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Culture - Fête de la musique

C’est si beau, une ville qui chante et qui danse

Les souks: violons et blouses blanches


Souk Fakhri Bey, duo de violons. Photo Clément Fourcade


Au souk Fakhry Bey, la fête de la Musique est attendue et cela se lit sur les visages. Les « hostilités » de cette 16e édition débutent sur un air de Carmen. Le son des violons électroniques du jeune duo The Storm retentit dans Beyrouth. Les petits dansent sur place, tandis que les grands gardent un œil bienveillant sur les musiciens en représentation qui enchaînent sur une version revisitée de Quizas, quizas, quizas de Nat King Dole. Alors que le son des violons s'envole, c'est au tour du coeur des Blues Blanches de monter sur scène. Jeu de mots oblige, en hommage à la Journée mondiale des infirmières et sur une initiative de l'hôpital Saint-Georges, le groupe revêt la blouse blanche et entonne avec générosité le classique Quand on n'a que l'amour de Jacques Brel. L'humeur ambiante est à la fête, les coureurs arrêtent leur footing pour écouter les voix qui retentissent à l'unisson sur un air de la comédie musicale Mamma mia. Ce soir, rien ne pourra arrêter la musique...

 

 

Foch Allenby, secteur bleu


Mélodies hybrides sur la scène de Foch Allenby. Photo Michel Sayegh

 


Secteur Foch Allenby. Photo Michel Sayegh


Dans cette petite rue piétonne du centre-ville, les promeneurs et les spectateurs dansent sur les accords jazz des différents groupes. Loopstache, d'abord, dont les mélodies hybrides et entraînantes font tournoyer les enfants et entraînent les adultes. Puis la lyrique Sévine et les garçons, dont la voix grave porte dans tout le quartier. Elle chante en français des mélodies aux accents latins, et pour son dernier tango langoureux, la foule lève les bras comme un seul homme. Le Beirut Jazz Vocal Ensemble complète l'harmonie de la rue et esquisse même quelques pas de danse au rythme de ses saxophones voluptueux.

 

La rue de toutes les surprises

La rue Tijara est définitivement celle de toutes les surprises. Le groupe Tarek Ghiri & Nour Kadaan ouvre la scène avec un flamenco tantôt tranquille, tantôt endiablé. Le public assiste ensuite à un moment mystique avec le groupe Cato et sa folk celtique aux accents irlandais et écossais. Puis ce sont les excellents Rabih and the Playmates qui offrent un moment de reggae libanais. La foule est à l'image de la programmation : hétéroclite et unique. Neo-Punks souriants, bohèmes en sarouel, enfants fleurs aux cheveux tressés ; tous se balancent sur les rythmes étonnants qui emplissent la rue.

 

 

Église des capucins, classique


L'église des capucins. Photo Michel Sayegh

 

À l'église Saint-Louis des capucins, ambiance presque recueillie face aux envolées lyriques de la flûte traversière de Nobuko, venue du Japon et écoutée attentivement par l'ambassadeur de France Emmanuel Bonne, en compagnie du père de la fête de la Musique, l'ex-ministre français de la Culture, Jack Lang. La voix de Eduardo Fleiras Amir résonne à son tour dans l'église avec éclat et majesté. Un jour d'autant plus glorieux pour le ténor qu'il s'agit de la fête national de son pays, l'Uruguay. Aux Ave Maria qui s'envolent entre les bancs éparses, succèdent des chants patriotiques d'Uruguay: ils réveillent l'atmosphère chaude de l'Amérique du Sud, saluée par les applaudissements du public. Qui ont plus tard salué également chaudement la prestation du pianiste virtuose Philippe el-Hage...



À Saïfi, le rock Guru


Gurumiran à Saifi Village. Photo Domitille Courtemanche


Du côté de Saïfi: ambiance détendue, avec la touche moyen-orientale décomplexée et rock du groupe Gurumiran. La jeunesse bobo s'y déhanche et les rires fusent sur la place aux couleurs successivement bleues, violettes et jaunes qui éclairent les artistes tiraillés sur des notes un peu dark et stridentes invitant à suivre leur rythme. Charismatique, le chanteur principal mène la danse sur les envolées du violon. Break en musique avant de reprendre avec les notes de Wake Island. Des groupes d'amis sont venus s'y retrouver, verres à la main, cigarette dans l'autre. Au bout de la deuxième chanson, les groupes se défont et se refont autour de la scène : la soirée sera dansante.


Thermes romains, tout en muscles


Les Habeebees sur les Thermes romains. Photo Ibrahim Tawil

Une grande scène est installée sur les hauteurs des vestiges des Thermes romains. Le lieu où les couples amoureux se donnent rendez-vous a été transformé pour l'occasion en scène blues, pop/rock. La nuit à peine tombée, une bouffée de testostérone s'impose sur scène. Les six messieurs du groupe The Habibees savent soulever les foules sur des morceaux de la variété française et internationale des années 70 à 90. Après une reprise de Noir Désir, les spectateurs ne se retiennent plus et se rassemblent dans une fosse improvisée pour danser sur Are You Gonna My Way de Lenny Kravitz.
S'ensuit un tout autre registre avec le groupe indie pop français en pleine effervescence, Baden Baden. La foule présente est très à l'écoute et l'ambiance feutrée. La formation fournit un spectacle particulièrement maîtrisé. Les morceaux de son dernier album Mille éclairs font écho dans le ciel de Beyrouth mêlant les écumes, les vagues de nuit et les sens contraires. Le lieu en ressort magnifié...

 

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On n'arrête pas une Beyrouth qui danse

Les souks: violons et blouses blanches
Souk Fakhri Bey, duo de violons. Photo Clément Fourcade
Au souk Fakhry Bey, la fête de la Musique est attendue et cela se lit sur les visages. Les « hostilités » de cette 16e édition débutent sur un air de Carmen. Le son des violons électroniques du jeune duo The Storm retentit dans Beyrouth. Les petits dansent sur place, tandis que les grands...

commentaires (4)

A condition de ne pas faire la cigale de la Fontaine.

FRIK-A-FRAK

12 h 58, le 22 juin 2016

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Commentaires (4)

  • A condition de ne pas faire la cigale de la Fontaine.

    FRIK-A-FRAK

    12 h 58, le 22 juin 2016

  • TRAVAILLONS ARDEMMENT ET HARDIMENT POUR QUE TOUT CA RESTE COMME IL EST AU LIBAN... ET LE LIBAN COMME IL ETAIT ET DOIT RESTER : UN PAYS DE LUMIERE !

    LA LIBRE EXPRESSION

    11 h 09, le 22 juin 2016

  • mohamad raad: "nous ne voulons pas de lieux d'amusement au Liban"

    George Khoury

    10 h 52, le 22 juin 2016

  • La musique de tous les temps et de tous les lieux demeurera à jamais la lumière qui bannit les ténèbres des obscurantismes moyennageux.

    Paul-René Safa

    10 h 35, le 22 juin 2016

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