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Disparus de la guerre civile : S'ils pouvaient témoigner... - Pour préserver l'espoir

« Mon voyage s’est arrêté juste après la frontière qui sépare la Syrie du Liban »

Pour que la cause des personnes disparues au Liban ne tombe pas dans l'oubli, l'ONG Act for the Disappeared a lancé le projet « Fus'hat amal »*. Dans ce cadre, nous publions une série de témoignages fictifs qu'auraient apportés des Libanais arrachés à leur milieu familial et social.

Mohammad Abbas.

Mon nom est Mohammad Abbas. J'avais 34 ans lorsque j'ai disparu le 21 août 1978. J'ai laissé derrière moi ma femme et nos quatre filles, Ibtisam, Amal, Sana et Salam, qui était encore petite.

Je vivais en Arabie saoudite. J'y travaillais comme carreleur. À l'instar de beaucoup d'hommes de mon âge, j'avais décidé d'y travailler pour pouvoir offrir une meilleure vie à ma famille. Je rêvais de rentrer au Liban avec, en poche, assez d'argent pour pouvoir nous acheter une maison et y vivre tous ensemble.

Je rentrais régulièrement au Liban pour visiter mes proches. À chaque visite, j'attendais avec impatience le moment des retrouvailles. J'aimais surtout les longues discussions que j'avais avec mon père et les pique-niques en famille que nous organisions avant la période des grosses chaleurs d'été.
Mais en 1978, alors que la situation sécuritaire continuait à se détériorer au Liban, j'ai décidé de conduire jusqu'à la maison pour les fêtes de ramadan. Je voulais ramener mes proches avec moi en Arabie saoudite pour qu'ils y soient en sécurité.

Ils m'ont attendu des heures... voire des jours, mais je ne suis jamais arrivé à destination. Après plusieurs jours d'attente marquée par une vive inquiétude, mon beau-frère s'est rendu en Arabie saoudite et en Jordanie, dans l'espoir de me retrouver. Il découvrira une seule chose : mon voyage s'est arrêté juste après la frontière qui sépare la Syrie du Liban.
Mon nom est Mohammed Abbas. Ne laissez pas mon histoire s'interrompre ici.

 

*« Fus'hat amal » est une plate-forme numérique qui rassemble les histoires des personnes disparues au Liban. Le projet est financé par le Comité international de la Croix-Rouge, l'Union européenne, le National Endowment for Democracy et la Fondation Robert Bosch.
Des histoires d'autres personnes ayant disparu durant la guerre sont disponibles sur le site Web de Fus'hat amal à l'adresse : www.fushatamal.org
Si vous êtes un proche d'une personne disparue, vous pouvez partager son histoire sur le site du projet ou contacter Act for the Disappeared aux 01/443104, 76/933306.

Mon nom est Mohammad Abbas. J'avais 34 ans lorsque j'ai disparu le 21 août 1978. J'ai laissé derrière moi ma femme et nos quatre filles, Ibtisam, Amal, Sana et Salam, qui était encore petite.
Je vivais en Arabie saoudite. J'y travaillais comme carreleur. À l'instar de beaucoup d'hommes de mon âge, j'avais décidé d'y travailler pour pouvoir offrir une meilleure vie à ma famille. Je...

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