Le dossier des réfugiés s’invite à la réunion conjointe Ligue arabe-Conseil de sécurité au Caire

Les représentants permanents des pays membres du Conseil de sécurité tiendront, demain samedi, une réunion au siège de la Ligue arabe au Caire. Il s'agit de la seconde du genre, organisée dans le principal but de consolider les rapports entre les deux instances arabe et internationale. À l'ordre du jour de la réunion : le dossier des réfugiés, le processus de paix au Moyen-Orient ainsi que les dossiers libyen et somalien.
La réunion de demain a d'ores et déjà été précédée d'une réunion préparatoire au niveau des délégués permanents au sein de la Ligue arabe au cours de laquelle le représentant du Liban, Antoine Azzam, s'est attardé sur le problème que pose la présence de plus d'un million et demi de réfugiés syriens sur le territoire national.
M. Azzam a insisté sur le fait que cette présence « représente une menace pour l'existence même du pays », après avoir rappelé l'exode des Palestiniens et les problèmes qui en ont découlé. « À cause de la configuration démographique du Liban, le maintien de 500 000 réfugiés palestiniens a suscité les craintes d'une large frange de la population libanaise, hostile à leur implantation », a-t-il rappelé. Le diplomate a ensuite énuméré tous les problèmes auxquels le Liban est confronté depuis que les populations syriennes poussées à l'exode ont trouvé refuge dans le pays. « La présence d'un million et demi de réfugiés syriens a aggravé à un moment donné l'état d'insécurité du fait d'actes terroristes ». « L'armée a cependant réussi à maintenir la sécurité en combattant les terroristes aux frontières est du pays », a poursuivi Antoine Azzam, avant d'exposer les problèmes humanitaires, sociaux, sanitaires et écologiques liés à l'accueil d'un nombre aussi important de réfugiés « qui, avec les Palestiniens, représentent aujourd'hui le tiers de la population libanaise ».
En sa qualité de chargé d'affaires de l'ambassade du Liban, il a appelé l'Égypte, « qui représente le groupe des pays arabes au sein du Conseil de sécurité, mais comme membre non permanent, à soutenir le Liban de manière inconditionnelle afin qu'il puisse obtenir des aides de nature à alléger le poids de la présence de centaines de milliers de réfugiés sur son sol ». Il l'a également invitée à plaider au sein du Conseil de sécurité en faveur de la création de zones sécurisées en Syrie, en prélude au retour chez elles des populations déplacées, ce retour étant, pour M. Azzam, la seule solution sérieuse possible à ce dossier.