Le Premier ministre libanais, Tammam Salam, a, à son tour, critiqué mercredi l'attitude du ministre des Affaires étrangères, Gebran Bassil, lors de la visite la semaine dernière au Liban du secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon.
"Nous assurons que le Liban et toutes ses composantes refusent l'implantation des réfugiés syriens et qu'ils doivent revenir chez eux", a ainsi déclaré le ministre de l'Environnement, Mohammad Machnouk, lisant le discours du Premier ministre, à l'occasion de l'ouverture du congrès sur l'intégration bancaire arabe à l'hôtel Phoenicia.
Le chef du gouvernement est absent en raison du décès de sa mère. Le Conseil des ministres, prévu jeudi, et la séance de dialogue national ont été reportés pour cette même raison.
"Les décisions de politique étrangère sont prises en fonction de l'intérêt national ; et l'intérêt national du Liban exige que les haut-représentants étrangers soient respectés", a-t-il souligné, estimant qu'il était "interdit de demander l'aide de la communauté internationale, puis de la critiquer et de l'accuser de favoriser l'implantation des réfugiés syriens au Liban".
"Cessons d'utiliser les priorités nationales comme si nous étions en campagne électorale, et cessons les postures car l'affaiblissement des structures de l'État atteint un niveau d'alerte effrayant", a-t-il poursuivi.
Lors de la visite la semaine dernière au Liban du secrétaire général de l'Onu, M. Bassil s'est fait porter absent à son accueil à l'aéroport et avait refusé de se réunir avec lui. Le chef de la diplomatie libanaise avait également estimé lors d'une conférence de presse que la récente visite de M. Ban n'était qu'"un simple détail par rapport à la manière globale viciée de la communauté internationale de traiter avec le Liban du dossier des déplacés syriens".
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Les pays arabes croient au Liban
Le discours de M. Salam a également porté sur les relations entre le Liban et les pays arabes.
"Les Arabes croient plus au Liban que les Libanais eux-mêmes", a déploré M. Machnouk, assurant que "les Libanais sont attachés à leur amitié avec les pays du Golfe".
L'Arabie saoudite avait décidé en février de geler son aide financière destinée aux forces de sécurité libanaises, pour protester contre les prises de position jugées hostiles de Beyrouth, inspirées selon Riyad par le Hezbollah, désigné comme terroriste par les pays du Golfe.
Prenant la parole avant M. Machnouk, le gouverneur de la Banque du Liban (BDL), Riad Salamé, a par ailleurse assuré que "les banques libanaises étaient en bonne santé". "Les banques libanaises sont en bonne santé et la politique de la BDL reste basée sur l'impératif d'empêcher leur faillite", a déclaré M. Salamé, soulignant que "la stabilité de la livre libanaise est le pilier du maintien du pouvoir d'achat des Libanais".
Dans son édition de mercredi, le quotidien local al-Joumhouria avait indiqué que les transferts bancaires entre le Liban et l'Arabie saoudite ont été gelés. Plus tard dans la journée, l'Association des banques du Liban a catégoriquement démenti ces informations, indiquant que "les opérations bancaires, et notamment les transferts financiers, entre le Liban et les pays du Golfe, et l'Arabie saoudite en particulier, se déroulent normalement et naturellement". L'association a invité les médias à ne pas "se précipiter à publier des informations sur la base de sources anonymes et peu fiables".
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Eh bien Salam-au-loukoum monsieur le pm.
13 h 30, le 31 mars 2016