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Moyen Orient et Monde - Éclairage

Les grandes lignes de la politique étrangère de Clinton et Trump

Hillary Clinton prône une présence américaine solide dans le monde, face à un Donald Trump aux tendances isolationnistes.

Contrairement à Donald Trump (à droite), Hillary Clinton reste favorable à une présence très marquée des États-Unis sur la scène...

À moins d'un coup de théâtre, improbable toutefois à ce stade de la campagne présidentielle américaine, le milliardaire républicain Donald Trump devrait s'opposer à la démocrate Hillary Clinton le 8 novembre. Tout les sépare, y compris l'appréciation de l'engagement américain sur la scène internationale. Et aujourd'hui, le conflit syrien et l'État islamique (EI) figurent en tête des dossiers brûlants, sans oublier l'accord sur le nucléaire iranien, moment phare de l'administration du président sortant Barack Obama et que M. Trump s'est juré de faire annuler.

La politique étrangère a toujours eu un rôle relativement minime dans les campagnes présidentielles américaines. Comme ce fut le cas de Bill Clinton, ou encore de George W. Bush, il n'est pas vraiment nécessaire d'avoir des connaissances approfondies en politique étrangère quand il s'agit d'être élu président des États-Unis. Vu la spécificité des candidats et du contexte mondial de la campagne actuelle, Mme Clinton pourrait donc ne pas profiter de l'expérience acquise au cours de ses années passées au département d'État, au Sénat, et même à la Maison-Blanche en tant que Première dame.

 

(Lire aussi : Clinton-Trump-Sanders : la brutalité, pas la diplomatie...)

 

Toutefois, certains observateurs s'accordent à dire qu'un changement, même léger, pourrait avoir lieu à ce sujet. « Les Américains s'intéressent peut-être plus aujourd'hui à la politique étrangère, mais avec une certaine retenue », estime Barthélémy Courmont, directeur de recherche à l'Institut des relations internationales et stratégiques (IRIS) de Paris, et qui donne l'exemple de la dernière campagne entre Barack Obama et Mitt Romney en 2012. À l'époque, le thème de la montée en puissance de la Chine s'était invité de manière presque incessante dans la campagne, rappelle le chercheur. Selon lui, compte tenu de la différence d'approche très forte entre Donald Trump et Hillary Clinton, la politique étrangère joue un rôle important cette année. « Des débats intenses sur la politique étrangère auront lieu (entre les deux candidats) et quoi qu'on ait pu lire çà et là, je pense que M. Trump a des arguments assez solides et défend plutôt intelligemment les positions qu'il a défendues à plusieurs reprises », indique-t-il.

En revanche, avance Kim Ghattas, journaliste à la BBC, et auteure du livre The Secretary : a Journey with Hillary Clinton from Beirut to the Heart of American Power, il ne semble pas que la politique étrangère de l'un ou l'autre candidat ait plus d'importance cette année. Les électeurs ne vont certainement pas choisir Mme Clinton parce qu'elle propose de combattre l'EI d'une certaine manière, juge l'auteure, ou pour M. Trump et la manière dont il va gérer les relations américaines avec le Japon ou la Chine. Dans ces élections, un problème plus global transparaît, lié à la vision générale des candidats de la politique étrangère des États-Unis. Le pays passe, semble-t-il, par une phase de questionnement quant à sa place en tant que leader mondial.

 

 

« Gendarme du monde »
Ainsi, Hillary Clinton reste favorable à une présence, et à une responsabilité, très marquée des États-Unis dans le monde. Elle-même s'est beaucoup impliquée dans différentes crises, notamment au Moyen-Orient, lorsqu'elle a été secrétaire d'État, notamment en Libye. On voit clairement qu'elle s'inscrit dans la continuité de la présidence de son mari Bill Clinton dans les années 1990, selon Barthélémy Courmont. « On parlait à l'époque des États-Unis comme le "gendarme du monde", et effectivement, Mme Clinton estime que c'est là le rôle presque messianique des États-Unis », estime l'expert. Il n'est pas anodin d'ailleurs, rappelle-t-il, qu'on voit paraître à ses côtés des personnalités comme Madeleine Albright, qui fut secrétaire d'État de Bill Clinton lors de son second mandat. Également très engagée sur les grands dossiers au cours de sa carrière politique, Mme Albright a de tous temps prôné l'obligation presque morale des États-Unis à s'ingérer dans des dossiers-clés.

