Rechercher
Rechercher

Campus - Libre cours

À Zahlé, de jeunes étudiants s’intéressent aux réfugiés syriens, à leur vécu et à leur douleur

Jeanine Ziadé Abou Tacca, 5e à partir de la gauche, entourée de ses étudiants.

Nombreux sont ceux qui ne voient dans les réfugiés que le lourd fardeau qu'ils représentent pour le pays d'accueil. Les étudiants de la faculté des lettres et des sciences humaines (FLSH), section 4, de l'Université libanaise (UL), eux, ont voulu passer outre les préjugés et aller plus loin que les chiffres. Encadrés et encouragés par une équipe pédagogique active, dynamique et soudée, ils sont allés à l'écoute des femmes et des enfants qui ont fui les violences et l'insécurité en Syrie, et qui se sont installés dans des camps d'infortune à des centaines de kilomètres de leur terre natale. L'objectif de cette action, initiée par les enseignants de français de la FLSH, section 4: écrire, décrire, dessiner, raconter, montrer à la communauté universitaire et au public la douleur, les souffrances mais aussi les rêves et les espoirs de ces gens qui, du jour au lendemain, ont vu leur vie dramatiquement basculer. Jeanine Ziadé Abou Tacca, coordinatrice de la langue française à la FLSH, section 4, de l'UL et initiatrice de cette activité, explique : «Il y a un grand nombre de réfugiés dans la région. Ils sont souvent pointés du doigt. Nous, nous avons voulu mettre en lumière leurs souffrances.»
L'activité qui avait à l'origine un double objectif, «exposer aux regards la douleur des réfugiés et sensibiliser aux droits des femmes» tout en «motivant les apprenants», a débuté après les vacances de Noël. Dans tous les départements de la faculté des lettres et des sciences humaines, section 4, les enseignants de français ont travaillé en classe l'une des deux thématiques: les réfugiés ou les femmes, chacun selon le domaine d'étude de ses étudiants: psychologie, géographie, histoire, archéologie, littérature arabe et littérature française. «Au terme de cette unité didactique, les apprenants ont été appelés à réaliser un travail concret qui a pris la forme d'une exposition globale rassemblant les travaux de tous les participants», poursuit le Dr Abou Tacca.
L'exécution du projet a nécessité plusieurs visites dans des camps de réfugiés situés dans la Békaa; visites qui ont permis aux étudiants de rencontrer les réfugiés, de les voir dans leur vie de tous les jours et de mieux appréhender les problèmes auxquels ils font face.
Les rencontres étudiants/réfugiés ont permis de jeter des ponts entre les deux mondes qu'ils représentent. «La bouteille à la mer », un échange fictif entre deux fillettes, l'une syrienne, l'autre libanaise, réalisé par les étudiants, en est un exemple. La lettre lancée par une petite réfugiée est un appel aux secours dans lequel elle décrit les différents abus qu'elle vit au quotidien. «Cette note arrive dans les mains d'une jeune Libanaise qui, en retour, rédige une lettre de soutien à la fillette syrienne», précise Jeanine Abou Tacca, qui ajoute: « Les jeunes étudiants se sont basés sur les Déclarations des droits des enfants et des droits des femmes pour réaliser ce travail.»

Célébrer les multiples rôles des femmes
Aboutissement de ce travail de longue haleine: à la mi-avril, après des semaines de préparation, une double exposition a vu le jour. Variée, animée et multidisciplinaire, elle a attiré une foule d'étudiants, d'enseignants, de responsables académiques ainsi que les membres du Bureau des langues venus de Beyrouth pour l'occasion. «La large salle était divisée en deux parties: la première était consacrée au thème des réfugiés, la deuxième à celui des femmes.»
Les étudiants qui ont travaillé le thème des femmes ont mené au préalable une étude statistique auprès du ministère des Affaires sociales pour mesurer l'impact de l'éducation sur la violence que subissent les femmes dans la région de la Békaa. Par ailleurs, ils ont rencontré des représentants de l'association Abaad qui les ont sensibilisés, entre autres, à l'égalité entre les genres et la protection des femmes. Dans leurs travaux, les jeunes étudiants se sont penchés sur les multiples rôles que jouent les femmes au cours des différentes étapes de leur vie. Outre les textes, les dessins, les photographies et les posters présentés, les apprenants se sont exprimés également à travers le chant et la danse. «Une jeune fille a interprété la chanson Ma philosophie de la chanteuse française Amal Bent et d'autres apprenants ont dansé sur la chanson Belle. Les étudiants ont choisi ces œuvres parce qu'elles célèbrent la femme.»
De l'avis de tous, étudiants, enseignants et visiteurs, cette activité fut une vraie réussite. Jeanine Ziadé Abou Tacca se réjouit: «La motivation, tant des enseignants que des apprenants, était à son paroxysme. Le taux de présence des étudiants était très élevé. Nous avons pu travailler ensemble, unis autour d'un même objectif.»

 

Nombreux sont ceux qui ne voient dans les réfugiés que le lourd fardeau qu'ils représentent pour le pays d'accueil. Les étudiants de la faculté des lettres et des sciences humaines (FLSH), section 4, de l'Université libanaise (UL), eux, ont voulu passer outre les préjugés et aller plus loin que les chiffres. Encadrés et encouragés par une équipe pédagogique active, dynamique et...

commentaires (0)

Commentaires (0)

Retour en haut