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Liban

La coopération militaire française renforce la francophonie au sein de l’armée libanaise

Cette année, plus de 1 600 élèves militaires ont appris la langue de Molière au sein des 15 centres de formation linguistique présents sur l'ensemble du territoire et dont le fonctionnement est assuré par la coopération militaire française au Liban.

Le lieutenant-colonel Fabien, coopérant militaire français auprès de l’armée libanaise.

« La langue française fait partie intégrante de la culture libanaise. Les institutions du pays sont inspirées de celles de la France. Du point de vue opérationnel, l'apprentissage du français renforce les capacités des forces armées », explique le lieutenant-colonel Fabien, coopérant français au Liban, qui consacre la plus grande partie de son temps à la mise en place et au développement d'un programme linguistique francophone au sein de l'armée libanaise.
L'officier a pris ses fonctions il y a neuf mois et assume son rôle avec enthousiasme et conviction : « Le français permet aux militaires libanais de travailler conjointement avec les armées françaises, sans oublier les opportunités de stages et de missions dans les autres pays francophones que peut leur apporter la connaissance du français », ajoute-t-il.

La coopération linguistique en milieu militaire entre le pays du Cèdre et son principal partenaire européen a commencé il y a une dizaine d'années, à la demande de l'armée libanaise. À l'origine, il était question de simples cours de français dispensés uniquement à l'académie militaire et à l'académie des sous-officiers. Le dispositif s'est développé au fil du temps et on compte aujourd'hui une quinzaine de centres linguistiques répartis sur l'ensemble du territoire libanais.
La formation dure 50 heures et les officiers et sous-officiers sont répartis selon leur niveau. Une attention particulière est, depuis peu, accordée aux élèves militaires n'ayant absolument aucune connaissance de la langue.
Lors de la mise en place de ce dispositif, les observateurs avaient constaté que les jeunes militaires libanais parlaient moins le français que les générations précédentes d'officiers et de sous-officiers. L'objectif est d'inverser cette tendance. L'anglais prend de plus en plus d'importance dans les jeunes générations, au Liban comme ailleurs : c'est un fait sociétal.

Pour autant, même si certains évoquent son recul sur tel ou tel créneau, la francophonie libanaise est dynamique et touche de nouveaux publics. Le français constitue la deuxième langue d'enseignement dans le système scolaire, après l'arabe, et constitue un atout pour l'insertion dans le monde professionnel. Il s'agit de conforter sa place en milieu militaire. Le lieutenant-colonel Fabien considère le français comme une compétence fondamentale pour les officiers libanais, puisque les forces françaises sont très présentes au Liban, notamment au sud du Litani, dans le cadre de leur engagement, depuis 1978, au sein de la Finul.

Cette année, plus de 1 600 militaires ont bénéficié de la formation. « Le français est un des programmes les plus importants de la scolarité militaire », note l'officier avec fierté, avant d'expliquer que le programme prévoit également la formation d'« enseignants du français », issus de l'armée et maîtrisant déjà cette langue. Cette formation est également assurée par le programme. Au total, 45 formateurs militaires ont ainsi bénéficié de stages, notamment en France. Ils sont maintenant répartis dans les différents centres.


Un programme qui grandit

« Aujourd'hui, la mise en œuvre du programme est accomplie. Ce qu'on veut maintenant, c'est qu'il se consolide », explique le lieutenant-colonel. À terme, il souhaite que le programme soit totalement autonome et fonctionnel. Dans ce cas de figure, le rôle du coopérant français au Liban ne serait plus un rôle d'intervention mais de supervision.

Un rêve ambitieux qui nécessite cependant beaucoup de moyens financiers. « Les différents budgets institutionnels qui lui sont alloués permettent au programme de fonctionner mais pas de s'étendre », précise-t-il. Sa consolidation dépend donc de fonds complémentaires.
Le coopérant militaire consacre ainsi ses efforts à « chercher des partenaires privés qui croient au projet et qui soient prêts à participer à celui-ci. Sans eux, nous n'en serions pas où nous en sommes aujourd'hui », souligne le lieutenant-colonel.

Parmi les contributeurs français et libanais, figurent des banques et des entreprises privées. L'une d'elles a récemment fourni le financement nécessaire à la publication d'un manuel d'apprentissage du français militaire pour débutants. L'ouvrage devrait paraître en 2017. Ces investisseurs seront par ailleurs tous présents le 1er juin lors du dîner annuel de la francophonie militaire qui aura lieu au Hilton Habtoor.

 

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