Donald Trump, par contre, chercherait à remettre en question des alliances traditionnelles des États-Unis dans le monde, mais surtout au Moyen-Orient, notamment celle qui unit Washington à Riyad, envers lequel le milliardaire se montre bien plus circonspect que Mme Clinton, ou même le président sortant Barack Obama. Le slogan de Donald Trump, « make America great again » ( « Nous rendrons sa grandeur à l'Amérique » ), tend à rendre les gens nostalgiques d'un temps qui n'a jamais vraiment existé, et durant lequel les États-Unis étaient respectés, puissants, libres de tout faire sur la scène internationale, souligne Kim Ghattas. « Le slogan de Trump ne fait pas seulement référence à l'industrie américaine et à son appauvrissement, mais à la place de l'Amérique sur la scène internationale », estime la journaliste. Moins que de l'isolationnisme pur et dur, ce serait plutôt une forme de retrait que cherche le candidat républicain, avec la possibilité de choisir « à la carte » les conflits dans lesquels s'engager, sans pour autant s'y engouffrer tête première. Fondamentalement, la grande différence entre les deux est vraiment dans cette manière de concevoir le lien avec les amis et les alliés : soit on les responsabilise, de manière à les rendre moins dépendants des États-Unis, soit on vient à leur secours quand ils en ont besoin.

 

(Lire aussi : La ferveur, denrée rare de la campagne de Hillary Clinton)

 

Pour sa part, Hillary Clinton a en outre commis l'erreur de ne pas clarifier en profondeur sa position aux électeurs américains. Pourquoi estime-t-elle que l'Amérique est une nation indispensable au reste du monde, s'interroge Mme Ghattas, qui rappelle que les discours de campagne des candidats de tous bords portent essentiellement sur des questions nationales, comme l'emploi, le port des armes, l'immigration, etc. La campagne de la candidate démocrate « ignore donc en quelque sorte ce sentiment de profond malaise ressenti par les Américains et qui vient de leur questionnement sur la place de leur pays dans le monde », déplore l'auteure.

Seul le dossier israélo-palestinien constitue le seul point sur lequel les deux candidats se rejoignent d'une manière ou d'une autre, tandis que se dégage clairement l'impression qu'il y aura eu une sorte de parenthèse avec la présidence d'Obama, marquée par un refroidissement des relations avec Israël. « Quel que soit le vainqueur de la présidentielle, les relations iront en s'améliorant, les deux candidats semblant être beaucoup plus sensibles à une réaffirmation de ce lien stratégique », conclut M. Courmont.

 

 

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commentaires (3)

QUI Y ACCEDERA AU POUVOIR... LES PICOLISSIMOS HITLEROS MOUMANA3ISTES OBTUS AURONT BEAUCOUP DE FIL A RETORDRE... ET S,EN FONT DU MAUVAIS SANG DEJA...

LA LIBRE EXPRESSION

22 h 25, le 01 juin 2016

Tous les commentaires

Commentaires (3)

  • QUI Y ACCEDERA AU POUVOIR... LES PICOLISSIMOS HITLEROS MOUMANA3ISTES OBTUS AURONT BEAUCOUP DE FIL A RETORDRE... ET S,EN FONT DU MAUVAIS SANG DEJA...

    LA LIBRE EXPRESSION

    22 h 25, le 01 juin 2016

  • Il n' y aura STRICTEMENT aucune différence entre les 2 politiques étrangères de la carpette et du mulet . Parce que justement , la conclusion le dit bien , vis à vis de l'usurpation DE LA PALESTINE ils sont EXACTEMENT sur la même longueur d'onde , ET QUE LA POLITIQUE ETRANGERE DES US SE FERA EN FONCTION DE CE QUE L'USURPIE AURA DECIDE QU'ILS DOIVENT FAIRE POUR EUX . Les politiques internes , imigration ,armes travail etc... seront entre les mains des us , mais la politique étrangère entre les mains du pays de natibaba et ses 40 voleurs . Voilà pourquoi Sanders , juif américain a été combattu par l'aipac juif americain contre la carpette hyllari qui a tout signé pour eux . Trump reste malgré tout un enfant de chœur face à cette vipère .

    FRIK-A-FRAK

    12 h 49, le 01 juin 2016

  • cela veut il dire quoi que l'on aurai eu sanders cela aurait nettement mieux oui peut etre mais apres qui corrompt qui? de plus sanders a bien affirmer que ce que l'occident redoutait le plus du communisme elle l'a eu sous le regime capitaliste ..pauvrete, inegalite, ... c'est peut etre vrai mais qui a deformer ce concept pour le retourner a spn avantage ???

    Bery tus

    04 h 42, le 01 juin 2016

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