Pakistan: l'armée affirme avoir purgé le dernier sanctuaire jihadiste du Waziristan du Nord

L'armée pakistanaise a affirmé vendredi avoir repris le contrôle du dernier fief jihadiste de la zone tribale du Waziristan du Nord, une région stratégique à la lisière de l'Afghanistan, au terme d'une longue opération militaire.

Les forces pakistanaises avaient lancé en juin 2014 l'opération "Zarb-e-Azb" afin de reprendre le contrôle du Waziristan du Nord, région montagneuse semi-autonome sur laquelle s'étaient repliés les talibans et el-Qaëda après l'invasion américaine de l'Afghanistan voisin, et bombardée par les drones américains.

Au cours de cette opération, qui a entrainé le déplacement de centaines de milliers d'habitants du Waziristan, l'aviation pakistanaise a pilonné des positions talibanes et aussi déployé ses hommes au sol avant de lancer en février un assaut final dans la vallée de Shawal, une région recouverte d'une forêt dense où se cachaient de nombreux jihadistes.

"Nous avons complètement purgé la vallée de Shawal des insurgés", a déclaré vendredi le brigadier général Shabbir Narejo à des reporters amenés sur place par les militaires. L'armée pakistanaise a montré à ce petit groupe de journalistes des armes, des lance-roquettes utilisés par les talibans et des tunnels où ils se cachaient.
"Il y avait jusqu'à 2.000 insurgés dans la vallée, mais nous les avons surpris en y lançant (en février) une opération en plein hiver alors qu'il faisait -12 degrés Celsius", a-t-il ajouté, affirmant que six soldats et 120 insurgés avaient perdu la vie dans les trois derniers mois de combat.

Des hélicoptères militaires, des avions de combat, des soldats et des tanks ont été déployés par l'armée pour cette opération dans cette zone très reculée, d'ordinaire inaccessible aux journalistes locaux et aux correspondants étrangers, a indiqué M. Narejo, soulignant que les talibans avaient opposé une "forte résistance" à l'armée.

Il a reconnu que des jihadistes avaient traversé la frontière vers l'Afghanistan, où les talibans locaux multiplient les attaques contre les forces nationales afghanes, mais aussi les attentats contre les civils. "Nous avons éliminé la menace et cela ouvre la voie au retour sous peu d'environ 150.000 des habitants du Waziristan du Nord déplacés" par les affrontements, a ajouté ce haut gradé.