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Liban - Diplomatie

Ayrault exhorte les responsables libanais au compromis pour régler la crise institutionnelle

Le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Marc Ayrault, en compagnie de Saad Hariri. À droite, l’ambassadeur, Emmanuel Bonne.

Le ministre français des Affaires étrangères et du Développement économique, Jean-Marc Ayrault, a exhorté hier les différents responsables politiques libanais au compromis pour régler la crise institutionnelle qui paralyse le pays depuis deux ans, estimant que le conflit syrien ne peut justifier à lui seul le blocage.
« Il faut trouver une solution, il appartient aux partis libanais de trouver les voies d'un compromis politique », a déclaré le ministre devant un parterre de responsables politiques, conviés à un dîner à la Résidence des Pins.

Étaient notamment présents le chef du bloc du Futur, le député et ancien Premier ministre Fouad Siniora, le chef du bloc du Changement et de la Réforme, le général Michel Aoun, le président des Forces libanaises, Samir Geagea, le chef du Rassemblement démocratique, le député Walid Joumblatt, le chef du parti Kataëb, le député Samy Gemayel, le chef des Marada, le député Sleiman Frangié, et le chef du Courant patriotique libre, le ministre Gebran Bassil, ainsi que plusieurs ministres, députés, diplomates et personnalités de la société civile.

« La crise syrienne ne peut à elle seule justifier l'absence de solution à la crise institutionnelle qui dure depuis trop longtemps », a estimé M. Ayrault dans son allocution.
« Nous dialoguons avec tous les pays qui exercent au Liban une influence, a par ailleurs assuré le ministre. Le message est que la solution ne viendra pas de l'étranger. Personne ne fera obstacle à un accord des Libanais entre eux. » « C'est ici qu'il faut négocier un cadre global, solide, durable, c'est un choix souverain que vous avez à faire. La France est prête à vous y aider, nous sommes des facilitateurs », a-t-il ajouté, estimant qu'un compromis « ouvrirait la voie à un meilleur soutien international ».
M. Ayrault a par ailleurs exprimé son attachement à la souveraineté, l'unité et l'intégrité territoriale du Liban, soulignant la volonté de la France de voir les armes saoudiennes de la Donas remises en temps dû à l'armée libanaise.

Auparavant, M. Ayrault avait reçu à la Résidence des Pins le chef du courant du Futur, Saad Hariri, rentré d'Arabie saoudite pour l'occasion. En présence de l'ambassadeur français, Emmanuel Bonne, et du conseiller de l'ancien Premier ministre, Hani Hammoud, les deux hommes ont évoqué les efforts qui sont déployés pour mettre un terme à la vacance présidentielle, ainsi que les contacts internationaux entrepris par la France dans ce cadre. Les débats ont en outre porté sur les aides requises pour renforcer l'État libanais et ses institutions et pour maintenir la stabilité dans le pays à l'ombre des événements sécuritaires et du terrorisme qui font rage dans la région. Également à la table des discussions, le dossier des déplacés syriens et le soutien demandé par le Liban pour affronter les problèmes provoqués par leur présence sur le territoire.

Plus tard dans la soirée, M. Ayrault a reçu le chef du bloc du Changement et de la Réforme, Michel Aoun, avec lequel il a passé en revue les derniers développements. Il s'est également entretenu avec le chef des Marada, Sleiman Frangié, qui était accompagné du ministre de la Culture, Rony Araijy.

(Pour mémoire : Les efforts français sur la présidentielle se poursuivent... et les obstacles demeurent)

 

Au siège de la Finul
Le chef du Quai d'Orsay était arrivé en milieu de journée, à bord d'un jet privé, à l'aéroport de Beyrouth où il a été accueilli par l'ambassadeur français, Emmanuel Bonne. Il a immédiatement embarqué dans un hélicoptère de la Force intérimaire des Nations unies (Finul) pour se rendre à Naqoura (Liban-Sud), où il a inspecté le contingent français opérant au sein de la force multinationale, où la France compte quelque 850 militaires sur 10 000 hommes.

