Convaincu de pouvoir se rendre utile comme directeur général de l'Unesco, et démentant avoir été sondé à ce propos par quiconque au sein du gouvernement, Ghassan Salamé a l'intention de briguer ce poste quelle que soit la position finale des autorités du Liban. M. Salamé, qui a confié ces propos à l'agence al-Markaziya, se dit même prêt, dans le cas où le gouvernement ne retiendrait pas sa candidature, de la faire adopter par un autre gouvernement, fort des relations qu'il a tissées dans le monde arabe au cours d'une carrière qui s'étend sur une quarantaine d'années et de son expérience unique dans les domaines de la culture, de l'enseignement et des relations internationales.
Sondé sur les différentes questions soulevées par sa candidature, qu'il a fait connaître après l'accord officiel donné le 10 mars 2016 par le chef du gouvernement, Tammam Salam, à la candidature de Véra Khoury-Lacoeuilhe, M. Salamé reste serein, mais refuse d'entrer dans les détails. Il assure que sa candidature est avancée dans les délais réglementaires prévus par le règlement intérieur de l'Unesco et qu'il sera prochainement à Beyrouth, où il pourra en parler de vive voix avec les autorités concernées.
M. Salamé précise en particulier que l'appel officiel à candidatures ne s'ouvre pas avant le printemps 2017.
Dans le courant
Sur l'annonce de sa candidature au cours d'un entretien télévisé diffusé à Beyrouth, il précise qu'elle est intervenue après que sept candidats au moins se sont déclarés sur le plan international. « Je me suis inscrit dans ce courant, mais cela ne veut pas dire que la bataille est engagée », précise-t-il.
M. Salamé assure être déterminé à aller jusqu'au bout dans sa candidature, avec l'appui du Liban de préférence, mais, éventuellement, sans cet appui. Il assure qu'il œuvre depuis des années à un projet de réforme de l'Unesco, et que la directrice générale actuelle Irina Bokova ainsi qu'un grand nombre d'États arabes en sont informés. Il s'agit d'un projet exhaustif visant à remettre l'Unesco au cœur d'une organisation internationale dont l'autorité morale est entamée et la voix relativement marginalisée, assure-t-il. « J'espère avoir l'occasion de mener ce projet à bien et pouvoir l'exposer et le faire adopter par le plus grande nombre d'États. Ma personne n'est pas importante, c'est le projet qui l'est. Il porte sur tous les aspects de la mission de l'Unesco: la culture, l'enseignement, la révolution informatique, la révolution technologique. Il a été établi par un groupe de professeurs universitaires et d'experts. J'en exposerai les diverses articulations quand les délais de dépôt des candidatures auront commencé à courir. »
Ce que M. Salamé souhaite, c'est qu'à côté de son rôle pour ainsi dire « classique » de conservation du patrimoine mondial, en particulier en temps de crise, l'Unesco s'implique davantage dans les domaines de l'enseignement et de la lutte contre l'analphabétisme, ainsi que dans la création d'emplois pour les nouveaux diplômés. M. Salamé souhaite aussi que l'Unesco « soit plus attentive aux valeurs véhiculées aujourd'hui aux adultes de demain ».
Cette attention, précise-t-il en substance, doit s'inscrire dans l'équilibre indispensable entre les deux concepts de liberté et de respect. Ce binôme, il considère que l'Unesco peut et doit l'inscrire sans tarder dans les rapports entre raison et foi. M. Salamé accorde aussi une grande importance au rapport entre la science et l'éthique, estimant que dans notre monde aujourd'hui, la question de l'éthique revêt une dimension essentielle, dans la mesure où la politique et la technologie ont pris le pas sur l'éthique. Cette préséance, juge-t-il, rend d'autant plus fondamental le rôle d'autorité morale que doit jouer l'organisation internationale dans les rapports entre les nations. M. Salamé pense même à la création d'un « Conseil d'éthique et de science » chargé de suivre la progression des sciences, d'en définir les libertés et d'en poser les limites.
Par ailleurs, M. Salamé estime que l'une des missions de l'Unesco est de maintenir un sain équilibre entre les exigences de la sécurité nationale et internationale, et la vie privée.
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Pas d'autre patrie que le Liban
L'ancien ministre refuse, par contre, d'entrer dans les détails de sa candidature, estimant que si le gouvernement libanais approuve son programme, il en sera plus qu'heureux, « puisque le Liban est ma patrie et que je n'en ai pas d'autre », et que l'adoption de son programme ne peut qu'être bénéfique à l'Unesco et au Liban.
Selon toute vraisemblance, M. Salamé fait allusion à la double nationalité libanaise et française de Véra Khoury-Lacoeuilhe, qui est mariée à un Français, et au fait qu'elle ait longtemps représenté l'île Sainte-Lucie à l'Unesco.
Sur la procédure d'élection, le règlement prévoit que les candidatures doivent être déposées au moins six mois avant la date prévue de la fin du mandat de la directrice générale sortante, Irina Bokova. En un premier temps, le conseil exécutif de l'Unesco sollicite alors de ses États membres (au nombre de 95 répartis en cinq zones géographiques) de faire connaître les noms de leurs candidats éventuels. Après avoir délibéré en séance privée, le conseil exécutif propose à la conférence générale le nom du candidat qu'il a retenu. En un second temps, la conférence générale examine cette proposition en séance privée et se prononce ensuite au scrutin secret (art. 104 et 105). Si la candidature est rejetée, le conseil exécutif doit en proposer une autre. Il n'est pas obligatoire que les candidats avancés par un gouvernement détiennent la nationalité du pays qui avance leur candidature.
Selon M. Salamé, le processus d'élection d'un nouveau secrétaire général devrait commencer vers le mois de juillet 2017.
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Pour(quoi) Ghassan Salamé, l'édito de Ziyad Makhoul
de tout temps le liban comptais sur Ghassan S pour un poste a l'ONU ou filiale .. c'est un poste fait pour vous Mr !! mais vous etes plus grand que celui ci
22 h 29, le 12 avril 2016