avant tout, de briser les stéréotypes que nous avons au sujet des autres partis politiques », a-t-il conclu.

 

Pour mémoire

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Centrées sur des questions d'actualité et « sensibles », les conférences...

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