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Liban - Tradition

La fête de l’Annonciation, par-delà les cultures et les frontières

La Rencontre islamo-chrétienne de Jamhour, chemin d'ouverture et de dialogue.

La prière d’intercession finale à la cérémonie de Jamhour.

Pour la dixième année consécutive, le Collège Notre-Dame de Jamhour a hébergé, à l'initiative de son « Amicale », la cérémonie annuelle de la Rencontre islamo-chrétienne autour de la Vierge Marie, formée d'une trentaine d'associations, de congrégations et de mouvements. La célébration a revêtu cette année une importance particulière du fait de la violence des conflits qui secouent le pays et de la situation explosive au Moyen-Orient.
La cérémonie a rassemblé plusieurs centaines de personnes venues du Liban et du monde arabe. Prenant la parole au nom du mufti de la République, invité d'honneur de la rencontre, le mufti de Saïda Salim Soussan a réaffirmé, en début de cérémonie, l'option préférentielle des musulmans du Liban, et des Libanais en général, pour la modération, le refus de l'extrémisme et du terrorisme, et la présence d'un État « fort et juste ».

C'est Nagy Khoury, président de la Fédération des amicales des anciens élèves des écoles catholiques au Liban, secrétaire général de la Rencontre islamo-chrétienne autour de la Vierge Marie, qui a encadré les différents moments de la cérémonie, tandis que cheikh Mohammad Nokkari, inspirateur sunnite de la rencontre et secrétaire général en même temps que M. Khoury de la Rencontre islamo-chrétienne autour de la Vierge Marie, en était l'un des orateurs-clés.

Beauté de la diversité
« La beauté du monde réside dans sa diversité », a notamment affirmé M. Khoury, avant d'ajouter que « les différences ne se rapportent pas uniquement à l'âme et la pensée. Elles sont aussi des différences physiques... Chaque handicap porte un message, et chaque message a une valeur humaine inestimable ».
« C'est pour cette raison que nous avons souhaité cette année compléter notre message d'unité dans la diversité avec les personnes souffrant d'un handicap », a-t-il repris, avant de souligner la profonde symbolique du lieu à partir duquel la fête nationale islamo-chrétienne célébrée à l'occasion de l'Annonciation s'est propagée au Liban, pour ensuite dépasser ses frontières et aller à la conquête du monde.
Au terme de son intervention, Nagy Khoury a invité l'assistance à observer une minute de silence à la mémoire des victimes de la haine, du terrorisme et du refus de l'autre, de la Côte d'ivoire à la Turquie, la Belgique, la France, en passant par le Liban, la Syrie, l'Irak..
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Nokkari à Gênes
Cheikh Mohammad Nokkari a, pour sa part, témoigné de son expérience personnelle avec la Vierge en la cathédrale de Madonetta, à Gênes, où il a été convié à prononcer un discours. « Il n'était pas habituel pour cette cathédrale bâtie en l'honneur de la Vierge, le 25 mars 1637, de recevoir un imam qui parle de Marie, explique-t-il. « J'ignorais que la foule de fervents venait des quatre coins de l'Italie aux premières lueurs de l'aube afin d'élever des prières islamo-chrétiennes en hommage à la Vierge. Et cela n'aurait pas été possible si nous, au Liban, n'avions pas fait du jour de l'Annonciation une fête mondiale traversant les cultures et les océans (...). Nous n'aurons pas de répit avant que cette rencontre ne soit adoptée dans la totalité des pays tant chrétiens que musulmans », a-t-il assuré.

Il semble que le premier pays à être touché par la contagion soit la France (Lyon, Créteil, Long pont), suivie de la Belgique, a précisé cheikh Nokkari, qui prévoit également son adoption par des pays arabes. Au Liban, des cérémonies islamo-chrétiennes autour du thème de Marie ont été organisées cette année à Khiam, dans le Koura, à Marjeyoun, et dans les salles de conférences de l'AUB, de la Maison de l'avocat et du Centre Aicha Bakkar.
Recteur au Collège de Jamhour, le P. Charbel Batour a insisté sur la miséricorde proclamée par le pape François comme par la « chahada », comme point de rapprochement entre chrétiens et musulmans. « Aussi, a-t-il dit, sommes-nous invités cette année à ajouter une pierre à l'édifice de la rencontre en faisant appel à cette même miséricorde. »

Le handicap physique
La cérémonie a été marquée cette année par la place de premier plan accordée aux personnes touchées par un handicap physique. Ainsi, un Ave Maria grégorien d'une rare pureté a été interprété par Rifka Rizk, une non-voyante de l'École des non-voyants de Baabda. En outre, après la Fatiha et le Pater, et un duo chanté où alternaient des versets du Coran (sourate el-Oumrane) et des séquences de l'Évangile (saint Luc), la chorale de la Lebanese School for the Blind and the Deaf de Baabda a entonné un chant marial d'une grande sensibilité. Pauline Yazbeck, sur une chaise roulante, a élevé, elle, un chant de louange imprégné d'élégance mélodique, et la troupe de malentendants de l'association L'Écoute a exécuté une danse d'expression corporelle sur un chant pour Marie, plongeant le public dans un véritable bonheur.

Autre moment fort de la cérémonie, celui du témoignage d'une fillette de 10 ans, Mariam Adra, musulmane de Tripoli, venue raconter son bonheur de porter ce nom et son attachement à la Vierge.
Par ailleurs, et comme chaque année depuis 2009, la chorale des Mabarrat a présenté des chants dédiés à Marie, accompagnée de l'Association libanaise pour la promotion de la musique orchestrale (Le-Bam). Après un très beau poème pour la paix écrit par le poète tunisien Anis Chouchan, remarquablement récité par une petite fille soudanaise... la cérémonie a été clôturée par la prière d'intercession commune, récitée par 16 représentants des différentes communautés.

 

Pour mémoire
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Pour la dixième année consécutive, le Collège Notre-Dame de Jamhour a hébergé, à l'initiative de son « Amicale », la cérémonie annuelle de la Rencontre islamo-chrétienne autour de la Vierge Marie, formée d'une trentaine d'associations, de congrégations et de mouvements. La célébration a revêtu cette année une importance particulière du fait de la violence des conflits qui...

commentaires (1)

Mieux vaut en rire.... à défaut d'en pleurer !

ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

06 h 05, le 07 avril 2016

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Commentaires (1)

  • Mieux vaut en rire.... à défaut d'en pleurer !

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    06 h 05, le 07 avril 2016

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