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Économie - Focus

Comment l’OCDE, organisation libérale vieillotte, est devenue l’expert préféré des gouvernements

Le point commun entre un collégien finlandais, une banque suisse et un ministre grec ? L'OCDE, organisation libérale qui végétait dans son château parisien, avant de se reconvertir en centre d'expertise incontournable.
Si l'OCDE a « décollé », c'est grâce à celui qui est son secrétaire général depuis 2005, Angel Gurria. Les 34 États membres viennent, à l'unanimité, de lui confier un troisième mandat, jusqu'en 2021.
L'énergique Mexicain, friand de mondanités, présidera les 2 et 3 juin le « Forum » de l'OCDE, grand raout annuel de l'organisation. Il y recevra une foule de personnalités, dont le président français François Hollande.
Rien à voir avec l'OCDE que trouve M. Gurria à son arrivée, une institution consultative vieillotte, émanation du plan Marshall visant à reconstruire l'Europe après 1945, étroitement associée ensuite au bloc de l'Ouest.
Pour lui redonner du lustre, M. Gurria ouvre son carnet d'adresses. Ministre des Finances du Mexique de janvier 1998 à décembre 2000, il s'est fait un nom en renégociant habilement la dette de son pays, avec le soutien de Washington, de loin premier contributeur financier de l'OCDE.
Lorsque la crise de 2008 éclate, il s'impose à la table du G20, le groupe des grandes puissances, qui tente de coordonner la réponse au cataclysme économique.
Jovial, polyglotte et tenace, M. Gurria sillonne le monde, ses rapports sous le bras.
L'OCDE produit des évaluations des systèmes scolaires (Pisa), qui consacrent une fois les collégiens finlandais, une autre fois les adolescents d'Asie. Mais aussi des études sur les beuveries des jeunes, des listes noires de paradis fiscaux pointant la Suisse, des rapports sur les inégalités, et des prévisions de croissance.
Les gouvernements se pressent pour écouter les recommandations, toujours souriantes et parfaitement facultatives, du secrétaire général.
Lorsqu'à la fin de l'été 2014 l'atmosphère devient irrespirable à Athènes, la Grèce et ses créanciers trouvent refuge pour discuter à l'OCDE.
En février 2015, lorsque la gauche radicale Syriza arrive au pouvoir, elle consulte l'OCDE. Le Premier ministre Alexis Tsipras assure se sentir « à l'aise » avec cette institution, qui pourtant prône la flexibilité du marché du travail, la maîtrise des dépenses publiques, la concurrence.
Pour couvrir tous ces sujets, l'institution, dotée pour 2014 d'un budget de 357 millions d'euros, recrute comme un cabinet de conseil privé.
Elle propose de courtes missions, bien payées : jusqu'à 6 800 euros par mois pour un « analyste des politiques de l'énergie », avec une expérience de 3 ans minimum.
Le tout exonéré d'impôt sur le revenu. L'OCDE, chantre de la justice fiscale, bénéficie comme d'autres organisations internationales d'une exemption. Est-ce pour compenser ? L'organisation n'est pas cachottière sur les rémunérations, dévoilant ainsi le salaire de son patron, un peu plus de 200 000 euros pour la rémunération « de base » en 2014.
Ce « club des pays riches » s'ouvre aussi, lentement, aux puissances moyennes et aux pays émergents. L'Estonie, le Chili, Israël et la Slovénie ont rejoint ses rangs, d'autres comme la Colombie s'y préparent. Brésil, Chine et Inde sont consultés.
(Source : AFP)

Le point commun entre un collégien finlandais, une banque suisse et un ministre grec ? L'OCDE, organisation libérale qui végétait dans son château parisien, avant de se reconvertir en centre d'expertise incontournable.Si l'OCDE a « décollé », c'est grâce à celui qui est son secrétaire général depuis 2005, Angel Gurria. Les 34 États membres viennent, à l'unanimité, de lui...

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