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Liban - Réseaux Internet illégaux

Harb répond à ses détracteurs et accuse l’Inspection centrale d’avoir failli à son devoir

Le ministre des Télécoms a informé Berry des derniers développements du dossier dont « la découverte constitue une véritable réalisation à mettre au crédit du ministère ».

Jour après jour, les dessous de l'affaire des réseaux Internet illégaux se révèlent un peu plus, mettant en cause certains responsables politiques et administratifs qui se jettent désormais la balle, donnant lieu à un déballage jamais vu auparavant.
Hier, le ministre des Télécoms, Boutros Harb, s'est trouvé contraint de se justifier concernant les accusations adressées à son ministère dans cette affaire.
Des réseaux Internet illégaux, dont certains présumés liés à Israël selon M. Harb, qui distribuaient entre autres leurs services à des administrations publiques libanaises, notamment des services de sécurité, ont été découverts il y a plus de deux semaines. Les réseaux s'étendent de Denniyé à Zaarour, en passant par Faqra et Ouyoun el-Simane.
À l'issue de la réunion de la commission parlementaire qui s'est tenue hier en présence du ministre de la Défense, Samir Mokbel, de représentants de l'armée libanaise et des Forces de sécurité intérieure, du procureur près la Cour de cassation, Samir Hammoud, et du procureur financier, Ali Ibrahim, M. Harb a démenti avoir été tenu au courant de cette affaire depuis très longtemps, tout en assurant avoir été alerté « il y a près d'un an et demi ».
Le 31 mars dernier, un responsable du PSP de Walid Joumblatt avait révélé avoir eu accès à une note adressée à M. Harb, par plusieurs sociétés légales d'exploitation d'Internet, et datée de septembre 2014, dans laquelle elles se plaignent du phénomène d'exploitation illégale d'Internet. De quoi démentir les affirmations du ministre qui avait déclaré auparavant n'avoir pas eu vent de cette affaire avant ces dernières semaines.
« Les propos selon lesquels le ministère était au courant de l'existence de ce réseau illégal et qu'il a fait preuve de laxisme en se soustrayant à ses devoirs ne sont pas innocents », a rétorqué M. Harb, avant d'assurer avoir reçu la plainte « il y a près d'un an et demi, soit au moment où nous étions en phase d'organisation du secteur Internet ». « C'est à ce moment-là qu'une notification nous est parvenue. Nous l'avons immédiatement remise à l'Inspection centrale », a-t-il poursuivi.
Le ministre des Télécoms a pointé du doigt l'Inspection centrale, accusant son directeur, George Awad, d'avoir failli à sa responsabilité de suivre la plainte et mettant ce manquement sur le compte du scandale qui avait éclaté, presque au même moment, entre M. Awad et l'un de ses subordonnés, qu'il avait accusé de corruption.
« L'Inspection centrale est paralysée à cause du conflit qui a actuellement lieu entre son directeur et l'un des inspecteurs au sein de cet organisme de contrôle, ce qui a conduit à sa paralysie l'empêchant ainsi de remplir sa tâche », a dénoncé le ministre. Et de poursuivre : « Quant aux accusations selon lesquelles le ministère des Télécoms a été notifié d'une plainte et n'a rien fait en conséquent, elles sont infondées. »
Jetant également la balle dans le camp de ses prédécesseurs, le ministre a indiqué que des plaintes parvenues au ministère portant sur des communications internationales et des connexions Internet illégales datant de 2010 « n'ont jamais fait l'objet d'un suivi ». « C'est tout de même notre ministère qui a découvert le récent scandale », a-t-il tenu à rappeler.
Interrogé sur les chantiers d'excavation qui ont permis l'aménagement des réseaux Internet illégaux, et à la question de savoir comment les câbles ont pu être installés sans que le ministère ne soit au courant, il a répondu : « Ne mélangeons pas les genres. Au ministère, nous sommes en train de nous poser la même question. »

