Jusqu'au vote pour le Brexit, l'événement le plus marquant des dernières semaines avait été le rapport sur l'emploi américain en mai, jugé décevant et mauvais. Alors que le consensus espérait une hausse de 170 000, la hausse n'avait été que de 38 000, le plus faible résultat depuis 2011. Avec des industriels et des exportateurs déjà en difficulté, ce rapport avait fait craindre que la faiblesse s'étende à d'autres secteurs plus dépendants de la demande domestique. Le rapport de juin pourrait contredire cette vue pessimiste. Le consensus attend une hausse de l'emploi de 175 000 en juin, dont une partie (environ 40 000) sera due à un rebond technique consécutif à la fin de la grève chez Verizon. Quant aux autres indicateurs du marché du travail, ils ont été positifs en juin : les claims ont à nouveau baissé, la confiance des ménages est restée stable. Par ailleurs, la consommation a fortement rebondi ces derniers mois, ce qui serait étonnant si les conditions d'emploi continuaient de se détériorer. Après un recul de 0,3 point en mai, il est possible que le chômage se redresse modestement. À ce jour, bien que le chômage soit revenu à son niveau d'équilibre (un peu au-dessous de 5 %), il n'y a pas encore de très fortes pressions haussières sur les salaires. La Fed ne montre aucune impatience à relever ses taux. Cette position n'a pu qu'être renforcée après le vote pour le Brexit qui renforce le climat d'incertitude.