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Économie - Immobilier

Pourquoi Londres restera prisée par les investisseurs du Golfe

Alors que le Royaume-Uni absorbe déjà près de 40 % des placements du Golfe dans l'immobilier européen, le Brexit ne devrait pas entamer l'appétit des investisseurs.

Le quartier d’affaires londonien Canary Wharf, acheté par le fonds d’investissement souverain de l’émirat du Qatar en 2015. Toby Melville/Reuters

Savoy, Shard, Harrods : l'immobilier au Royaume-Uni a toujours été un aimant pour les investisseurs du Golfe qui y ont placé des dizaines de milliards, en particulier à Londres, et ce fort engouement devrait perdurer en dépit du Brexit, selon des analystes.
Les investissements des pétromonarchies du Golfe dans l'immobilier britannique vont des hôtels de luxe aux immeubles de bureaux en passant par des résidences cossues et des manoirs immenses. La manne pétrolière de la décennie écoulée a contribué à canaliser plus de richesse dans la pierre londonienne notamment.
« À court terme, il y aura une certaine prudence, mais pas de ventes notables », estime l'économiste Monica Malik de l'Abu Dhabi Commercial Bank. « Une réaction impulsive ou de panique est peu probable. »
Selon la chaîne CNBC Arabiya, les investissements du Golfe au Royaume-Uni totalisent 200 milliards de dollars, dont 45 milliards de dollars dans l'immobilier, soit 40 % de l'ensemble des placements du Golfe dans l'immobilier européen. « L'immobilier au Royaume-Uni est très attrayant et a été un vecteur performant. La demande étrangère sous-jacente devrait rester forte une fois que les incertitudes auront disparu », explique à l'AFP Monica Malik.
Parmi les principaux biens tenus par des investisseurs du Golfe figurent les 50 % des parts du Qatar dans le légendaire hôtel londonien Savoy. Signe de la forte présence d'investisseurs qataris, un secteur de Londres a été baptisé « Quartier du Qatar », pays dont des ressortissants possèdent à Mayfair, quartier huppé de Londres, des biens immobiliers estimés en début d'année à un milliard de livres sterling (1,36 milliard de dollars) par l'agence immobilière Rokstone.
La famille régnante des Émirats arabes unis est, elle aussi, propriétaire de biens prestigieux dans la capitale britannique. « Des investissements émiratis ont représenté plus de 20 % des ventes de biens destinés à la location en Grande-Bretagne en 2015 », indique M. R. Raghu, responsable de recherches au Kuwait Financial Centre. Il avertit toutefois qu'un effondrement de l'immobilier britannique aurait « un impact énorme » sur les investisseurs du Golfe qui ont placé « massivement » dans la pierre londonienne.

Livre en baisse, prix moins cher
La chute de la livre sterling dans la foulée du Brexit constitue une nouvelle opportunité pour les investisseurs des six pétromonarchies du Conseil de coopération du Golfe (CCG), dont les monnaies sont indexées principalement sur le dollar. La baisse de la livre « pourrait rendre le Royaume-Uni encore plus attractif pour les ressortissants du CCG, désireux d'investir dans la pierre londonienne », souligne Neil Partrick, expert du Golfe. « La sortie du Royaume-Uni (de l'UE) a affaibli la livre, ce qui rendra l'immobilier moins cher pour les investisseurs dont les monnaies sont liées au dollar », juge Dana Salbak, partenaire associée au cabinet Knight Frank property.
Les acheteurs potentiels ont été prudents ces derniers mois, adoptant « une attitude attentiste », précise-t-elle. « Ce à quoi nous allons assister dans les prochains mois, c'est une activité (d'achat qui) va aller en grandissant et ils (les acquéreurs) vont commencer à sécuriser leurs achats », ajoute-t-elle.
À des niveaux individuels, des investisseurs du CCG achètent des résidences au Royaume-Uni pour leur propre utilisation, et pas obligatoirement comme un investissement, poursuit Dana Salbak. « Tous les accords commerciaux qui devront être renégociés (avec l'UE) ne vont pas nécessairement avoir un impact sur les habitudes d'achats (des ressortissants du Golfe) et Londres restera une destination agréable pour eux », conclut-elle.
Pour Damian Wild, rédacteur en chef de l'hebdomadaire Estates Gazette spécialisé dans l'immobilier, « l'histoire à moyen terme restera forte » avec certainement un coup à jouer du fait de la faiblesse de la livre. Selon Neil Partrick, des facteurs « historiques et linguistiques » pourraient aussi contribuer à maintenir l'attrait du Royaume-Uni. La plupart des pays du CCG sont d'anciens protectorats britanniques et l'anglais est la seconde langue parlée dans le Golfe où résident d'importantes communautés britanniques.
Ali KHALIL/AFP

Savoy, Shard, Harrods : l'immobilier au Royaume-Uni a toujours été un aimant pour les investisseurs du Golfe qui y ont placé des dizaines de milliards, en particulier à Londres, et ce fort engouement devrait perdurer en dépit du Brexit, selon des analystes.Les investissements des pétromonarchies du Golfe dans l'immobilier britannique vont des hôtels de luxe aux immeubles de bureaux en...

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