Les forces d'élite irakiennes n'étaient plus qu'à trois kilomètres du centre de Fallouja vendredi et consolidaient leurs positions dans le sud de ce bastion du groupe jihadiste Etat islamique (EI), a indiqué le commandant de l'opération.
S'adressant à l'AFP en bordure du quartier Chouhada, dans le sud de la ville, le général Abdelwahab al-Saadi a assuré que l'opération, lancée le 23 mai pour reprendre l'un des fiefs les plus emblématiques de l'EI, progressait bien.
"Daech (acronyme arabe de l'EI) voulait que la bataille ait lieu en dehors de la ville, mais nous sommes intervenus et avons repris toute cette zone en huit jours", a-t-il souligné, debout sur le toit d'un immeuble surplombant les quartiers sud de Fallouja, à seulement 50 km à l'ouest de Bagdad.
"Nos troupes sont ici", a-t-il expliqué en montrant sur sa tablette numérique leurs positions le long d'une des grandes rues du sud de Fallouja. "C'est à 3,1 kilomètres du principal bâtiment officiel dans le centre".
"Nous serons dans l'hyper-centre dans (quelques) jours", a-t-il ajouté.
(Lire aussi : En Irak, les civils de Fallouja fuient au péril de leur vie)
Des panaches de fumée et de poussière se dressaient dans l'horizon bas et gris de la ville tandis que les forces antiterroristes faisaient exploser les bombes laissées par l'EI et que les avions de combats frappaient les cibles jihadistes.
Une voix à l'accent australien appelle alors la radio d'un coordonnateur des forces d'élite du service de contre-terrorisme (CTS). "J'ai deux gars dans un bâtiment", dit-elle, énonçant les coordonnées.
"Lequel? Le bâtiment côté est ou ouest? ", demande l'officier des CTS dans un anglais parfait avant de boire une gorgée d'une canette de boisson énergétique. "Ouest? OK, vous avez le feu vert."
Quelques minutes plus tard, un avion frappe la cible, soulevant un énorme champignon de poussière grise. "Cible atteinte", réagit l'officier des CTS dans sa radio, confirmant le succès de la frappe.
Les forces irakiennes sont soutenues dans les airs par la coalition internationale sous commandement américain, formée après que l'EI s'est emparé il y a deux ans de la deuxième ville d'Irak, Mossoul, et de larges pans du territoire irakien.
Des dizaines de milliers de civils sont encore pris au piège de Fallouja, suscitant l'inquiétude des autorités mais selon M. Saadi, l'opération remplit ses objectifs.
"Plus de 500 membres de Daech ont déjà été tués depuis le début de l'opération", a-t-il souligné. "Fallouja est un lieu très symbolique pour Daech (...)"
Les jihadistes de l'EI ont tenté de fuir la ville en se mêlant aux flots de civils qui tentent de fuir en traversant l'Euphrate.
Selon le Conseil norvégien pour les réfugiés, plus de 20.000 personnes ont fui les combats dans la ville au cours des trois dernières semaines.
Repères
Ce que l'on sait de la situation des civils à Fallouja
Quel rôle central pour les milices chiites à Fallouja?
Lire aussi
Fallouja : les enjeux d’une bataille hautement symbolique pour l’EI
Les sunnites, véritable enjeu de la bataille de Fallouja
La présence de Qassem Souleimani sur le front de Fallouja inquiète les sunnites d'Irak
S'adressant à l'AFP en bordure du quartier Chouhada, dans le sud de la ville, le général Abdelwahab al-Saadi a assuré que l'opération, lancée le 23...