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Économie - Hôtellerie

Le Vendôme en passe d’être cédé à la Bankmed

La SGHL, propriétaire des hôtels Le Vendôme et Phoenicia, négocie actuellement une restructuration de sa dette. Dans ce cadre, Le Vendôme serait l'objet d'une dation en paiement.

La dation en paiement du Vendôme permettra un allègement d’environ 65 à 70 % de la dette de son propriétaire. Photo DR

La Société des grands hôtels du Liban (SGHL), propriétaire des hôtels Phoenicia et Le Vendôme à Beyrouth, est en cours de négociations avec la Bankmed, en vue d'une restructuration de sa dette. « Nous sommes toujours en pourparlers avec la Bankmed pour céder un de nos actifs afin de payer une partie de notre dette à son égard. Mais nous nous sommes déjà mis d'accord sur une dation en paiement en nous désistant du Vendôme », annonce à L'Orient-Le Jour Marwan Salha, vice-président de la SGHL. S'il n'a pas indiqué la valorisation du Vendôme dans le cadre de cette opération, il précise que la Commission de contrôle des banques (CCB) – qui a participé aux négociations – a approuvé cette valorisation. Contactée, la Bankmed n'a pas souhaité commenter ce sujet.
La cession du Vendôme pourrait néanmoins ne pas être définitive. « La SGHL aura un droit de rachat de 2 ans sur le Vendôme, qu'elle continuera de gérer (en partenariat) avec InterContinental Hotels Group », indique M. Salha.
Pour rappel, la loi garantit un droit de préemption de deux ans permettant aux anciens propriétaires de réacquérir leur biens par priorité à toute autre personne.

 

Allègement de la dette
En attendant, l'opération permettra de diminuer considérablement la dette de la SGHL. « Cette dation en paiement permettra un allègement d'environ 65 à 70 % de la dette totale (non communiqué, NDLR) de la SGHL », confie M. Salha. « L'accord prévoit également un rééchelonnement du paiement de la dette, convient à la SGHL et demeure avantageux pour ses actionnaires », poursuit-il, sans donner plus de détails sur ces points. Il précise néanmoins
qu'« une partie de la dette de la SGHL est issue de prêts subventionnés par la Banque centrale (BDL) », dans le cadre de ses plans de relance. « Les banques proposent des prêts à taux réduits pour un montant maximum de 10 millions de dollars par établissement, et la différence est financée par la BDL », détaille-t-il.
« Nous avons dû négocier cette restructuration de la dette du fait de son poids et des problèmes auxquels fait face le secteur touristique depuis 2012, notamment en raison des incidents sécuritaires et du boycott de la clientèle des pays du Golfe », indique M. Salha.

 

(Pour mémoire : Des investissements en trompe-l'œil dans l'hôtellerie de luxe)


Pour rappel, en 2012, les pays du Conseil de coopération du Golfe avaient demandé à leurs ressortissants de ne pas se rendre au Liban pour des raisons sécuritaires et réitéré cet appel en février 2016 pour des raisons politiques. Ainsi, entre 2011 et 2015, le nombre de touristes a baissé de 17,4 % à 480 725 touristes. Pour les seuls touristes saoudiens, cette baisse a été de 57,6 %, à 47 831 visiteurs (soit 3,2 % du total en 2015).
Résultat, « plusieurs hôtels sont en cours de négociations avec leurs banques respectives pour une restructuration de leurs dettes, en particulier ceux qui ont effectué des travaux de rénovation et de modernisation », regrette M. Salha. Une situation qui a d'ailleurs poussé la BDL à émettre en octobre 2015 une circulaire (n° 135) introduisant la possibilité d'une restructuration globale des dettes contractées auprès des banques par un agent privé – particulier ou entreprise – se retrouvant dans l'incapacité de rembourser. Mais ce n'est pas sur cette base que les négociations entre la SGHL et la Bankmed ont eu lieu. « Les banques sont plutôt réticentes à l'application de la circulaire n° 135 », commente M. Salha.


Si l'ensemble du secteur hôtelier semble avoir été affecté par la conjoncture actuelle, certains types d'établissements s'en sortent toutefois mieux que d'autres. « Le Vendôme a été plus affecté par ces difficultés que le Phoenicia, car c'est un boutique-hôtel. Sa clientèle était essentiellement constituée des ressortissants des pays du Golfe et des Européens », observe M. Salha. Quant au Phoenicia, « il ne connaît pas de problèmes opérationnels, mais n'enregistre plus les mêmes taux de remplissage en raison de la conjoncture ».


Une tendance à laquelle la SGHL a dû s'adapter. « Nous avons adopté depuis deux ans une stratégie de réduction des coûts, notamment en diminuant l'effectif de notre personnel, qui était initialement destiné à opérer dans un hôtel affichant un taux d'occupation de 100 % », rappelle M. Salha. Dans un article publié le 10 mai dernier dans nos colonnes, il avait confirmé le licenciement de près de 80 collaborateurs ces derniers mois.

 

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