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À La Une - Génétique

Premier séquençage du génome d'un Phénicien vieux de 2.500 ans

Des chercheurs ont analysé l'ADN mitochondrial de 47 Libanais contemporains et n'ont trouvé aucune trace de la lignée génétique U5b2c1.

Le séquençage a été fait sur le plus ancien ADN phénicien connu, obtenu des restes d'un jeune homme appelé "Ariche" ou encore "le jeune homme de Byrsa", ainsi reconstitué. M.Rais/Creative Commons

Des chercheurs ont séquencé pour la première fois le génome complet d'un Phénicien vieux de 2.500 ans, levant un peu plus le voile sur les mystères de cette ancienne civilisation proche-orientale.

Le séquençage a été fait sur le plus ancien ADN phénicien connu, obtenu des restes d'un jeune homme appelé "Ariche" ou encore "le jeune homme de Byrsa", ont précisé ces chercheurs dont les travaux sont publiés mercredi dans la revue américaine PLOS One. Il s'agit de l'ADN dit "mitochondrial", qui est transmis par la mère.

Le séquençage a révélé que cet homme appartenait à un groupe génétique rare appelé "U5b2c1", dont l'ancêtre maternel commun était originaire d'une région côtière du nord de la Méditerranée, très probablement de la Péninsule ibérique, explique le professeur Lisa Matisoo-Smith de l'Université de Otago en Nouvelle-Zélande, principal co-auteur de cette étude.
Selon elle, cette découverte signale la présence la plus ancienne en Afrique du Nord du groupe génétique (haplogroupe mitochondrial) européen "U5b2c1". Ces chercheurs l'ont datée d'au moins la fin du sixième siècle avant l'ère chrétienne.

"L'haplogroupe U5b2c1 est considéré comme l'un des plus anciens en Europe et est lié aux populations de chasseurs-cueilleurs", explique la professeur Matisoo-Smith. "Ce groupe génétique est très rare dans les populations modernes européennes avec une fréquence de moins d'un pour cent", précise-t-elle.

 

(Pour mémoire : Arabes ou Phéniciens ? La question persiste pour les Libanais)

 

Proche des Portugais
Les traits de l'ADN mitochondrial du jeune homme de Byrsa se rapprochent le plus de ceux des Portugais d'aujourd'hui, relève cette scientifique. Les chercheurs ont analysé l'ADN mitochondrial de 47 Libanais contemporains et n'ont en revanche trouvé aucune trace de la lignée génétique U5b2c1.

On situe les origines des Phéniciens dans la région où se trouve aujourd'hui le Liban. Leur influence s'est propagée dans tout le bassin méditerranéen, où ils ont établi des colonies et des comptoirs comme à Carthage, en Tunisie, devenu le principal port du commerce punique.

Des recherches précédentes avaient découvert cet haplogroupe dans l'ADN de deux anciens chasseurs-cueilleurs retrouvés sur un site archéologique dans le nord-ouest de l'Espagne, indiquent les scientifiques.
"Alors qu'une vague de peuplades agricoles venues du Proche-Orient a remplacé les groupes de chasseurs-cueilleurs qui étaient en Europe, certaines lignées génétiques de ces derniers ont persisté plus longtemps dans l'extrême sud de la péninsule ibérique et sur des îles à proximité avant de se retrouver dans le +melting pot+ de Carthage via le commerce punique", suppute la professeur Matisoo-Smith.

Elle souligne que la culture et le commerce phénicien ont eu une influence importante sur la civilisation occidentale, rappelant que les Phéniciens ont notamment introduit le premier alphabet.
"Mais nous savons peu des Phéniciens eux-mêmes à l'exception des récits probablement biaisés de leurs rivaux romains et grecs", poursuit la chercheuse qui espère que cette dernière découverte génétique et d'autres travaux en cours permettront d'apporter de nouveaux éclairages sur les origines des Phéniciens, leur culture et leur influence.

 

 

Pour mémoire
Près de 30 % des Libanais de toutes confessions possèdent le gène phénicien

Des chercheurs ont séquencé pour la première fois le génome complet d'un Phénicien vieux de 2.500 ans, levant un peu plus le voile sur les mystères de cette ancienne civilisation proche-orientale.Le séquençage a été fait sur le plus ancien ADN phénicien connu, obtenu des restes d'un jeune homme appelé "Ariche" ou encore "le jeune homme de Byrsa", ont précisé ces chercheurs dont les...

commentaires (7)

"Les chercheurs ont analysé l'ADN mitochondrial de 47 Libanais contemporains, et n'ont en revanche trouvé aucune trace de la lignée génétique U5b2c1." ! Pourquoi n'ont-ils pas alors analysé l'ADN mitochondrial des "Sept Familles" d'Achrafîïyéééh !

ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

14 h 45, le 26 mai 2016

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Commentaires (7)

  • "Les chercheurs ont analysé l'ADN mitochondrial de 47 Libanais contemporains, et n'ont en revanche trouvé aucune trace de la lignée génétique U5b2c1." ! Pourquoi n'ont-ils pas alors analysé l'ADN mitochondrial des "Sept Familles" d'Achrafîïyéééh !

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    14 h 45, le 26 mai 2016

  • Quelle fierté d'entendre les maltais vous dire qu'ils sont cousins des phéniciens quand vous leur apprenez votre origine libanaise . La ville de Mdina , ancienne capitale de Malte a été construite par les phéniciens en 700 ou 800 avant J.C, à visiter une pure merveille ...

    FRIK-A-FRAK

    14 h 33, le 26 mai 2016

  • GRACE A DIEU ILS N,ONT PAS DETECTE LE GENOME DE L,ABRUTISSEMENT QUI SEVIT DANS CHEZ LES... JE NE VEUX PAS LE DIRE... DE LA PHENECIE D,AUJOURD,HUI...

    LA LIBRE EXPRESSION

    12 h 42, le 26 mai 2016

  • le Professeur , Jean Bernard de l'académie française , avait publié en 1983 un livre " Le sang et L'histoire " qui expliqué l'évolution des peuples depuis l'antiquité , grâce notamment à la génétique et les caractères du sang et grâce à l'hémoglobine transmis de générations en générations pendant des millénaires, l'éclairage de l'histoire prenait un sens ,pour le grand empire khmer, les mystérieux habitants de l'île de Pâques, les Aïnou de la Laponie, des basque et des populations de l'Extrême Orient aux Vikings ..la partie Moyen Orientale de cette étude , ne fut jamais publiée ...! paraît 'il pour des raisons religieuses.......-;)....

    M.V.

    12 h 28, le 26 mai 2016

  • on dirait David Luis du PSG !!

    Lebinlon

    10 h 06, le 26 mai 2016

  • Ou, un Séfarade d'Afrique du Nord....

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    10 h 03, le 26 mai 2016

  • On dirait Saïîd Äâëél en mode hippie !

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    05 h 36, le 26 mai 2016

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