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Liban - Tribune

Accompagner le Liban vers une plus grande intégration commerciale

Nous célébrons aujourd'hui la Journée nationale de l'industrie libanaise. L'Union européenne souhaite saisir cette occasion pour rappeler le rôle-clé que joue le secteur privé au Liban ainsi que l'importance du commerce pour dynamiser l'économie. L'Union européenne est le principal partenaire commercial du Liban. À ce titre, et dans un souci d'aider le Liban en cette période de crise, l'UE cherche à déployer tous les efforts pour renforcer la compétitivité du pays et accroître son intégration au sein des marchés mondiaux. Le commerce entre l'Union européenne et le Liban a suscité beaucoup de débats dernièrement, notamment suite à la visite d'une délégation de l'Organisation mondiale du commerce (OMC) à Beyrouth pour discuter d'une possible adhésion du Liban à cette dernière.

La libéralisation du commerce a été au cœur de l'économie libanaise ces dernières décennies. Le Liban a signé des accords de libre-échange avec ses principaux partenaires, dont l'Union européenne en 2003 (à travers la signature d'un Accord d'association), l'Association européenne de libre-échange (AELE) en 2004 et la Grande Zone arabe de libre-échange (Gafta) en 1997. Il convient également de rappeler que le Liban est un membre fondateur du GATT (General Agreement on Tariffs and Trade) en 1947. Bien que la candidature officielle du Liban à l'OMC date de 1999, le processus n'a pas pu aboutir en raison du blocage du « paquet législatif » au Parlement libanais. Le Liban a aujourd'hui l'opportunité de relancer ce processus d'adhésion et j'espère qu'il saisira cette chance. Cela pourrait constituer une aubaine pour le Liban, à condition qu'il renforce sa vision et ses perspectives économiques à long terme.

L'OMC est l'unique forum qui s'attelle à l'épineux sujet de la réglementation du commerce entre les États. L'OMC ne constitue pas un accord de libre-échange en tant que tel mais offre un cadre de négociation permettant aux 162 pays membres de résoudre les problèmes commerciaux qui existent entre eux. Les règles sont négociées par les États eux-mêmes et sont fondées sur le principe de non-discrimination. Un système de règlement des différends permet la bonne application des règles et constitue ainsi la clef de voûte du système commercial multilatéral.
L'accession du Liban à l'OMC présente un certain nombre d'avantages. Tout d'abord, le Liban bénéficierait de réductions tarifaires et d'un accès facilité aux marchés mondiaux, notamment à travers la réduction des barrières commerciales. Deuxièmement, l'OMC prévoit un ensemble de règles transparentes et contraignantes qui constituent la base juridique du commerce international. La libre concurrence et la non-discrimination en sont deux principes-clés. Les particuliers, les entreprises et les pouvoirs publics ont ainsi la garantie que les politiques en vigueur ne seront pas sujettes à de soudaines modifications. L'OMC crée en fait un dénominateur commun de règles pour les États et encourage les pays à tirer profit de leurs avantages compétitifs pour se concentrer sur ce qu'ils peuvent produire dans les meilleures conditions. Enfin, l'accession à l'OMC est le résultat de négociations : le Liban conserve sa marge de manœuvre et offre des concessions tout en prenant en compte les secteurs sensibles pour son économie.

Rétablir l'équilibre
D'un point de vue européen, nous avons tout intérêt à ce que le Liban se développe et soit davantage intégré au sein des marchés mondiaux. Le commerce entre l'Union européenne et le Liban a fait l'objet de vives critiques ces derniers temps. Nous avons entendu à maintes reprises que le Liban n'avait pas pu tirer profit de l'Accord d'association et que le déficit commercial avec l'Union européenne était conséquent dans la mesure où le Liban importe plus qu'il n'exporte vers l'Union européenne. Contrairement à ce que certains semblent vouloir croire, nous cherchons à rétablir un équilibre et à aider le Liban à améliorer ses performances commerciales.

