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Une possible interdiction de manifester suscite des réserves en France

Plusieurs voix ont mis en garde mardi le gouvernement socialiste français contre une éventuelle interdiction de manifester jeudi à Paris, présentant selon elles des risques en terme sécuritaire, et pouvant alimenter encore la grogne sociale.

Le gouvernement, confronté depuis plus de trois mois à une fronde contre une réforme du droit du travail, a brandi cette menace au lendemain du dernier défilé dans la capitale, le 14 juin, entaché de violences.

Au nom de la sécurité, le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve a demandé aux syndicats, qui ont prévu une nouvelle manifestation jeudi, d'organiser plutôt un "rassemblement statique".
Reçus mardi par la police parisienne, les syndicats ont refusé "catégoriquement" cette demande. Ils ont toutefois annoncé qu'ils feraient des "propositions alternatives" de parcours.
Cela suffira-t-il ? Interrogé par des députés, Bernard Cazeneuve s'est borné à dire qu'il prendrait ses "responsabilités".

A gauche, plusieurs élus lui ont déconseillé d'interdire la manifestation, une mesure possible au nom de l'ordre public mais qui n'a pas été utilisée depuis des décennies contre un cortège syndical.
"La liberté de manifester doit être protégée", a déclaré le député Christian Paul, tête de fil des "frondeurs" socialistes. "Cette façon de produire une escalade de tension (...) n'est pas digne d'un gouvernement de gauche", a-t-il ajouté dans le quotidien Le Parisien.

De l'autre côté du PS, le député Pascal Terrasse, un proche du ministre de l'Economie Emmanuel Macron, a abondé : "je ne peux pas imaginer que le gouvernement interdise une manifestation ! Sauf à mettre encore plus de monde dans la rue sur le thème : victimisation et transgression des interdits".

Comme pour lui donner raison, plus de 130.000 personnes avaient signé mardi après-midi une pétition sur internet intitulée : "je ne respecterai pas l'interdiction de manifester". La Ligue des droits de l'Homme (LDH) a indiqué qu'elle appellerait à manifester aux côtés des organisations syndicales, si le gouvernement "persistait dans ses intentions".

Dans l'opposition, l'idée a aussi suscité des réserves. "Le rassemblement statique pour moi ça n'est jamais une bonne idée. (...) S'il y a un incident c'est ingérable", a déclaré Henri Guaino, candidat à la primaire de la droite pour la présidentielle de 2017.
Des syndicats de policiers ont souhaité pour leur part un "report" de la manifestation, arguant de la "fatigue" de forces de l'ordre, très sollicitées depuis les attentats de 2015 et le coup d'envoi de l'Euro-2016 de football.

Quelle que soit la décision du gouvernement, la question se reposera rapidement, une autre manifestation étant programmée le 28 juin à Paris.

Plusieurs voix ont mis en garde mardi le gouvernement socialiste français contre une éventuelle interdiction de manifester jeudi à Paris, présentant selon elles des risques en terme sécuritaire, et pouvant alimenter encore la grogne sociale.
Le gouvernement, confronté depuis plus de trois mois à une fronde contre une réforme du droit du travail, a brandi cette menace au lendemain du...