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Liban - Élections municipales

Baabda choisira entre tradition et modernité ce dimanche

Deux listes s'affronteront ce dimanche à Baabda, capitale de la Montagne ; la liste « Baabda-Louaizé » et la liste « Ardouna Baytouna » (Notre terre, notre maison). Si la première est appuyée par le Courant patriotique libre et les Kataëb, et la seconde par le CPL et les Forces libanaises, les candidats, eux, ne sont pas forcément membres de l'un de ces partis. Pierre Abi Rached, 44 ans, est un ingénieur non affilié à un parti politique qui postule dans les rangs de « Baabda-Louaizé ». Membre actif de l'ONG T.E.R.R.E. Liban, il a travaillé avec les autres candidats de la liste sur un programme axé sur le développement durable et la préservation de la biodiversité de la ville.

Pour M. Abi Rached, l'état actuel de Baabda nécessite la mise en place de plusieurs plans d'action, notamment en ce qui concerne l'organisation urbaine et le développement des infrastructures. « Si nous sommes élus, notre priorité sera de travailler sur un plan d'urgence pour les déchets, si l'État ne trouve pas de solution rapide et efficace. Il est également nécessaire de mettre en place un plan d'urbanisme et de préserver les espaces verts », indique-t-il. La ville, qui abrite la dernière forêt naturelle la plus proche de Beyrouth, a souffert ces dernières années de la flambée des constructions en dépit des espaces verts. Un énorme incendie a également ravagé une partie de la forêt en 2014, portant le coup de grâce à une biodiversité déjà menacée.

Pierre Abi Rached évoque également la crise du logement à Baabda qui pousse les jeunes à quitter la ville pour acheter dans des localités moins chères. « 40 % des jeunes issus de Baabda ont été obligés d'acheter des logements ailleurs parce que les loyers sont trop chers ici », révèle-t-il. Il évoque également un plan pour organiser la circulation, la ville souffrant de bouchons monstrueux aux heures de pointe et d'une énorme congestion sur ses routes étroites.


(Lire aussi : Des méthodes archaïques à l’origine d’un retard inacceptable dans le décompte des voix)

 

Place à une jeunesse qui rêve de s'exprimer
Jean Nahed, 28 ans, candidat indépendant à Baabda et architecte, déplore le manque d'opportunités pour les jeunes et la mentalité clanique qui favorise les candidats issus des « grandes » familles. Il n'est pas le seul à se présenter aux élections dans cette catégorie d'âge. D'autres candidats de moins de trente-cinq ans ont décidé de mener la bataille électorale à Baabda, mettant en avant une jeunesse désireuse de prendre part aux décisions concernant la vie de la commune. « Ce sont toujours les mêmes personnes qui sont élues et les jeunes n'ont pas voix au chapitre à Baabda. Les petites familles n'ont pas leur chance aux municipales non plus, nous avons besoin d'un réel changement des mentalités »,
souligne M. Nahed. « Il est clair que les gens veulent de la nouveauté. La seule crainte est qu'ils finissent quand même par voter pour les mêmes candidats. Même les jeunes électeurs sont très influencés par les votes de leurs parents », souligne-t-il.

Pour l'ancien député Salah Honein, nous assistons sans aucun doute à l'émergence d'un nouveau phénomène, celui des « listes et des candidats jeunes et non traditionnels qui veulent exprimer leurs opinions ». « Il faut encourager ces jeunes et travailler politiquement sur ce phénomène. Il faut assurer la continuité de leur engagement », indique-t-il à L'Orient-Le Jour. « La pire chose que la classe politique ait faite a été de réduire l'espoir des gens et de drainer leur vitalité. Les Libanais se sont peu à peu éloignés de leur histoire, mais ils continuent à croire en leur pays et à s'y attacher », précise l'ancien député. « L'indignation des jeunes doit être le point de départ vers un regain de vitalité. Elle doit bénéficier d'un projet porteur d'espoir et connecté à une certaine vision pour garantir un aboutissement de son travail », ajoute-t-il.


(Lire aussi : À Beit Chabab, une campagne sur fond de crise des déchets)

 

Batailles serrées à Furn el-Chebbak et Hazmieh
À l'image de Baabda où tradition et modernité se font face, la bataille à Furn el-Chebbak oppose cette année la liste menée par Raymond Semaan, président du conseil municipal depuis 18 ans, à Charles Abou Harb, nouvellement arrivé sur la scène électorale et décrit comme « dynamique et généreux ». « On voit Charles Abou Harb sur toutes les télévisions dernièrement. Il a émergé avec force face à la liste traditionnelle de Furn el-Chebbak », confie une source proche des milieux électoraux à L'Orient-Le Jour. « Les deux listes sont consistantes. Elles sont connectées quelque part aux partis politiques sans que ces derniers se fassent officiellement la guerre », ajoute la source.

À Hazmieh, la bataille s'annonce serrée entre la liste de Jean Asmar, président actuel du conseil municipal, et celle menée par Antoine Bassil. « Jean Asmar est bien ancré dans sa position au sein de la municipalité. La bataille sera intéressante à suivre pour voir si la liste traditionnelle va être maintenue », souligne la source.
Par contre, pas de bataille électorale à Chiyah où une formule d'entente entre les partis et les familles de la région a été trouvée. La liste de Chiyah, présidée par l'actuel président du conseil municipal, Edmond Gharios, a été officiellement annoncée mardi, ainsi que le programme électoral qui promet de développer et de moderniser la ville. La liste regroupe des personnes appuyées par le CPL, les FL et les Kataëb.

À Kfarchima, l'actuel président de la municipalité, Tony Radi, un indépendant, se battra contre une liste présidée par Wassim Raggi et appuyée par les FL et le CPL. Quant à la ville de Hadeth, elle opposera les mêmes chefs de listes qui s'étaient affrontés en 2010, à savoir Antoine Karam et Georges Aoun, actuellement président de la municipalité. La ville connaît un schisme dans les rangs des aounistes dont l'appui se répartit entre les deux candidats alors que les FL soutiennent uniquement Antoine Karam.

 

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Allez les jeunes, ne vous laissez pas influencer par les votes de vos parents ! Regardez autour de vous, observez, forgez-vous votre propre opinion et défendez-la, l'avenir c'est vous, pas vos parents ! Faites des projets pour votre rue, votre quartier, et vérifiez si ceux que vous voulez élire seront capables de les accomplir, et seulement alors votez pour eux. Et peut'être, dans quelques années, vous serez aussi sur une liste...pas grâce à vos parents, mais suite à vos capacités et votre travail ? Irène Saïd

Irene Said

15 h 59, le 12 mai 2016

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Commentaires (1)

  • Allez les jeunes, ne vous laissez pas influencer par les votes de vos parents ! Regardez autour de vous, observez, forgez-vous votre propre opinion et défendez-la, l'avenir c'est vous, pas vos parents ! Faites des projets pour votre rue, votre quartier, et vérifiez si ceux que vous voulez élire seront capables de les accomplir, et seulement alors votez pour eux. Et peut'être, dans quelques années, vous serez aussi sur une liste...pas grâce à vos parents, mais suite à vos capacités et votre travail ? Irène Saïd

    Irene Said

    15 h 59, le 12 mai 2016

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