Arabie: un avocat observe une grève de la faim en prison

Un avocat saoudien emprisonné pour son engagement en faveur des droits de l'Homme, observe une grève de la faim pour protester contre les conditions de son incarcération, a indiqué jeudi une ONG du Golfe.
Walid Abu al-Khair, fondateur du "Monitor of Human Rights in Saudi Arabia" (observatoire saoudien des droits de l'Homme), s'est vu décerner en novembre à Genève le prestigieux Prix international des droits de l'Homme Ludovic Trarieux.

"Abu al-Khair a entamé le 7 juin 2016 une grève de la faim illimitée" dans sa prison à Djeddah, dans l'ouest du royaume, pour "protester contre son mauvais traitement", écrit le Gulf Centre for Human Rights (GCHR) dans un communiqué.
Il n'a pas été possible d'obtenir de source indépendante confirmation de cette grève de la faim.

L'administration pénitentiaire de la prison ne lui a "pas permis d'effectuer des tests médicaux, l'a empêché d'obtenir des aliments appropriés à son état de santé et continue de lui interdire les visites spéciales ou la lecture de livres et journaux", ajoute l'organisation qui exige sa libération.

L'avocat a été condamné à quinze ans de prison et à autant d'années d'interdiction de sortie du territoire saoudien en juillet 2014, pour "désobéissance et rupture de l'allégeance au souverain, manque de respect envers les autorités et outrage à magistrat".

Il est également l'avocat et beau-frère de Raef Badaoui, un blogueur saoudien, farouche défenseur de la liberté d'expression, qui avait demandé sur son site internet la fin de l'influence religieuse dans le royaume saoudien, régi par le wahhabisme, une stricte version de l'islam.
M. Badaoui, arrêté en vertu d'une loi sur la cybercriminalité, a été condamné fin 2014 à dix ans de prison et 1.000 coups de fouet. Il avait reçu ses 50 premiers coups en janvier 2015, mais cette punition avait été suspendue, après une vague de protestations dans le monde.