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Lifestyle - Mode

Daniel Buren gonfle les voiles de la Fondation Louis Vuitton

Le projet « Observatoire de la lumière » de Daniel Buren.

Inauguré en octobre 2014, le musée d'art contemporain de la Fondation d'entreprise Louis Vuitton, conçu par l'architecte Frank Gehry et bâti sur le site du jardin d'acclimatation, au cœur du Bois de Boulogne à Paris, fait déjà peau neuve. Confié à l'artiste Daniel Buren, l'édifice en verre qui ressemble à un voilier déstructuré, poussé par le vent d'ouest, a vu ses douze voiles, décomposées en 3 528 dalles de verre ; à moitié recouvertes de filtres de 13 couleurs différentes. Revêtue de bleu, de rose, d'orange, de vert et d'une infinité de nuances modulées par les couleurs du ciel, l'œuvre initiale de Gehry s'en trouve radicalement transformée. À intervalles réguliers, des dalles rayées de bandes blanches (287), axées perpendiculairement au sol, viennent apporter une ponctuation et «restituer la verticalité dans ce chaos organisé ». Intitulée « Observatoire de la lumière », l'intervention de Daniel Buren s'est trouvée limitée dans le choix des couleurs par la gamme « très restreinte » des fabricants de ces filtres.
« Je savais que ça allait transformer le bâtiment, mais la transformation est beaucoup plus forte que ce que j'imaginais, a reconnu Daniel Buren, 78 ans. Les voiles donnent l'impression de se gonfler, un effet que je ne m'attendais pas à provoquer. » « Je crois que mon travail révèle quelque chose de l'architecture » ultracomplexe de Frank Gehry, « des éléments qu'on ne remarque pas habituellement », ajoute l'artiste. Sérigraphiées à l'origine de petits points blancs qui réfléchissent 50 % de la lumière, les voiles de Gehry ont déjà un aspect laiteux que l'ajout de couleur rend translucide.
Pour la petite histoire, Frank Gehry, qui connaît Buren depuis 40 ans, souhaitait dès le départ que l'artiste apporte sa touche à l'architecture. Il imaginait au départ des objets flottants posés sur les terrasses et jouant avec le vent à la manière de drapeaux. Mais Daniel Buren préfère son idée de « filtres » qu'il soumet à l'architecte. Celui-ci se montre enthousiaste, mais demande un peu de temps avant cette transformation, pour permettre au public de se familiariser avec l'architecture.
« Daniel Buren a conçu un projet grandiose, pertinent et enchanteur, fruit d'un dialogue véritable avec Frank Gehry et son bâtiment. Son œuvre répond magnifiquement à l'architecture, dans la continuité d'un travail, initié dès les années 70, où se croisent couleurs, transparence et lumière », a souligné Bernard Arnault, président de la Fondation Louis Vuitton.
Artiste majeur de la scène internationale, Daniel Buren développe en effet depuis les années 60 une œuvre radicale, caractérisée par l'utilisation d'un « outil visuel » qu'il s'est créé, composé de bandes verticales, alternativement blanches et colorées, de 8,7 cm de large. Les années 70 sont pour lui celles du passage de la peinture à un travail sur l'espace et son contexte.
Parallèlement à cette intervention, le Buren Cirque, imaginé par Daniel Buren avec Dan et Fabien Demuynck, pionniers du cirque contemporain, donnera les 2, 3 et 4 juin trois représentations dans trois cabanons inspirés de l'architecture foraine. Lumineux le jour, ils se transforment la nuit en lanternes géantes et mystérieuses.

Inauguré en octobre 2014, le musée d'art contemporain de la Fondation d'entreprise Louis Vuitton, conçu par l'architecte Frank Gehry et bâti sur le site du jardin d'acclimatation, au cœur du Bois de Boulogne à Paris, fait déjà peau neuve. Confié à l'artiste Daniel Buren, l'édifice en verre qui ressemble à un voilier déstructuré, poussé par le vent d'ouest, a vu ses douze voiles,...
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