M. Ayrault a rendu hommage aux Casques bleus du contingent pour les sacrifices qu'ils offrent en vue du maintien de la paix au Liban-Sud. Le chef de la diplomatie française a promis que son pays ferait tout pour aider à maintenir la paix au Liban et assuré que la France maintiendrait son engagement au sein de la Finul.
« Il y a dix ans jour pour jour éclatait une guerre meurtrière entre Israël et le Hezbollah », a rappelé le ministre devant les soldats français de la mission onusienne.
« La stabilité de la ligne bleue est une priorité pour la France », a-t-il déclaré, assurant que celle-ci resterait « pleinement engagée » au sein de la force.
L'action de la Finul « rend possible le maintien d'un calme précaire qui doit se transformer en cessez-le-feu définitif, c'est notre objectif », a-t-il ajouté.
« Je viens ici avec un message de soutien à nos forces et au peuple libanais. Nous voulons aussi dire aux Israéliens de l'autre côté de la frontière que nous ferons tout pour garantir la paix et la sécurité pour tous, a-t-il déclaré. Aujourd'hui, il y a encore d'autres menaces qui pèsent sur le Liban », a poursuivi M. Ayrault, citant la guerre en Syrie. « Il faut que le Liban soit tenu à l'écart du conflit syrien », a exhorté le chef de la diplomatie française.

Au siège de la Finul, M. Ayrault a été accueilli par le commandant en chef adjoint, Omran Reza, ainsi que par des officiers supérieurs français et des officiers de la Finul. Il a ainsi eu l'opportunité d'être informé du rôle et de la mission que remplit l'unité française de la Finul dans le cadre de l'application de la résolution 1701, en collaboration étroite avec l'armée.

Le ministre français doit poursuivre aujourd'hui ses rencontres avec les officiels et les autres responsables libanais. Au programme, des réunions avec le Premier ministre, Tammam Salam, le président de la Chambre, Nabih Berry, le ministre des Affaires étrangères, Gebran Bassil, le patriarche maronite, le cardinal Béchara Raï (qui a regagné Beyrouth hier soir au terme d'une visite pastorale aux États-Unis), le leader des Forces libanaises, Samir Geagea, le chef du bloc parlementaire du Hezbollah Mohammad Raad, le chef des Kataëb, Samy Gemayel, et le chef du Rassemblement démocratique, Walid Joumblatt.

 

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Le ministre français des Affaires étrangères et du Développement économique, Jean-Marc Ayrault, a exhorté hier les différents responsables politiques libanais au compromis pour régler la crise institutionnelle qui paralyse le pays depuis deux ans, estimant que le conflit syrien ne peut justifier à lui seul le blocage.« Il faut trouver une solution, il appartient aux partis...

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Il est toujours là Lui? Il quitte quand?

FRIK-A-FRAK

12 h 45, le 12 juillet 2016

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Commentaires (4)

  • Il est toujours là Lui? Il quitte quand?

    FRIK-A-FRAK

    12 h 45, le 12 juillet 2016

  • IL REVE... CELUI-LA ! NE SAIT-IL -PAS QUE SI IL Y AVAIT COMPROMIS IL N,Y AURAIT POINT DE PROBLEME ? IL Y A MAINMISE ET OCCUPATION AVEC ULTIMATUM POUR LA PRESIDENCE... CHER MONSIEUR AYRAULT...

    LA LIBRE EXPRESSION

    11 h 57, le 12 juillet 2016

  • Les libanais pourront 'ils voter par référendum ... ? pour l'abolition de la dernière Nomenklatura socialiste au pouvoir en Europe ...? si oui ...le bulletin de vote est déjà disponible ...! si non ...le niveau de défiance envers Normal 1er, et son gouvernement reste intact....!

    M.V.

    11 h 42, le 12 juillet 2016

  • La visite de Jean-Marc Ayrault est une visite de la France éternelle à son "enfant chéri" le Liban. La politique étrangère de la France est celle tracée depuis 1958 par le général de Gaulle. Depuis toujours notre pays bénéficie d'un immense capital de sympathie qui ne tarit jamais parmi le peuple français et ce, depuis huit siècles, depuis Louis IX en passant par François 1er, par Napoléon III, par Clémenceau, par le général Weygand, par Armand du Chayla... Nicolas Sarkozy avait déclaré au journal "Le Figaro" le 16/7/1991 : "Si nous n'y prenons pas garde, la petite France d'Orient n'existera bientôt plus. Le monde y perdra une part de liberté, la France une part d'elle*même."

    Un Libanais

    11 h 41, le 12 juillet 2016

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