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À La Une - liban

Conseil des ministres : le dossier des déchets avance malgré les désaccords, celui de Janné stagne

Les ministres des Kataëb se retirent de la séance avant sa fin.

Le ministre de l'Information, Ramzi Jreige, lisant les décisions du Conseil des ministres jeudi 9 juin 2016. Photo Dalati et Nohra.

Le Conseil des ministres s'est réuni jeudi pour discuter une nouvelle fois du dossier épineux du barrage de Janné, parallèlement à plusieurs autres parmi lesquels le problème des déchets à Beyrouth. A l'issue d'une séance de près de quatre heures, le gouvernement a encore une fois choisi d'ajourner le débat sur le barrage de Janné. Il a toutefois approuvé deux articles en rapport avec le plan de gestion des déchets, malgré l'opposition des ministres du parti Kataëb qui se sont retirés de la séance avant sa fin.

Le plan de décharges côtières a été adopté en mars par le gouvernement, suite à une série d'échecs à mettre fin à la crise des déchets qui sévissait depuis juillet. Ce plan consiste en la construction de deux décharges sur la côte, l'une à Costa Brava (Choueifate) et l'autre à Bourj Hammoud. L'appel d'offres pour la construction de la décharge à Costa Brava a été finalisé, même si les résultats n'ont pas été annoncés officiellement (on sait qu'il a été remporté par la société de Jihad el-Arab), alors que celui qui concerne Bourj Hammoud a été reporté de trois semaines.

Jeudi, le gouvernement a approuvé deux articles liés au plan de la gestion des déchets, a annoncé le ministre de l'Information, Ramzi Jreige. Le premier est un décret portant sur l’octroi de permis en vue d'exploiter des biens-fonds maritimes publics censés accueillir un centre de traitement et une décharge sanitaire temporaires ainsi qu'un centre de traitement des eaux usées dans la zone du fleuve de Ghadir et du caza d'Aley.  Le second consiste à unifier les travaux de la réhabilitation de l'ancien dépotoir de Bourj Hammoud-Jdeidé, de la construction des cellules de la décharge sanitaire et de la construction d'un brise-lame en mer.

"Nous aurions préféré que ce dossier soit ajourné pour une étude plus approfondie en raison des failles qui existent dans le plan", a néanmoins déclaré M. Jreige, qui est lui-même proche des Kataëb.

Pour marquer leur objection à la gestion par le gouvernement du dossier des déchets, ses collègues Kataëb du Travail, Sejean Azzi, et de l'Économie, Alain Hakim, se sont retirés de la séance avant sa fin. M. Azzi a toutefois précisé que leur retrait ensemble n'est "ni un boycottage du Conseil des ministres ni une démission du gouvernement".

Prenant la parole quelques heures plus tard, le chef des Kataëb, Samy Gemayel, a souligné que ses ministres se sont opposés au plan des déchets "car il a été approuvé malgré (les Kataëb)". "Nous n'accepterons pas cela, a-t-il ajouté. Nous ne pouvons pas continuer à être des faux témoins au sein du gouvernement". Selon M. Gemayel, la région qui s'étend de Jdeidé au port de Beyrouth sera noyée sous les déchets sans tri ni traitement. "Nous ne ferons que sentir la puanteur des ordures, a-t-il lancé. Nous n'avaliserons pas ce projet et nous n'accepterons pas que notre volonté ne soit pas respectée". Et de conclure : "Notre présence au sein de ce gouvernement est inutile si elle n'est plus dans l'intérêt des Libanais".

Réagissant à la réaction des ministres des Kataëb, le ministre des Affaires sociales, Rachid Derbas, a lancé : "Le plan des déchets a été approuvé et que celui qui veut rouvrir le débat assume la responsabilité des ordures à côté de sa maison".

 

Le dossier de Janné stagne
Le gouvernement a par ailleurs renvoyé le débat sur le dossier épineux du barrage de Janné à la séance prochaine.

Le Courant patriotique libre (CPL) de Michel Aoun paraît le seul à mener le combat pour la construction du barrage de Janné, en dépit des études scientifiques contradictoires et de l'opposition affichée par certaines formations politiques. Les Kataëb affichent ainsi une opposition catégorique à ce projet pour plusieurs raisons, dont notamment les dommages environnementaux qu'il pourrait causer, et les soupçons de corruption entourant la société chargée de son exécution.

Face à un risque de politisation du dossier, plusieurs ministres avaient proposé hier une solution "scientifique" au problème. Le ministre de la Santé, Waël Bou Faour (Parti socialiste progressiste) a ainsi appelé, via L'Orient-Le Jour, à une révision des contrats relatifs à ce dossier.  À son tour, le ministre de la Défense, Samir Mokbel (bloc ministériel de l'ancien chef d'Etat Michel Sleiman) a fait savoir, dans un entretien accordé à l'agence al-Markaziya, qu'il a proposé au Conseil des ministres de faire appel, dans un délai d'un mois durant lequel les travaux seraient gelés, à une société mondiale experte en matière de construction de barrages, et qui serait chargée de rédiger un rapport concernant Janné. Si elle se prononce en faveur du barrage, les travaux pourront se poursuivre. Dans le cas contraire, "toutes les forces politiques devraient s'engager à respecter la décision d'arrêt des travaux".

 

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