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Spécial Crise des déchets

Le CDR dans le collimateur

Le Conseil du développement et de la reconstruction (CDR) a été au cours des derniers mois la cible de critiques virulentes en raison de sa supervision, jugée défaillante et peu transparente, de la gestion des déchets solides. Que ces accusations soient justifiées ou non, une réalité s'impose d'emblée : la décision de confier au CDR la supervision du dossier des ordures ménagères constitue, sur le plan du principe, une déviation de la mission initiale assignée, au départ, au CDR.

À titre de rappel, le CDR avait été créé en janvier 1977 par le président Élias Sarkis au terme de la « guerre des deux ans » (1975-1976) afin de prendre en charge le chantier de la reconstruction dans le pays. Le premier président du CDR fut Mohammad Atallah. Les Libanais et le gouvernement du président Élias Sarkis avaient alors la conviction que la guerre était terminée et qu'il fallait s'atteler à la reconstruction. Dès le départ, le CDR était placé sous l'autorité de la présidence du Conseil.
C'est avec l'arrivée du président Rafic Hariri à la tête de l'exécutif, au début des années 90 du siècle dernier, que le Conseil du développement et de la reconstruction s'est transformé véritablement, dans la pratique, en une sorte de mégaministère qui a été chargé d'exécuter, de superviser et d'assurer les financements de tous les aspects de la plupart des projets d'infrastructures et de développement dans le pays. L'objectif était alors, dans l'optique de Rafic Hariri, de contourner la routine et les lourdeurs administratives de l'appareil étatique afin d'accélérer dans les meilleures conditions possibles la réalisation des grands travaux de reconstruction et de développement.

Le reproche que les détracteurs de Rafic Hariri faisaient constamment au CDR était d'échapper totalement aux organismes de contrôle et de court-circuiter les ministères, créant ainsi une dualité dans la politique de développement mise en place par l'État. Au stade actuel, c'est en raison de la gestion douteuse du dossier des déchets que le CDR est dans le collimateur de plusieurs partis et responsables politiques. Affaire donc à suivre dans ce domaine.

 

 

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Le Conseil du développement et de la reconstruction (CDR) a été au cours des derniers mois la cible de critiques virulentes en raison de sa supervision, jugée défaillante et peu transparente, de la gestion des déchets solides. Que ces accusations soient justifiées ou non, une réalité s'impose d'emblée : la décision de confier au CDR la supervision du dossier des ordures ménagères...

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