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Liban - Meerab

Geagea : Justice pour les peuples arménien et syrien...

Samir Geagea prononçant son allocution hier à Meerab. Photo Aldo Ayoub

Le président des Forces libanaises (FL), Samir Geagea, a estimé hier que si la communauté internationale avait tiré les leçons, au siècle dernier, du génocide arménien, elle n'aurait pas permis la reproduction de tels massacres dans la région, notamment à l'encontre du peuple syrien. M. Geagea s'exprimait au cours d'une cérémonie célébrant le 101e souvenir du génocide arménien, à Meerab, organisée sous le thème : « Une histoire de vie ou de mort... et d'un droit qui ne saurait mourir ».
« Le 24 avril n'est pas seulement un jour. C'est une date qui ne saurait résumer les souffrances du peuple arménien seulement, mais aussi celles des chrétiens orientaux, celles de l'homme, là où l'injustice guette le droit », a-t-il indiqué.
« Il s'agit du conflit de l'homme libre avec le despote, qui remonte à la nuit des temps et qui se poursuit aujourd'hui. Les souffrances du peuple arménien sont celles de toute la chrétienté orientale, de toutes les personnes libres dans cet Orient, toutes communautés confondues. Des souffrances qui se répètent inlassablement, à l'ombre d'un silence et d'une complicité qui pèsent de tout leur poids sur notre histoire et notre situation actuelles », a ajouté le président des FL.

Si nous avions reconnu le génocide...
« Si nous nous souvenons aujourd'hui, c'est pour que ce silence et cette complicité ne pèsent pas sur notre avenir et celui de notre région, de notre patrie, de nos enfants et de l'humanité tout entière », a encore dit M. Geagea. « Nous sommes témoins d'un massacre répété au XXIe siècle. Il était possible de l'éviter si nous avions reconnu le génocide arménien à l'orée du siècle dernier. Les massacres ne peuvent que se reproduire tant que le déni est la position de principe à l'égard du génocide. À cette époque, ceux des Arméniens qui n'ont pas péri par l'épée sont tombés dans l'enfer brûlant des sables, sur l'ensemble du territoire de l'Empire en direction de Mardine, Kamishli, Deir ez-Zor, Alep, Homs et Damas, jusqu'à Beyrouth. Des noms qui se répètent aujourd'hui et tous les jours dans les journaux et les bulletins d'information. Les marques du crime sont les mêmes, les spectateurs sont encore plus nombreux. Le génocide se poursuit, avec les mêmes tragédies dans les arrestations, l'art de la torture sous toutes ses formes, ou encore les armes chimiques », a noté Samir Geagea.
« Si ce qui s'est produit au début du siècle dernier était absolument rejeté, l'on ne saurait accepter, quel que soit le prétexte, le fait d'en diminuer la portée catastrophique. Il est aussi inacceptable que près d'un siècle plus tard, d'autres massacres aient lieu, conduisant au déplacement de ce qu'il reste comme chrétiens orientaux en Irak et en Syrie, ainsi que de la moitié du peuple syrien, l'autre moitié étant tombée en martyre, croupissant dans les geôles, disparue ou soumise à la pire des dictatures de la région », a souligné le chef des FL.

Intervenir pour le peuple syrien
« Au siècle dernier, il n'y avait pas de Nations unies, ni de Déclaration universelle des droits de l'homme, ni de Tribunal pénal international, ni possibilité d'intervention immédiate pour arrêter les massacres, ni médias pour reproduire, minute par minute, l'atrocité des crimes (...). Aujourd'hui, en dépit de la présence de tout cela, le peuple syrien est toujours abandonné à son sort, alors qu'il aurait fallu dès le premier instant que la communauté internationale intervienne pour le protéger. Si cette intervention avait eu lieu, il n'y aurait eu ni Daech ni consorts, le peuple syrien n'aurait pas été déplacé, ni même les chrétiens d'Irak et de Syrie, et le terrorisme ne se serait pas répandu et mondialisé, frappant au cœur de l'Europe et ailleurs dans le monde », a-t-il encore dit.
« Notre solidarité aujourd'hui et de tous les jours avec le peuple arménien et chaque être opprimé dans ce monde découle de deux raisons essentielles : nous accordons à la question de l'homme, sa liberté, sa dignité et sa sécurité la primauté sur toute autre chose. Il s'agit de notre cause première, en tout lieu et en tout temps. La seconde raison est que ce qui s'est produit autrefois avec le peuple arménien se déroule chaque jour avec les peuples de la région, dans ses composantes chrétiennes et musulmanes, et pourrait se répéter demain avec n'importe quel autre peuple », a affirmé Samir Geagea.

Le repli des grandes puissances n'est plus une option
« Si la communauté internationale avait tiré les leçons du génocide arménien et du génocide de Sayfo contre les chaldéens, les assyriens, les syriaques et d'autres, ainsi que des massacres et des guerres qui ont visé des pays et des groupes, le monde serait bien meilleur aujourd'hui, d'autant que les crises de la région ont montré concrètement qu'aucun État ou peuple dans le monde n'est à l'abri », a-t-il indiqué.
« Le repli des grandes puissances pour s'occuper de leurs affaires intérieures n'est plus une option en ces temps où tout est ultramédiatisé, surtout la violence et le terrorisme. Un monde qui prône la sécurité et la stabilité ne peut que développer des mécanismes qui permettront au Conseil de sécurité de prendre les décisions immédiates d'intervention rapide afin de protéger les peuples opprimés. Sinon, le sentiment d'oppression aura des répercussions négatives, comme c'est le cas aujourd'hui à une très vaste échelle », a ajouté le leader FL.
En conclusion, M. Geagea a appelé à la justice pour le peuple arménien, comme porte d'entrée à la justice pour tous les peuples opprimés : « Il est temps qu'un État de droit soit édifié en Palestine, un État souverain au Liban, un État de liberté en Syrie, et que la stabilité règne sur notre monde arabe. »
Plusieurs allocutions ont suivi, dont celles de Richard Kouyoumjian, cadre supérieur FL, de Véra Yaacoubian, directrice exécutive du Comité arménien national au Moyen-Orient, d'Avedis Guidanian, secrétaire général adjoint du parti Tachnag, de Sevag Hagopian, secrétaire général du parti Ramgavar, d'Antranik Salbakian, président du comité estudiantin du parti Hentchag, et du journaliste Neshan der Haroutiounian.

Le président des Forces libanaises (FL), Samir Geagea, a estimé hier que si la communauté internationale avait tiré les leçons, au siècle dernier, du génocide arménien, elle n'aurait pas permis la reproduction de tels massacres dans la région, notamment à l'encontre du peuple syrien. M. Geagea s'exprimait au cours d'une cérémonie célébrant le 101e souvenir du génocide arménien, à...

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