La téléphonie mobile palestinienne minée par les restrictions israéliennes

Le secteur de la téléphonie mobile palestinienne a perdu plus d'un milliard de dollars (885 millions d'euros) au cours des trois dernières années, a estimé jeudi la Banque mondiale (BM), citant comme principale cause de ces pertes les restrictions israéliennes.

Israël impose des restrictions sur les importations d'équipements par les entreprises de télécoms palestiniennes, qui ne peuvent pas opérer dans les zones de Cisjordanie occupée sous contrôle israélien, a indiqué la BM dans un rapport.
Ainsi, plus de 20% des utilisateurs en Cisjordanie occupée utilisent des fournisseurs israéliens.

"Le secteur a été freiné par des années de retard dans le haut débit mobile, la présence d'opérateurs israéliens non autorisés sur le marché palestinien, des restrictions sur l'importation de matériel, et l'absence d'une instance de régulation indépendante", a souligné le rapport.

Israël et les autorités palestiniennes ont signé l'an dernier un accord pour autoriser l'accès à la 3G dans les territoires palestiniens, mais il n'est pas encore appliqué.
Même si l'accord est mis en oeuvre, il placerait toujours les opérateurs palestiniens dans une situation de "concurrence désavantageuse parce que les opérateurs israéliens ont des capacités en 3G et 4G", a indiqué la Banque.

La BM a appelé Israël à alléger ses restrictions afin de permettre au secteur des télécommunications palestinien de se développer.
"Le secteur des télécommunications palestinien a les moyens de stimuler l'économie et de créer des emplois", a estimé Steen Lau Jorgensen, directeur de la BM pour la Cisjordanie et la bande de Gaza.
"Pour que cela se produise, les opérateurs palestiniens devraient être en mesure d'accéder aux mêmes ressources que celles de leurs voisins".