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À La Une - Scandale

Paradis fiscaux : l'opération "Panama Papers" provoque une onde de choc

Crise politique ou promesses de poursuites judiciaires, les conséquences de l'enquête prenaient de multiples formes lundi.

Le président argentin Mauricio Macri, le dirigeant des Emirats arabes unis Khalifa ben Zayed al-Nahyan, le roi Salmane d'Arabie saoudite, le président ukrainien Petro Poroshenko et le Premier ministre islandais David Gunnlaugss. Montage photo AFP

L'opération "Panama Papers", l'enquête réalisée par une centaine de journaux qui a révélé des avoirs dans des paradis fiscaux de 140 responsables politiques, des stars du football ou des milliardaires, a suscité lundi une onde de choc mondiale et de vives réactions vives dans l'attente de nouvelles révélations.

Parmi les quelque 11,5 millions de documents provenant du cabinet d'avocats panaméen Mossack Fonseca apparaissent des noms de l'entourage des présidents russe Vladimir Poutine, chinois Xi Jinping, syrien Bachar el-Assad et mexicain Enrique Peña Nieto et même le président ukrainien Petro Porochenko.
Dans la liste hétéroclite des personnalités ayant créé ou utilisé des sociétés offshore figurent le footballeur argentin Lionel Messi, l'acteur chinois Jackie Chan et le cinéaste espagnol Pedro Almodovar.

Crise politique ou promesses de poursuites judiciaires, les conséquences de l'enquête prenaient de multiples formes lundi.
Le Premier ministre islandais, Sigmundur David Gunnlaugsson, qui selon les documents a créé avec son épouse une société aux îles Vierges britanniques pour y dissimuler des millions de dollars, devrait ainsi affronter cette semaine une manifestation à Reykjavik et un vote de défiance au Parlement. Il s'est montré très mal à l'aise lors d'un entretien avec la télévision suédoise SVT dimanche soir, préférant quitter la pièce quand les questions sont devenues pressantes.

La famille du Premier ministre pakistanais Nawaz Sharif, également mise en cause, a assuré n'avoir rien fait d'illégal en confiant ses biens à des compagnies offshore.

Le président français François Hollande a pour sa part assuré que les révélations des "Panama papers" donneraient lieu au France à des "enquêtes" fiscales et des "procédures judiciaires".
Tout en remerciant les "lanceurs d'alerte et la presse" pour ces révélations, il s'est aussi félicité des nouvelles "rentrées fiscales" qu'elles vont engendrer.

 

(Lire aussi : Les dirigeants du Moyen-Orient cités dans les "Panama papers")

 

Divulgations à venir
Les détails continuaient à affluer lundi alors que les acteurs de l'enquête promettent d'égréner les révélations au fil de la semaine.
L'émission Cash Investigation diffusée mardi sur la chaîne France 2 promet ainsi de dévoiler des informations sur l'ancien ministre Jérôme Cahuzac, le député-maire du parti Les Républicains (LR) de Levallois-Perret (banlieue parisienne) Patrick Balkany, l'homme d'affaires Patrick Drahi, mais aussi sur les pratiques de la banque Société Générale. Un millier de Français au total seraient concernés.
Le directeur du journal Le Monde, Jérôme Fenoglio, s'est aussi engagé à la radio France Inter lundi à divulguer le nom d'un "grand parti politique français" concerné.

Plus de 214.000 entités offshore sont impliquées dans les opérations financières dans plus de 200 pays et territoires à travers le monde, selon le Consortium international des journalistes d'investigation (ICIJ).
Les documents, d'abord obtenus par le quotidien allemand Süddeutsche Zeitung début 2015, ont ensuite été partagés par l'organisme entre 370 journalistes de plus de 70 pays.

Pour le cabinet d'avocats Mossack Fonseca, leur publication est un "crime" et une "attaque" contre le Panama. Le gouvernement de ce pays a lui assuré qu'il "coopérerait vigoureusement" avec la justice en cas d'ouverture d'une procédure judiciaire.

 

(Lire aussi : Le secret bancaire se fissure face aux pressions politiques)

 

40 ans de documents
"Les documents montrent que les banques, les cabinets d'avocats et autres acteurs opérant dans les paradis fiscaux oublient souvent leur obligation légale de vérifier que leurs clients ne sont pas impliqués dans des entreprises criminelles", affirme l'ICIJ.

Selon les révélations de l'organisme, qui couvrent une période de près de 40 ans allant de 1977 à 2015, des associés du président russe Vladimir Poutine auraient détourné jusqu'à 2 milliards de dollars avec l'aide de banques et de sociétés écrans.
Plusieurs proches de dirigeants africains sont aussi évoqués comme Alaa Moubarak, le fils de l'ancien président égyptien, ou le neveu du président sud-africain Jacob Zuma.

Le monde du football, déjà ébranlé ces derniers mois par plusieurs scandales touchant les dirigeants de la Fifa, n'est pas épargné: sont mentionnés par l'ICIJ quatre des 16 dirigeants de la fédération internationale, l'ex-président de l'UEFA Michel Platini et une vingtaine de joueurs vedettes.

Si l'opération "Panama Papers" rappelle le travail réalisé par le site spécialisé dans la diffusion de documents secrets créé en 2006 Wikileaks, le volume de document étudiés représente "1.000 fois plus que ce qu'on avait pu récupérer à l'époque de Julian Assange et de Wikileaks", a assuré Jérôme Fenoglio.

 

 

 

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commentaires (3)

Pas un "Choc".... boursier quand même !

ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

14 h 22, le 05 avril 2016

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Commentaires (3)

  • Pas un "Choc".... boursier quand même !

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    14 h 22, le 05 avril 2016

  • QUELLE CRISE DE CHOC... SEULS LES NAIFS LE CROIRAIENT... ILS SONT APRES CERTAINS COQS POUTINE EN TETE... DES SOCIETES PANAMIEMMES ET AUTRES CA EXISTE DEPUIS AU MOINS HUIT DECENNIES SI CE N,EST PLUS...

    LA LIBRE EXPRESSION

    10 h 16, le 05 avril 2016

  • C'est bizarre cette affaire ...il n'y pas un US "cityzen" dans le listing....

    M.V.

    17 h 41, le 04 avril 2016

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