José Feliciano vient en « émissaire de paix, non en fauteur de troubles !  »

C'est en toute spontanéité et chaleur humaine, avec une désarmante gentillesse, que José Feliciano s'est prêté au jeu des questions et réponses. Pour révéler une pâte humaine qui n'a pour fanion que la tolérance, l'amour et un cœur grand comme ça ! Qui du fond de sa cécité voit la lumière mieux que ceux qui prétendent à la clarté du grand jour.
Chanteur guitariste américain né à Lares (Porto Rico), l'artiste aux mille succès durant presque un demi-siècle (petit rappel: Light My fire, California Dreamin', Che sara, Ain't no Sunshine) a remporté toutes les faveurs d'un public anglophone et hispanique. Parfaitement à l'aise dans plus d'une expression musicale, il allie le flamenco au jazz, en passant par le pop rock et les variétés tous azimuts.

Est-ce votre premier voyage au Liban ? Dans quel état d'esprit êtes-vous avant d'arriver ici ? Qu'attendez-vous de ce concert ?
Oui, c'est mon premier voyage au Liban, mais pas dans la région. J'ai déjà été aux Émirats (Dubaï, Abou Dhabi...). Je suis impatient d'être dans votre pays. Je voudrais surtout partager ma musique avec les gens. Et puis je suis un fan de musique arabe. J'ai d'ailleurs déjà gratté du oud... J'espère surtout que ma performance apportera un peu de paix. Je viens en émissaire de paix et non en fauteur de troubles ! (cascade de rire d'une absolue innocence au bout de la ligne). De même, je voudrais que mon concert donne une image reluisante de mon américanité... Je trouve odieux ce qui s'est passé à Paris. On n'a pas à tuer les gens pour avoir gain de cause et marquer des points !

Pouvez-vous nous parler du nombre de vos succès, de vos chansons ou CD ?
Ils sont nombreux et ont fait le tour du monde. Cela n'a pas de mesure, de code ou de loi. Cela dépend de plusieurs facteurs. Tenez, une chanson de Noël, Feliz Navidad, fut un immense succès, partout et pour tous...

Quel est le meilleur souvenir de votre carrière ?
Tous mes souvenirs sont bons. Mais il y a bien sûr ce moment où j'ai gagné le Grammy Award en 1968, avec Light My Fire.

Quels sont les chanteurs que vous aimez ? Ou que vous détestez ?
Ah, ils sont nombreux ceux que j'aime, je ne pourrais jamais les nommer tous... Charles Aznavour, Ray Charles, Django Reinhardt et Stéphane Grappelli. Quand à ceux que je déteste, je n'en dirais rien, car l'art est subjectif. Ce qui déplaît à l'un peut plaire à l'autre.

Quelle est votre définition d'un bon chanteur ?
Chanter juste et être un bon passeur pour faire sentir aux autres la chanson qu'on interprète.

Pourquoi avez-vous dans votre répertoire tant de reprises ? Est-ce de la nostalgie? Un besoin de chanter une ancienne mélodie différemment? De vous différencier des précédentes versions?
Récemment, j'ai moins de reprises ! Mais disons que j'ai plaisir à reprendre certaines chansons, peut-être pour faire mieux.... (petite touche de savoureuse moquerie et délicate coquetterie dans la voix).

Quelles sont les lignes de conduite, vous qui avez une large palette d'expression dans votre art de chanter ?
Il n'y a pas de ligne de conduite. Je suis pour la liberté de l'âme et de la voix. Il faut se sentir bien dans ce que l'on fait, et le reste suit.

Quels conseils donneriez-vous aux jeunes chanteurs d'aujourd'hui ?
Mon conseil, l'unique, le premier et le dernier : ne tardez pas à donner un concert et surtout ne vous adonnez pas à la drogue.

Est-ce que vous réservez une quelconque surprise au public libanais ? Avez-vous un message au public qui attend pour vous applaudir ?
Je suis très honoré de cette invitation et surtout de chanter pour le public libanais. Tout mon concert est une surprise car c'est bien pour la première fois que cette audience va me voir sur scène. Je suis enthousiaste de goûter à la gastronomie libanaise dont la réputation a dépassé toutes les frontières. Sans doute (qui sait ?) serais-je aussi inspiré par la musique libanaise pour une création nouvelle ! Et puis surtout, je le redis une fois de plus, c'est entre joie et bonheur que je viens ici. En émissaire de la paix.

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