L’ancien Beyrouth est-il encore ?

Lors d'une manifestation, une femme brandit une pancarte sur laquelle est inscrit le slogan : « Notre histoire n'est pas à vendre. » Cette affirmation pied de nez à la réalité est sans aucun doute le leitmotiv du film Le Cèdre et l'Acier de la réalisatrice française Valérie Vincent, un projet dont L'Orient-Le-Jour est partenaire officiel. Le scénario est consacré à la ville de Beyrouth et le résultat ne sera « pas un documentaire d'investigation avec des images d'archives et des entretiens d'experts, mais un recueil d'instants, de tranches de vie, et surtout l'histoire d'un drame annoncé », souligne avec émotion sa réalisatrice.
Ce drame est la disparition, non seulement d'une architecture qui a fait le charme de la ville durant des décennies, mais aussi des liens sociaux qui ont été créés dans ces habitations entre familles et voisins. Aujourd'hui, Beyrouth prend une verticalité avec des projets immobiliers qui n'en finissent pas de bâtir toujours plus haut. Puisque la vérité sort de la bouche des enfants, dans un ancien immeuble traditionnel de la ville où règne la convivialité, un jeune garçon de la petite école de théâtre francophone résume la situation en répondant à une question : « - Tu as vu beaucoup de destructions ? - Oui j'en ai vu (...) et ça m'a vraiment touché au cœur. » C'est l'histoire d'une ville qui se meurt, où l'acier disparaît des relations sociales, et s'entremêle dans des immeubles sans charme où les voisins ne se côtoient pas.
Valérie Vincent espère pour son film une création musicale originale composée d'instruments en verre et en cristal, pour témoigner de la vulnérabilité de cette histoire.
Le tournage presque terminé, la postproduction fait appel au financement participatif des internautes sur le site Internet Zoomaal. Recherchez The Cedar & the Steel (Le Cèdre et l'Acier).

Présentation du film : https://youtu.be/vaweQw9xKJU