Une exposition internationale de caricatures anti-israéliennes s'est ouverte samedi à Téhéran montrant 150 dessins d'une cinquantaine de pays qui dénoncent la politique de l'Etat hébreu au Proche-Orient. Le ministère iranien des Affaires étrangères a cependant tenu à souligner qu'il ne soutenait pas l'évènement intitulé "Deuxième exposition internationale de caricatures sur l'holocauste".
L'exposition coïncide avec les commémorations dimanche par les Palestiniens de la "Nakba" ("catastrophe" en arabe), terme utilisé pour qualifier la création de l’État hébreu en 1948 qui avait poussé 760.000 d'entre eux à fuir leur foyer. Des artistes d'Indonésie, de Syrie, du Yémen, de Turquie, de Bolivie et de France ont notamment envoyé leurs caricatures ou dessins pour cette exposition.
Plusieurs caricatures représentent le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu transformé en "terroriste" ou en combattant de "Daech" (acronyme arabe du groupe Etat islamique), un sabre à la main. Sur un dessin représentant une carte du Proche-Orient, on voit un cercueil à la place d'Israël sur lequel est marqué "holocauste" et qui écrase des Palestiniens.
"Nous ne cherchons pas à confirmer ou infirmer l'holocauste. Ce qui est important pour nous c'est qu'en Occident on affirme qu'il n'y a pas de limites à la liberté, mais, dans le même temps, les historiens et les chercheurs n'ont pas le droit de mettre en doute l'holocauste", a indiqué Massoud Shojaie Tabatabaie, responsable de l'exposition et lui-même caricaturiste.
Il a en outre affirmé que l'exposition avait notamment été organisée en réaction à la publication de caricatures du prophète Mahomet par l'hebdomadaire satirique français Charlie Hebdo après l'attentat qui avait visé le journal en janvier 2015 à Paris. Le meilleur dessin de cette exposition --dont la dernière édition avait eu lieu en 2006-- sera récompensé par un prix de 12.000 dollars.
Mohammad Javad Zarif a démenti tout soutien de son gouvernement à cette exposition dans une interview au journal américain New Yorker parue il y a un mois qui l'interrogeait sur le sujet. "Le gouvernement américain est-il responsable de la présence d'organisations racistes aux Etats-Unis?", s'était-il interrogé. "Le gouvernement iranien ne soutient ni n'organise d'exposition de caricatures" liée à l'holocauste, a-t-il affirmé.
Dès son arrivée au pouvoir en 2013, le président iranien modéré Hassan Rohani s'était démarqué de son prédécesseur ultraconservateur Mahmoud Ahmadinejad qui avait l'habitude de remettre régulièrement en cause l'ampleur ou la véracité de l'holocauste durant ses huit années de présidence.
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commentaires (5)
Thé - Eau - Zed !
ANTOINE-SERGE KARAMAOUN
18 h 33, le 14 mai 2016