Raï transmet au pape des « documents importants » dans l’affaire Mansour Labaky

Des « documents importants » ont été transmis au pape François par le patriarcat maronite, a-t-on annoncé dans une mise au point sur ce qu'il convient d'appeler « l'affaire Mansour Labaky », un prêtre condamné « à une vie de prière et de pénitence » par la Congrégation pour la doctrine de la foi, « pour crime sexuel contre mineure de moins de 15 ans ». La mise au point confirme que le patriarche Raï a transmis ces documents au Saint-Père, mais dément qu'il cherche ainsi à « innocenter » le prêtre, comme certains médias l'en accusent.
Voici le texte intégral de la mise au point du patriarcat :
« Des médias ont fait état dernièrement de l'affaire Monsignor Mansour Labaky, affirmant que le patriarche Béchara Raï cherche à l'innocenter du jugement prononcé à son encontre par le Saint-Siège. Le secrétariat du patriarcat souhaite apporter à ce sujet les éclaircissements suivants. Un : le jugement condamnant Monsignor Labaky est intangible et nul ne peut y changer quoi que ce soit, sinon la partie qui l'a prononcé. Deux : le patriarche n'a jamais fait preuve de complaisance en matière de harcèlement sexuel et n'en fera pas maintenant. Il considère, sans la moindre hésitation ni le moindre compromis, qu'il s'agit d'un crime à l'égard de la personne agressée. Le patriarche n'a jamais refusé d'écouter quiconque a demandé à être écouté à ce sujet ou sur toute autre question. Trois : après la condamnation de Monsignor Labaky, Sa Béatitude a reçu certains documents importants sur le sujet. En sa qualité de père et de chef, il a jugé de son devoir de porter ces documents à la connaissance du Saint-Père, ni plus ni moins. Quatre : le secrétariat du patriarcat maronite presse les médias de faire preuve d'exactitude et de se procurer directement les informations au sujet du patriarcat auprès de son bureau de presse. »
Les « documents d'importance » auxquels fait allusion le patriarche sont, selon toute probabilité, des courriels, obtenus par piratage, échangés entre des personnes qui ont témoigné à charge dans le procès ecclésiastique qui a débouché sur la condamnation du prêtre. Sur la base de ces courriels, un procès pour « fausses accusations » et « connivence » est engagé devant les tribunaux civils libanais.