Comment peut-on dès lors expliquer que l'Accord d'association n'ait pas été à la hauteur des espérances ? L'Accord d'association réduit les barrières commerciales à travers une libéralisation progressive et une harmonisation vers les normes et standards européens. Cependant, force est de rappeler qu'un accord commercial seul ne fait pas de miracles et que d'importants efforts doivent être mis en œuvre par le pays afin d'accompagner le processus de réformes et d'améliorer le climat des affaires. C'est un point essentiel que nous n'avons cessé de rappeler : l'abolition des droits de douane n'est pas suffisante pour améliorer de façon significative les exportations d'un pays. Les barrières non tarifaires, tels que les standards, les règles sanitaires et phytosanitaires et autres règles liées aux conditions d'importation doivent être prises en compte. Promouvoir la santé publique et protéger les consommateurs est un devoir de l'Union européenne. C'est d'ailleurs à ce titre qu'elle érige des règles et des normes de sécurité rigoureuses qui s'appliquent tant aux producteurs européens qu'aux producteurs étrangers.

Ne voyons pas l'instauration de règles et de normes comme quelque chose de négatif. Un nombre croissant de pays mettent en place des normes de plus en plus élevées. Par conséquent, il est souhaitable pour le Liban de comprendre qu'améliorer ses standards et la qualité de ses produits ne pourra que le servir : cela renforcera sa compétitivité et ses exportations, non seulement vers l'Union européenne mais également vers les autres marchés. L'amélioration de la qualité des produits libanais et la mise à niveau des standards seront au cœur du nouveau programme de l'Union européenne en soutien au secteur privé. Ce programme, dont la première phase vient d'être lancée, s'étendra sur une durée de quatre ans.

Les produits « niche »
Soyons honnêtes, l'ouverture commerciale est plus délicate pour des pays qui produisent peu, dont les gains sont sans doute moins évidents que pour les pays fortement productifs. C'est précisément la raison pour laquelle nous encourageons le Liban à se spécialiser et à se concentrer sur quelques produits « niche ». Nous pensons notamment à la vitalité du secteur tertiaire libanais – qu'il s'agisse de services médicaux, juridiques, financiers – ou encore le secteur de l'assurance qui pourrait bénéficier considérablement d'une ouverture commerciale accrue.
Ainsi, l'environnement des affaires, l'amélioration des standards et des normes qualité, le choix stratégique de produits « niche » et l'accession à l'OMC semblent être au menu d'un regain économique et d'une situation « win-win ».

J'insiste sur le fait que la perspective d'une adhésion à l'OMC et les bénéfices qui peuvent en être tirés vont bien au-delà des simples aspects commerciaux : c'est le développement du marché, l'amélioration de la production locale, la gouvernance économique, une plus grande transparence et sécurité juridique qui sont en jeu ici, allant bien au-delà de simples statistiques sur les flux commerciaux.
Quelle que soit la décision du Liban sur une possible accession à l'OMC, l'Union européenne se tiendra à ses côtés et fournira toute l'aide nécessaire au bon développement du processus et à une plus grande intégration commerciale. Nous vous invitons à rejoindre le club. Ahlan wa sahlan !

 

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commentaires (1)

Encore des paroles dangereuses de technocrate européenne , le Liban doit plus s'intégrer à l'UE ...et pourquoi..? pour participer au chaos de l'UE ...? pour exemple, voyez l'erreur fatale de Chypres toujours occupée par la Turquie au Nord ,alors qu'îles indépendantes et riche ...qui se retrouve ,après son adhésion à l'UE, en quasi faillite ....!

M.V.

13 h 05, le 02 juin 2016

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Commentaires (1)

  • Encore des paroles dangereuses de technocrate européenne , le Liban doit plus s'intégrer à l'UE ...et pourquoi..? pour participer au chaos de l'UE ...? pour exemple, voyez l'erreur fatale de Chypres toujours occupée par la Turquie au Nord ,alors qu'îles indépendantes et riche ...qui se retrouve ,après son adhésion à l'UE, en quasi faillite ....!

    M.V.

    13 h 05, le 02 juin 2016

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