Un « rôle technique »
Selon lui, le ministère des Télécoms a simplement un rôle « technique ». « Il n'a pas la responsabilité de la surveillance des frontières douanières et des équipements sous-marins, à savoir les câbles (en fibre optique) installés entre Nahr el-Kalb et Nahr Ibrahim. Ce sont les forces de l'ordre qui sont censées préserver la sécurité dans le pays », a-t-il dit. « Les forces de l'ordre ont clairement failli à leur tâche qui consiste à surveiller ceux qui installent des câbles ici et là », a encore dit M. Harb.
Lors d'une visite à Aïn el-Tiné, le ministre a informé le président du Parlement, Nabih Berry, des derniers développements du dossier dont « la découverte constitue une véritable réalisation à mettre au crédit du ministère », a-t-il dit.
Rappelons que le directeur général d'Ogero, Abdel Menhem Youssef, a été entendu le 2 avril par l'Inspection centrale, dans le cadre de l'enquête sur cette affaire. Le directeur général de l'Inspection centrale avait demandé à M. Youssef de s'expliquer rapidement sur 45 plaintes lancées contre lui. Le magistrat devrait désigner un comité d'experts neutres qui analyserait les réponses du directeur général d'Ogero.
Selon la MTV, l'enquête insisterait sur un certain nombre de dossiers liés à la négligence dont aurait fait preuve Abdel Menhem Youssef pour préserver les deniers publics dans le dossier d'Internet et dans d'autres dossiers, parmi lesquels le détournement de fonds à partir des salaires des fonctionnaires sous prétexte de paiement de TVA, sur base d'une plainte présentée par l'ancien ministre Charbel Nahas.
Pour rappel également, le Parti socialiste progressiste du député Walid Joumblatt avait accusé M. Youssef d'être directement responsable de l'existence de réseaux Internet illégaux. M. Joumblatt avait aussi dénoncé la façon de traiter le dossier. Il avait indiqué, dans un tweet, il y a quelques jours, que « ce sont les pertes financières qui sont mises en avant dans l'enquête, au détriment du côté scandaleux de l'affaire », redoutant ainsi que l'affaire ne soit étouffée.

Jour après jour, les dessous de l'affaire des réseaux Internet illégaux se révèlent un peu plus, mettant en cause certains responsables politiques et administratifs qui se jettent désormais la balle, donnant lieu à un déballage jamais vu auparavant.Hier, le ministre des Télécoms, Boutros Harb, s'est trouvé contraint de se justifier concernant les accusations adressées à son...

commentaires (2)

"...redoutant ainsi que l'affaire ne soit étouffée..." comme tous les autres scandales, les affaires, les crimes commis en plein jour et en pleine ville... UN GRAND MERCI A NOS RESPONSABLES QUI ONT FAIT DE NOTRE PAYS "LE LIBAN-PHARE" POUR TOUT CE QUI EST MAUVAIS, HONTEUX, RIDICULE...QU'ILS AILLENT TOUS EN ENFER, ILS NE MERITENT QUE CELA ! Irène Saïd

Irene Said

11 h 45, le 06 avril 2016

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Commentaires (2)

  • "...redoutant ainsi que l'affaire ne soit étouffée..." comme tous les autres scandales, les affaires, les crimes commis en plein jour et en pleine ville... UN GRAND MERCI A NOS RESPONSABLES QUI ONT FAIT DE NOTRE PAYS "LE LIBAN-PHARE" POUR TOUT CE QUI EST MAUVAIS, HONTEUX, RIDICULE...QU'ILS AILLENT TOUS EN ENFER, ILS NE MERITENT QUE CELA ! Irène Saïd

    Irene Said

    11 h 45, le 06 avril 2016

  • Prétendre que la découverte de réseaux de télécommunication illégaux st récente est - à l'évidence - une contre-vérité. Tout le monde sait en effet que, en 2008, c'est en réaction contre une tentative du pouvoir de lutter contre un tel réseau illégal que le Hezbollah a déclenché sa guerre interne contre le Liban.

    Yves Prevost

    06 h 59, le 06 avril 2016

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